Cashback en entreprise : les solutions bancaires qui remboursent vos dépenses

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Le cashback n’est plus réservé aux cartes grand public ni aux sites d’achats en ligne. Plusieurs acteurs bancaires et fintechs présents en France reversent désormais une fraction des dépenses payées par carte aux indépendants, micro‑entreprises et PME. L’intérêt est double, cela permet d’alléger les frais courants et de suivre précisément les retours obtenus, puisque ces montants peuvent être comptabilisés comme des remises commerciales. Pour en tirer pleinement parti, il faut cependant comparer les taux, les plafonds, les délais de versement et… les conditions d’éligibilité, parfois limitées à certains statuts ou à certains pays.

Les meilleurs comptes pro

Comprendre le cashback côté pro

Dans le cadre d’un compte professionnel, le cashback est une rétrocession calculée en pourcentage des paiements par carte. Il est versé mensuellement (ou hebdomadairement chez certains) dès qu’un seuil est atteint. Contrairement à l’offre de « retrait d’espèces chez le commerçant » introduite en France en 2018, on parle ici d’un remboursement financier, pas d’un service de retrait. Comptablement, il s’apparente à une remise ou ristourne obtenue, à enregistrer en diminution des charges d’achats.

Finom : jusqu’à 3% de cashback, l’offre la plus généreuse

Le compte professionnel Finom propose l’un des taux les plus élevés du marché pro en France, avec un cashback monté jusqu’à 3% selon la formule (Premium ou Corporate) et les opérations réalisées. L’offre actuelle, valable jusqu’au 31 juillet 2025, est créditée sur la base des dépenses par cartes physiques ou virtuelles, sans liste d’enseignes partenaires. Un plafond mensuel (100€ pour la formule Corporate, par exemple) s’applique. Finom fournit un IBAN français et cible autant les freelances que les sociétés.

Revolut Pro : jusqu’à 1% de retour, mais un taux modulé par l’abonnement

L’offre Revolut Pro de la fintech britanique, intégré à l’app Revolut, verse jusqu’à 1% de cashback sur les dépenses professionnelles effectuées avec la carte dédiée. Le pourcentage dépend du plan choisi : 0,4% pour les offres Standard et Plus, 0,6% pour Premium, 0,8% pour Metal, d’après la documentation d’aide. Les indépendants français peuvent ouvrir un compte Pro en quelques minutes ; le versement est automatique et visible dans l’application.

Bunq Business : 0,5% à 1% (voire 2% sur certains postes), paiement hebdomadaire

La néobanque néerlandaise bunq, disponible en France, permet aux entreprises de récupérer jusqu’à 1% sur toutes les dépenses carte avec ses plans Business (Core, Pro ou Elite) et jusqu’à 2% sur certaines catégories (transport public) selon les offres grand public Easy Green/Elite. Le cashback est crédité chaque semaine et s’accompagne d’un programme de points et de remises partenaires.

Nous avons appris que depuis le 23 août 2025, les avantages liés au cashback chez bunq seront supprimés pour les nouveaux utilisateurs. 

Wise Business : 0,5%… mais encore cantonné à certains pays

Wise, anciennement TransferWise, accorde 0,5% de cashback sur les transactions de ses cartes Business, versé le premier jour ouvré du mois, à condition que la carte (et le compte) soit enregistrée dans un pays éligible. À date, le dispositif est actif pour les entreprises britanniques ; Wise indique qu’une extension à d’autres pays est envisagée, sans calendrier public. Les pros français peuvent donc ouvrir un compte Wise pour la gestion multi‑devises, mais ne bénéficient pas nécessairement du cashback aujourd’hui.

N26 Business : 0,1% à 0,5% selon la carte, réservé aux auto‑entrepreneurs

N26, la néo-banque allemande fondée à Berlin propose N26 Business qui accepte uniquement les travailleurs indépendants (auto‑entrepreneurs, freelances) titulaires d’un compte à leur nom. Les taux de cashback varient de 0,1% (offres de base) à 0,5% pour la carte Metal. Là encore, le cashback est automatique sur les achats éligibles. Pour une société avec plusieurs utilisateurs, le produit n’est pas adapté.

Et les autres acteurs pro français ?

Qonto, Shine, Blank, Anytime, BoursoBank Pro ou Propulse by CA ne proposent pas, à ce jour, de cashback « universel » sur toutes les dépenses par carte. Ils misent plutôt sur des remises négociées avec des partenaires (logiciels, TPE, assurances…) ou des cashbacks ponctuels via des marketplaces. Ces avantages restent utiles, mais ils exigent de passer par des enseignes listées et ne constituent pas un pourcentage direct sur chaque paiement.

Comment choisir : 6 critères pour départager les offres

  1. Taux et plafonds : 3% chez Finom mais plafonné, 1% chez bunq ou Revolut Pro ; 0,5% chez Wise (si éligible).
  2. Fréquence et délai de versement : mensuel (Finom, Revolut, Wise), hebdomadaire (bunq).
  3. Conditions d’accès : statut juridique accepté, pays d’émission de la carte, ancienneté.
  4. Frais annexes : coût de l’abonnement, des cartes supplémentaires, frais FX.
  5. IBAN et fonctionnalités : IBAN FR ou non, facturation intégrée, multi‑comptes, intégrations comptables.
  6. Support et conformité : service client, garanties, sécurité.

Comptabiliser le cashback : les bonnes pratiques

Le montant reçu réduit le coût d’achat ou de charge liée. En pratique, on crédite un compte de remises obtenues (609) et, le cas échéant, on enregistre la TVA correspondante si elle a été initialement déduite. Quand le versement intervient sur un exercice suivant, on passe par un compte de produits à recevoir (4098). Documentez chaque versement (mail, relevé) et archivez les justificatifs pour l’expert‑comptable.

Exemple chiffré : un freelance dépense 2 500€ par mois

  • Finom Premium (3% boosté) : 75€ reversés, dans la limite du plafond.
  • Revolut Pro Metal (0,8%) : 20€ environ.
  • bunq Pro (1%) : 25€ par semaine cumulée (≈ 100€ par mois si dépenses réparties).
  • N26 Business Metal (0,5%) : 12,50€.

Sur une année, l’écart devient significatif, d’autant que les abonnements varient. Veillez donc à comparer le « net » (cashback – coût mensuel).

Astuces pour maximiser le retour

  • Concentrer les dépenses récurrentes (SaaS, pubs, carburant) sur la carte offrant le meilleur taux.
  • Utiliser les cartes virtuelles par service ou collaborateur pour tracer chaque flux et sécuriser les abonnements.
  • Surveiller les périodes promotionnelles : Finom a déjà relevé temporairement son taux.
  • Rapprocher automatiquement les écritures avec Xero, QuickBooks, Pennylane ou autres via les APIs proposées.
  • Négocier les frais FX si vous payez souvent à l’international : certaines offres cumulant ZeroFX et cashback (bunq) deviennent très compétitives.

Une optimisation, pas un objectif

Le cashback n’est pas un « gain » sans contrepartie : il peut inciter à surconsommer. Par ailleurs, certains paiements (impôts, retraits, transferts vers d’autres établissements) sont exclus des programmes. Enfin, les taux peuvent évoluer unilatéralement. Vérifiez régulièrement les conditions et conservez une copie des barèmes au moment de la souscription.

Par Lucie

Lucie est rédactrice sur ComparateurBanque.com depuis le début. Elle aime tester les offres et partager son expérience. Elle a aussi d'autres casquettes dans l'équipe.

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