Faire d’une néobanque sa banque principale : Bonne ou Mauvaise idée ?

Modifié le

Ouvrir un compte dans une néobanque : Oui ! En faire sa banque principal : Non ! Voici pourquoi.

Les établissements innovants les moins chers et bons pour en faire une banque principale

Ouvrir un compte dans une néobanque est dans l’air du temps. Et pour cause :

  • des frais réduits,
  • des services innovants,
  • une plus grande disponibilité du service client que dans une banque classique …

Certains pourraient donc avoir envie de fermer leur compte initial pour tout transférer dans une néobanque. Attention c’est une mauvaise idée et voici pourquoi.

NB: D’autres, comme les interdits bancaires sont « obligés » ou se sentent obligés de faire appel à ce type de service en seul et unique moyen de paiement.

Pourquoi ouvrir un compte dans une néobanque si ce n’est pas pour en faire sa banque principale ?

Après tout, on est en droit de se demander quel intérêt il y a à ouvrir un compte dans une néobanque, s’il n’est pas recommandé d’en faire sa banque principale. Il existe pourtant de nombreuses raisons.

Pourquoi avoir recours à une néobanque ?

Ouvrir un compte dans une néobanque peut présenter de nombreux avantages, dont :

Les frais qui sont très concurrentiels et parfois même inexistants.

Les néobanques permettent de faire des économies conséquentes sur des actions bien précises comme :

  • les frais bancaires : frais de tenue de compte, frais sur les retraits et paiements hors de France,
  • la gestion des notes de frais ou de la comptabilité pour les professionnels …

’inscription est très rapide et ’ouverture d’un compte est simplifiée et quasi immédiate.

es conseillers sont très facilement accessibles via l’application dédiée (7 j/7, 24 h/24).

es clients sont parfaitement autonomes pour les opérations courantes.

Certains services sont disponibles chez eux et pas dans les autres établissements :

  • création de sous-comptes,
  • accès à une conciergerie,
  • accès au cashback bien plus facilement et plus attractif qu’avec une banque classique,
  • vue du solde du compte en temps réel,
  • paiement en instantané …

Une multitudes de petites choses qui mises bout à bout, font que ceux qui ont testé la néobanque ne peuvent plus s’en passer. Car tout est tellement plus lent et plus cher ailleurs.

Cependant comme expliqué, mettre tout son argent dans une néobanque n’est pas forcément une bonne idée.

La multibancarisation : les avantages sans les inconvénients

On l’a vu précédemment, utiliser une néobanque comme banque principale peut être compliqué. Mais il est tout à fait pertinent de l’utiliser comme second compte afin de bénéficier de tous les avantages qu’une néobanque peut proposer sans en subir les contraintes. En effet, avoir son compte principal dans une banque traditionnelle ou une banque en ligne permet d’avoir accès à tous les services courants : dépôt d’espèces, accès à un chéquier, rendez-vous physique avec un conseiller …

Il est alors intéressant d’utiliser ce compte secondaire pour des besoins plus spécifiques :

  • paiement à l’international sans frais ;
  • bénéficier de solutions d’encaissement innovantes ;
  • paiement instantané ;
  • compte dédié sans frais pour les microentrepreneurs ;
  • etc.

Pour ceux qui ont un budget réduit, il est possible d’avoir plusieurs comptes en banque sans pour autant multiplier les frais.

Le choix idéal pour son compte en banque

La combinaison idéale est : Banque classique + Banque en ligne + néobanque 

  • Il est possible de conserver son compte dans sa banque classique et de couper la carte bancaire associée à celui-ci. Les frais de tenue de compte devraient alors s’élever à environ 2€/mois. La banque classique est là où généralement les Français ont leur crédit, livret A, et autres livrets d’épargne.

Le salaire peut être versé sur ce compte ou sur la banque en ligne. Les banques en ligne peuvent servir de compte principal. Il faudra veiller à en prendre une qui accepte les dépôts de liquide pour ceux qui en ont l’utilité. C’est le cas de Monabanq, Hello bank! ou Nickel qui est une néobanque à part.

  • La banque en ligne est généralement sans frais de tenue de compte et avec une prime. La banque en ligne sert à aller vite là où la banque classique prend parfois plusieurs jours : ajout de RIB, disponibilité des conseillers, parfois gratuité à l’étranger, paiement mobile, virement instantané … Nous pensons ici à Fortuneo, Boursorama Banque, ING.
  • La néobanque c’est la cerise sur le gâteau qui est fun et bien ancrée dans son époque. Certaines s’adressent aux mineurs, d’autres aux voyageurs, d’autres à ceux qui souhaitent acheter des cryptomonnaies, … Dans les profils, nous avons une cinquantaine d’études en fonction des besoins spécifiques des utilisateurs.
    Certaines néobanques sont sans frais de tenue de compte, d’autres qui proposent des services vraiment spécifiques ont des frais. Cela dépendra de l’utilisation que l’on en fait.

Néobanque, un service qui n’est pas à la hauteur ?

Si les néobanques proposent des services toujours plus innovants à des tarifs concurrentiels, de nombreux aspects des offres proposées restent à améliorer. Les néobanques sont des acteurs récents. On parle de startup généralement. Même si N26 et Revolut ont franchi le cap de la startup en devenant « licornes », elles restent classées dans cette catégorie car elles sont en perpétuelle évolution.

