Le crédit, un outil toujours central
Les données récentes confirment la vitalité du crédit d’entreprise en France. Avec un encours global de 1 380 milliards d’euros, la dette des sociétés non financières reste sur une trajectoire ascendante. Les banques continuent d’alimenter l’économie réelle, notamment via les PME, avec un taux d’acceptation élevé.
À l’échelle européenne, la France figure parmi les pays où l’accès au crédit entreprise est le plus fluide. En entreprise, le crédit n’est pas perçu comme une solution de dernier recours, il est un levier classique et souvent rationnel pour financer l’investissement.
Le coût réel d’un emprunt après impôt
Regarder uniquement le taux affiché serait une erreur. En France, les intérêts d’emprunt constituent une charge déductible du bénéfice imposable, dans la limite de règles précises. Avec un impôt sur les sociétés à 25%, un prêt affiché à 3,6% revient en réalité à environ 2,7% net après économie d’impôt.
Les limites fixées par la loi – 30% de l’EBITDA ou 3 millions d’euros de charges financières déductibles – ne concernent que les plus grosses structures. Pour une PME classique, l’avantage fiscal joue pleinement. En clair, l’argent emprunté coûte souvent moins cher qu’il n’y paraît. Et cela change radicalement la comparaison avec l’utilisation de la trésorerie interne.
Quand emprunter crée plus de valeur
Prenons un exemple simple. Une entreprise souhaite investir 100 000€ dans une nouvelle machine. Le prêt sur cinq ans coûte environ 3,6%, soit 3 600€ par an d’intérêts bruts. Après impôt, le coût net tombe à 2 700€.
Si la machine génère une marge opérationnelle supplémentaire de 8% par an, soit 8 000€, l’écart est évident. L’entreprise crée plus de 5 000€ de valeur nette chaque année, et ce sans entamer sa trésorerie.
Le crédit permet aussi de lisser l’effort dans le temps. Au lieu de mobiliser une somme importante d’un coup, l’entreprise répartit ses paiements sur plusieurs années. Elle garde ainsi un coussin de sécurité pour absorber des imprévus.
Enfin, l’endettement évite la dilution du capital. Contrairement à une levée de fonds, l’emprunt permet de financer la croissance sans céder de parts ni perdre de contrôle.
Quand la trésorerie reste préférable
Pour autant, utiliser son cash n’est pas toujours une erreur. Trois cas de figure se distinguent.
- Les projets immatériels ou très risqués. Une campagne marketing, un prototype de R&D ou le lancement d’un produit incertain sont mal adaptés au financement bancaire. S’endetter pour un projet dont la rentabilité n’est pas prouvée peut fragiliser l’entreprise.
- Les petits investissements à cycle court. Pour des montants modestes, les frais de dossier et d’assurance peuvent absorber tout le gain du financement externe. Dans ce cas, la trésorerie reste plus efficace.
- Les périodes d’incertitude forte. Quand la visibilité sur l’activité future est trop faible, garder du cash peut s’avérer vital. Mieux vaut préserver des liquidités pour couvrir les charges fixes que de s’exposer à une dette difficile à honorer.
Le risque principal d’un financement par trésorerie réside dans la perte de flexibilité. Si une entreprise consomme son matelas de liquidités, elle s’expose à des tensions de trésorerie et peut se retrouver contrainte de recourir à des crédits de court terme beaucoup plus coûteux.
La bonne méthode pour décider
Une démarche rationnelle repose sur trois étapes.
- Comparer le rendement attendu et le coût net du crédit. Si le projet rapporte plus que ce que coûte la dette, l’emprunt est justifié.
- Tester la capacité de remboursement. Simuler différents scénarios, y compris une baisse d’activité, permet de vérifier que l’entreprise peut absorber le service de la dette sans compromettre son exploitation.
- Protéger le niveau de trésorerie. Garder un matelas de sécurité équivalent à plusieurs mois de charges fixes est essentiel, surtout pour les TPE-PME exposées aux délais de paiement.
Exemple concret : une PME de services hésite entre financer par crédit ou par cash 200 000€ de dépenses d’acquisition clients. Le rendement futur étant incertain, l’emprunt présente un risque disproportionné. Dans ce cas, la trésorerie ou un financement plus flexible comme l’affacturage sera plus adapté.
Ne pas s’arrêter au taux
Le taux d’intérêt n’est qu’une partie de l’équation. Les banques imposent des garanties, des clauses et des engagements financiers qui peuvent peser lourdement sur la liberté de l’entreprise. Un prêt légèrement plus cher mais sans covenant contraignant peut se révéler plus intéressant qu’un financement bon marché assorti de restrictions fortes.
Le profil d’amortissement compte aussi. Un différé de remboursement ou un prêt in fine peut donner le temps nécessaire à l’investissement de produire ses effets avant que les échéances ne pèsent sur la trésorerie.
Le timing est un autre facteur clé. Reporter un projet en espérant un taux plus bas peut coûter plus cher que de profiter immédiatement d’une opportunité de marché.
Le rôle des solutions bancaires et alternatives
Le crédit bancaire classique n’est pas la seule option.
- Affacturage et avance sur factures : permettent de sécuriser le besoin en fonds de roulement.
- Micro-crédit et prêts adossés à des réseaux d’accompagnement : utiles pour les petites structures en phase de démarrage.
- Néobanques pro et plateformes digitales : offrent des comptes professionnels, des outils de gestion, et mettent en relation avec des partenaires financiers spécialisés.
Shine, par exemple, propose à la fois un compte pro, un outil de facturation et un accès facilité à des financements via des partenaires. Cette intégration réduit les frictions et accélère le bouclage des projets.
Emprunter ou mobiliser son cash, le verdict
Avec des taux autour de 3,5% bruts et environ 2,7% nets après impôt, emprunter reste aujourd’hui la solution la plus créatrice de valeur pour les investissements productifs, tangibles et prévisibles.
La trésorerie doit être réservée aux projets immatériels à risque, aux petits investissements, ou conservée comme bouclier de sécurité face à l’incertitude. Le danger n’est pas de s’endetter, mais de perdre sa liquidité opérationnelle.
En 2025, la stratégie optimale combine donc les deux leviers. Le crédit pour développer et investir, la trésorerie pour sécuriser et amortir les chocs.
Shine, un acteur clé pour les pros
Shine est née en 2017 avec une ambition claire : simplifier le quotidien bancaire des indépendants et des petites entreprises. Initialement indépendante, la fintech a été rachetée par Société Générale en 2020, avant d’être revendue en 2024 au groupe danois Ageras.
Aujourd’hui, Shine revendique plus de 120 000 clients et propose une offre accessible dès 0€ par mois grâce à sa formule Free. Ses services incluent un compte professionnel avec RIB français, une carte Mastercard, des outils de facturation et de pré-comptabilité, ainsi que des passerelles vers des solutions de financement.
Positionnée comme une alternative simple, digitale et efficace, Shine illustre parfaitement comment une solution bancaire moderne peut accompagner les dirigeants dans leur choix entre crédit et trésorerie.
Un crédit vous engage et il doit être remboursé. Vérifiez votre capacité de remboursement avant de vous engager.
Sources : shine.fr/blog/emprunt-vs-tresorerie-entreprise, financeetcourtage.fr, comparateurbanque.com, banque-france.fr, economie.gouv.fr, fbf.fr, societegenerale.com, fusacq.com
Lucie est rédactrice sur ComparateurBanque.com depuis le début. Elle aime tester les offres et partager son expérience. Elle a aussi d'autres casquettes dans l'équipe.