La tendance à la multibancarisation est claire : près de 43% des français se sont d’ores et déjà lancés dans l’aventure. Pourquoi cet essor et vers quels acteurs de confiance se tourner ? Quelle réduction des frais bancaires permet-elle ? Menons l’enquête pour répondre à ces interrogations.
Multibancarisation : qui sont les acteurs et quel est le cadre général ?
La multibancarisation est une pratique de diversification de ses comptes bancaires. C’est le choix de détenir plusieurs comptes courants dans différents établissements. En France, le taux de bancarisation est estimé à 99%, c’est-à-dire que pratiquement tous les français disposent d’un compte en banque aujourd’hui. En 2017, 30% des Français en avaient deux ou plus dans différents établissements. Ce taux est en constante augmentation, il était de 37% en 2022 et de 43% aujourd’hui.
Pour commencer, comprenons quelles sont les principales différentes entre les acteurs bancaires :
- Une banque traditionnelle dispose d’un agrément bancaire d’établissement de crédit délivré par la BCE et qui doit être soumis à l’ACPR. Ainsi elle peut notamment accorder des prêts à ses clients, détenir les fonds, disposer d’une protection via le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR). Elles agissent sur le territoire à travers la présence d’agences physiques ainsi que de distributeurs de billets automatiques (DAB).
- De plus en plus de clients de solutions bancaires classiques se tournent vers les nouveaux acteurs de la FinTech qui sont moins chers et aux formalités d’inscription plus légères. 100% digitales, plus agiles, moins encadrées légalement, mais aussi moins protégées, ces nouveaux entrants font la révolution dans la manière dont on gère son argent. Il s’agit de néobanques ou solutions de paiement.
- Entre les deux se trouvent les banques en ligne qui disposent du même agrément et des mêmes services que les premières mais proposent des services à distance. Elles sont moins chères et aussi sûre qu’une banque historique.
Avantages à la multibancarisation
Il y a de multiples raisons qui peuvent motiver à se multibancariser :
- La première raison est la réduction de ses frais bancaires. Ainsi, en moyenne 200€ par an sont économisés. Se multibancariser ne signifie pas forcément multiplier les frais.
- Par ailleurs, elle permet de disposer de plusieurs moyens de paiement. En effet, si la carte affiliée à son compte principal ne fonctionne pas ou est bloquée, on peut donc utiliser l’autre.
- Cela offre aussi le bénéfice de services plus innovants comme : les virements instantanés, les cagnottes, l’absence de frais sur les retraits et paiements à l’étranger, les agrégateurs ou encore des services de cashback.
- Par souci de sécurité financière, il faut éviter d’avoir de trop grandes sommes rassemblées dans une seule et même agence bancaire. Ainsi, la multibancarisation évite de « mettre tous ses œufs dans le même panier ».
- C’est souvent la seule option pour obtenir un crédit à un taux plus attractif. Partir à la concurrence pour faire baisser les taux. Ce point est souvent la première raison qui pousse quelqu’un à changer de banque principale.
- Dans des cas plus particuliers, cette stratégie est une bouée de sauvetage, en situation d’interdit bancaire par exemple. Se tourner vers une solution de paiement comme Nickel, N26 ou Revolut est souvent bien plus simple.
Au final, disons que c’est une méthode très avantageuse et simple à mettre en oeuvre.
C’est également une solution facilement envisageable pour les personnes réticentes quant à l’idée de fermer leur compte courant historique. Par ailleurs, le service mobilité bancaire, encore peu connu, aide gratuitement aux démarches d’ouverture de compte.
Différentes combinaisons sont possibles, il s’agit d’arbitrer entre les options suivantes :
- 2 établissements physiques : mais il va manquer la partie innovation et frais réduits.
- 2 acteurs en ligne et/ ou néo-banques : ceux qui utilisent l’argent liquide doivent sélectionner les établissements à distance permettant d’encaisser des espèces ou conserver un acteur avec DAB.
- 1 compte dans une banque physique et 1 autre dans une banque en ligne ou néo-banque.
Inconvénients à la multibancarisation :
Toutefois, il est important de souligner que peuvent intervenir des désagréments. Il faut les considérer pour limiter leurs effets.
- Si elle a lieu dans deux banques physiques, les frais bancaires peuvent s’additionner (frais de tenue de compte et cotisation à la carte bancaire). Détenir deux comptes dans deux banques distinctes élargirait ces frais mais cela est à relativiser face aux bénéfices acquis. Cet inconvénient peut être limité si la multibancarisation se fait via un établissement en ligne ou néo-banque. Il faut décider de la combinaison la plus avantageuse.
Notre astuce pour réduire au maximum les frais est de baisser en gamme pour la carte bancaire ( passer d’une Visa Premier à une Classic ou à une à autorisation systématique, ou encore d’une Gold Mastercard à une Mastercard) ou de la supprimer dans la banque traditionnelle.
- En disposant de deux comptes distincts, la maîtrise des dépenses (entrées et sorties) peut sembler difficile. Il faut surveiller plusieurs comptes, cela peut aussi prendre du temps. Mais comme expliqué plus haut, de nombreuses Fintech proposent la fonctionnalité d’agrégateur bancaire.
Les freins dépendent donc de la nature des choix des comptes et de leurs utilisateurs.
Il y a alors quelques conseils à suivre pour maximiser la réussite de sa multibancarisation.
Comment réussir et faciliter sa multibancarisation ?
La première chose à faire est de s’organiser afin d’avoir une idée claire de l’utilisation de chaque compte et de les dédier à certaines dépenses selon ses besoins et ses possibilités. C’est le cas par exemple d’un couple qui désire ouvrir un compte joint pour leurs dépenses communes. Il faut également bien connaître son comportement : vais-je à l’étranger souvent, quelle est la fréquence de mes achats en ligne, celle de l’organisation de cadeaux en commun, mes besoin d’un prêt, ma nécessité d’avoir une carte haut de gamme avec assurances et garanties avec un bon rapport qualité-prix, ou encore le besoin d’effectuer des virements en devises, etc. Ainsi, l’utilisateur voit facilement l’intérêt ou l’inutilité de certaines options.
Ne pas oublier de faire appel au service mobilité bancaire du nouvel établissement.
Ensuite, il faut veiller à vérifier régulièrement les soldes, comme en situation de bancarisation simple.
Enfin, l’utilisation d’un agrégateur de compte peut être un bon moyen de synchronisation de toutes les informations. En l’espace de quelques secondes, on voit en coup d’oeil l’état global de ses finances. Il est même possible de rattacher ses investissements et livrets d’épargne.