Les banques systémiques : c’est quoi et qui sont-elles ?

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Parmi toutes les banques présentes dans le monde, il y a celles qui sont plus grandes et leur fonctionnement est d’une importance capitale. Regardons ce que sont les banques systémiques, ce qui les différencie et leur importance.

Banques systémiques en France

Dans un sens plus large, on pourrait les considérer comme « trop grosses pour faire faillite ». En tant que grandes banques, leur éventuelle faillite ou défaillance pourrait potentiellement causer des perturbations importantes dans l’économie nationale, voire mondiale. Mais les banques peuvent changer d’une année à une autre et leur liste est très évolutive. Garder sa place en tant que banque systémique est tout sauf une évidence.

Le sujet des banques systémique est d’actualité, compte tenu des faillites nombreuses aux Etats-Unis en ce moment.

Des institutions financières de contrôle présentes en France

Contagion financière, voilà comment les experts appellent les pertes qu’engendre l’effondrement d’une ou plusieurs banques systémiques à travers le système financier. Suite à la crise financière de 2008, les membres du G20 ont décidé lors du sommet à Pittsburgh en 2009 de mieux encadrer les grandes institutions financières. Celles-ci ont été renommées ainsi : les Systemically Important Financial Institutions (SIFI) ou Global Systemically Important Bank, G-SIB (G Sibs, ou gsib), qui sont les banques systémiques internationales.

Entre banques systémiques et ACPR

L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution, est une autorité administrative française chargée de superviser les banques et les compagnies d’assurance en France.

Concernant les banques systémiques, cet organisme veille à ce que ces dernières respectent les exigences réglementaires spécifiques qui leur sont applicables (fonds propres, liquidités, gestion des risques). Il doit également s’assurer que les plans de résolution des banques systémiques sont suffisamment solides pour garantir leur stabilité financière et éviter les perturbations systémiques.

En d’autres termes, l’ACPR inspecte, identifie les risques, surveille et impose des sanctions correctives aux établissements bancaires.

Quelles sont les banques systémiques ?

Comme susmentionnée, la liste des banques systémiques est très évolutive. La plus récente date de 2022 en regroupant les données de l’année 2021. Pour ce qui en est des banques françaises, la désignation par recours au jugement du superviseur donne le résultat suivant :

  • BNP Paribas avec un score A-EIS de 2762
  • Groupe Crédit Agricole avec un score de 1 934
  • Société Générale avec un score A-EIS de 1 606 en 2021
  • Groupe BCPE avec un score de 1 404 en 2021
  • Groupe Crédit Mutuel avec un score de 768
  • HCBC Continental Europe avec un score A-EIS de 422
  • La Banque Postale avec un score de 236

La liste des plus grandes banques systémiques

Bien entendu, il n’y a pas qu’en France que nous comptons des banques systémiques. Les Etats-Unis et la Chine sont d’ailleurs les plus grands pourvoyeurs de ce type d’acteur financier.

Selon FSB (Financial Stability Board), les banques qui correspondent aux niveaux requis de coussins de fonds propres supplémentaires sont environ une trentaine, dont 8 en zone euro, 8 aux USA et 4 en Chine. Dans cette liste rejoignent les banques les plus connues des grands pays comme :

  • JP Morgan Chase,
  • Bank of America,
  • Bank of China,
  • HSBC,
  • Bank of New York Mellon,
  • Santander,
  • UBS,
  • ING,
  • Crédit Suisse… qui a été récemment racheté par UBS.

Rappelons également la présence des Françaises, citées plus haut : BNP Paribas, SG, Crédit Agricole…

Grandes banques, grands enjeux

Le système est censé se tenir à carreau. Tout a commencé avec la Faillite de Lehman Brothers en 2008. Le monde financier ne veut plus revivre cela. L’impact a dépassé la sphère financière pour atteindre l’économie réelle et les ménages. Résultats : contraction du crédit, ou « crédit crunch« , baisse de la consommation … Au total le budget pour sauver les banques a été estimé à 23 milliards d’euros pour la France et bien plus pour l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. La Belgique de son côté s’en est sortie pour 15Mds€.

Les risques sont là

Le fait de considérer certaines banques comme « too big to fail » peut poser des problèmes, notamment en termes de moral hazard, ou aléa moral.

En effet, les banques peuvent être incitées à prendre des risques excessifs, sachant qu’elles auront la possibilité de bénéficier d’un renflouement en cas de difficultés financières. De plus, les interventions des autorités publiques pour sauver les banques peuvent créer des distorsions sur le marché et favoriser les banques trop grandes pour faire faillite au détriment de leurs concurrents plus petits.

Des banques protégées

L’effondrement d’une seule banque systémique peut entraîner d’énormes dégâts financiers au niveau de l’économie mondiale.

Ces mastodontes de la Finance, sont au final protégés par les Etats et ce que certains appellent le shadow banking, ou le système de l’ombre, celui que le quidam ne connait pas. Il gravite autour des banques des entités dont l’activité est intimement liée aux banques.

C’est d’ailleurs dans ce contexte que UBS décide de racheter rapidement son ennemi juré, Crédit Suisse, qui était au bord de la faillite et qui, grâce à lui, continue d’être en activité. Une fusion acceptée par l’État Suisse même si l’établissement est valorisé à 20 milliards et qu’il a été racheté à 3,04 milliards.

Par Stéphanie Thomas

Directrice de publication du site.

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