Différences entre startup, licorne et banque en ligne

Les néobanques sont généralement des startup qui se cherchent en terme de modèle économique. Elles démarrent souvent avec un système gratuit et une équipe jeune et dynamique vraiment réduite. Petit à petit, elles grossissent, très souvent grâce à des levées de fonds: Série A, Série B, … jusqu’à la série F, pour le moment. Il y a beaucoup de startup de la Fintech qui sont des néobanques. Comme elles se cherchent, elles testent beaucoup d’options : les fameux « beta tests« . Leur offre et au final les prix, car même si elles sont sans frais de tenue de compte pour certaines, il y a quand même bien entendu des services payants, évoluent souvent.

Dans le secteur, il se dit que les clients de ces néobanques sont des « beta-testeurs ». Cela peut plaire à certains, car par exemple Moneway, qui est une excellente néobanque française, joue la carte de la « néobanque communautaire« . Le client est appelé à donner son avis et à participer à la construction de l’offre. Que peut-on rêver de mieux qu’une « banque » qui écoute ses clients, les sondes, les fait participer sur des forums au modelage de l’offre pour qu’elle corresponde à 100% à leurs attentes ? On est loin de la banque classique, avec ses liasses de papiers à signer et son organisation rigide. Le propre d’une néobanque est justement d’être agile et flexible.

Une licorne est une startup qui a réussi et qui est valorisée à plus de 1 milliard de dollars. Ces grosses néobanques, N26 et Revolut, pourraient être bien pour un compte principal mais … elles ne sont pas sur le sol français ce qui complexifie parfois un peu la relation client. Le compte doit être déclaré à l’administration fiscale, car il n’est pas automatiquement fiché dans Ficoba. Les virements importants issus de comptes étrangers sont plus susceptibles d’être contrôlés et donc les comptes bloqués. Il serait regrettable d’avoir son compte principal bloqué non ? C’est pourtant ce qu’il arrive parfois à ceux qui misent tout sur les néobanques.

Les banques en ligne sont des établissements qui aujourd’hui ont plus de 20 ans d’existence. Même si elles ne sont pas encore rentables, de même que les néobanques, elles appartiennent à de grands groupes bancaires ce qui leur donne plus de poids et de garanties.

 

Des services non accessibles à cause de leur statut juridique

Les néobanques sont loin de proposer l’ensemble des services offerts par les banques traditionnelles et certaines banques en ligne. En effet, elles ne permettent pas par exemple :

  • de déposer des chèques et des espèces ; (certaines oui, comme Nickel, ManagerOne, Qonto… mais c’est très rare.)
  • de bénéficier d’un chéquier ;
  • de disposer d’un IBAN français, (les néobanques qui ne sont pas domiciliées sur le sol français ont très souvent un Iban étranger ce qui peut poser problème lors de certains paiements)
  • d’avoir recours à un crédit. (sur ce point, les néobanques jouent d’astuces et de créativité. N26 s’est rapproché de Younited crédit et Shine propose un micro-crédit aux indépendants par l’intermédiaire de Mansa. )

En plus de ne pas proposer des services utilisés quasi quotidiennement par une grande partie des Français, il est important de garder les points suivants à l’esprit :

  • Les néobanques sont la plupart du temps domiciliées à l’étranger. Comme expliqué plus haut, le RIB (relevé d’identité bancaire) associé au compte n’est pas français et peut donc être refusé par certains établissements (opérateurs téléphoniques…).
  • Les néobanques sont des établissements de paiement ou de monnaie. Elle ne sont pas des banques à proprement parler. Aussi, les fonds placés dans ces établissements ne sont pas toujours garantis et donc sécurisés. Il arrive bien entendu qu’ils le soient. Il est donc préférable de bien le vérifier en amont.
    Les moyens de paiement proposés sont souvent des cartes bancaires de premier niveau qui ne tolèrent pas le « off line » et ou sont à demande à autorisation sytématique. Ce qui entraine un refus de paiement dans certains cas : péage, station service, lors d’un problème de connexion du terminal de paiement, location de voiture, abonnement à une salle de sport …
  • Des comptes sont bloqués afin d’être vérifiés en cas d’action suspecte ou par simple routine aléatoire. Même si cette vérification a pour but d’éviter des désagréments aux clients, le blocage du compte de façon inopinée peut s’avérer très handicapant.
  • Dans leur soif de développement notamment à l’international, il peut arriver que les néobanques ne finalisent pas leurs offres préférant mettre leurs moyens et leur énergie dans la conquête de nouveaux marchés.

Une relation client hasardeuse

La relation client est également un point noir des néobanques. Même si les conseillers sont disponibles sur des tranches horaires plus larges. Les services clients, souvent basés à l’étranger, ne sont pas toujours francophones. Cela peut s’avérer désastreux en cas d’incident ou de blocage d’un compte comme évoqué précédemment.

Avoir recours à une néobanque comme banque principale peut se révéler être une mauvaise idée. Mais, couplée à un compte courant classique et grâce aux services innovants et aux coûts réduits qu’elles proposent à ses clients, une néobanque devient un outil de gestion très intéressant pour les usagers.


Dans cet article, nous parlons d’une manière générale de « néobanque » mais le terme exact à utiliser devrait être « solution de paiement » aux yeux du vocabulaire officiel de l’ACPR.

Par Stéphanie Thomas

Directrice de publication du site.

Les autres établissements de notre comparatif