Pourquoi la date de 2030 revient-elle souvent dans les agendas officiels ?

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2030, c’est la prochaine fois que nous changerons de décennie. L’échéance va arriver vite, mais d’ici-là, le monde aura probablement complètement changé.

Partons à la découverte des scénarios et des tendances principales pour cette échéance de 2030.

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Des tendances fortes pour 2030

Dans cette première partie, partons à la découverte des prédictions principales que les futurologues anticipent pour 2030.

Le prix du carbone devient mondial

Afin de lutter contre le dérèglement climatique, le monde entier, ou a minima les principales puissances mondiales, auront en 2030 fixé un marché d’échange de droits à émissions de CO2.

Par ce mécanisme de marché, les pollueurs pourront acheter à des acteurs plus vertueux le droit de polluer. Cela agira également sur leur décision de modifier leurs modes de production, voire leurs modèles d’affaires plus globalement, pour limiter le coût croissant d’obligation de compenser financièrement leurs émissions carbones.

Le passage à une économie de la fonctionnalité

D’autres experts anticipent que l’achat de produits sera un lointain souvenir, et que les consommateurs achèteront un service ou un usage, plutôt que le produit lui-même. Afin de répondre à la satisfaction des besoins “à la demande”, et permettant une grande flexibilité dans les modes de vie, l’économie de fonctionnalité perce d’ailleurs déjà aujourd’hui :

  • Airbnb pour trouver un logement.
  • Les services d’autopartage ou de locations courte ou longue durée de vélos.
  • Les nombreuses plateformes permettant de louer toutes sortes d’objets, d’un piano à une tondeuse à gazon !

On revient à cette fameuse phrase que l’on entend souvent et issue de la bouche de Klaus Schwab au World Economic Forum 2016 « Vous ne posséderez rien et vous serez heureux« .

L’impact du digital sera fort sur la transition civilisationnelle

Selon le World Economic Forum, dirigé par le professeur Klaus Schwab, 70% des 169 objectifs de développement de l’ONU peuvent bénéficier de manière directe des innovations technologiques. L’alliance 2030Vision a été créée dans l’objectif de faire en sorte que ces technologies arrivent à maturité et soient mises à disposition des organisations les nécessitant. Elle comprend des entreprises, des gouvernements et des experts ayant pour objectif de maximiser l’impact de la technologie sur les objectifs de développement de l’ONU.

La transition alimentaire : on mangera moins de viande !

La consommation de viande n’a jamais été aussi élevée qu’aujourd’hui, et c’est particulièrement le cas dans les pays développés.

Cette exception historique devrait prendre fin d’ici 2030, préviennent certains experts, qui postulent que nous considérons alors la viande comme un mets exceptionnel, permettant de se faire plaisir, plutôt qu’un aliment du quotidien.

Ce mouvement d’éloignement de la consommation de viande aura des conséquences bénéfiques sur un plan environnemental car la viande nécessite énormément de ressources : terres, céréales, eau et énergie. Mais aussi de dépendance géopolitique, l’Europe importe la majorité des intrants alimentaires de son cheptel de pays hors-UE.

IA, Big Data, biotech, impression 3D… Les nouvelles technologies changeront le monde

La conjonction d’un grand nombre de technologies émergentes, arrivant à maturité, changeront nos économies de façon encore aujourd’hui imprévisible.

Les investisseurs avertis suivent dès maintenant les futurs champions dans les domaines suivants :

  • IA et Big Data,
  • Biotech et génétique,
  • Fintech,
  • Énergies renouvelables, stockage de l’énergie,
  • Voitures autonomes,
  • Impression 3D.

Il est à noter que ces innovations apportent leur lot de questions éthiques, dont certaines très pratiques, comme c’est le cas pour les voitures autonomes.

Quels sont les principaux scénarios pour le monde en 2030 ?

Comme le prouve la guerre d’invasion menée par la Russie en Ukraine, le monde peut changer très rapidement et fortement. Tout travail de prospective à long terme est donc nécessairement semé d’embûches, et revêt autant un rôle de sensibilisation des décideurs et du grand public, que de prévision en tant que telle. Se poser la question de savoir ce que sera le monde dans 5 à 10 ans, c’est utile, à la fois pour piloter ses investissements, mais aussi pour voter lors des élections, pour faire des choix de consommation, etc.

4 scénarios principaux sont proposés par le Cigref en 2021, dans son “Rapport d’Orientation Stratégique” apportent un éclairage utile complémentaire sur l’avenir.

Le scénario “Far West colonies digitales et cartels numériques”

Dans cette version du futur, il s’agit d’imaginer un monde dans lequel la puissance des GAFA est décuplée et où les métavers font partie de notre quotidien.

Les “cartels” numériques font la loi. Peu réjouissant, mais c’est déjà un peu le cas aujourd’hui.

Le scénario “une Chine conquérante dans un monde bipolaire”

Dans ce scénario, la Chine a continué à accroître son avance dans le digital, avec une accaparation des talents et la construction des meilleures infrastructures du monde.

La Silicon Valley est dépassée par la Chine, devenue la principale force mondiale dans le digital. 

Ceci signifierait certainement la propagation d’un modèle communiste à la chinoise dans le monde et donc la perte des libertés individuelles.

Le scénario “vers une Europe « puissance » dans un monde régionalisé”

L’Europe, dans ce scénario, a évolué en une puissance dans la prise en compte des enjeux environnementaux et sociétaux, en devenant une locomotive mondiale dans les énergies renouvelables, le stockage de l’énergie ou encore la transformation de l’économie vers plus de sobriété au sens large.

Compte tenu des circonstances actuelles, ce scénario semble peu probable.

Le scénario “mondialisation régulée par les équilibres géopolitiques”

Dans ce dernier des “futurs possibles”, la valeur ajoutée est créée de manière équilibrée, partout dans le monde. Une certaine stabilité, peut-être utopique, est atteinte, permettant une croissance partagée, offrant aux habitants de la planète un meilleur niveau de vie général.

La reprise de confiance dans les institutions, en particulier démocratiques, est fondamentale pour l’atteinte de cet objectif.

Par Emmanuelle Audibert

Rédactrice en école de journalisme à Aix-en-Provence

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