Voitures d’occasion : le nouveau malus écologique entre en vigueur en 2025

Publié le - Auteur Par Lucie -
Voitures d’occasion : le nouveau malus écologique entre en vigueur en 2025

Plus de 6 millions de voitures d’occasion ont changé de main en France en 2024, soit près de trois fois plus que de voitures neuves. Un chiffre qui illustre l’importance cruciale de ce marché dans le quotidien des Français. Pourtant, en ce début d’année 2025, une nouvelle mesure fiscale vient bouleverser la donnel’instauration d’un malus écologique sur les véhicules d’occasion.

Une fiscalité étendue aux véhicules d’occasion dès 2025

Jusqu’à présent, le malus écologique ne concernait que les véhicules neufs au moment de leur première immatriculation. Ce malus, basé sur les émissions de CO₂, pouvait atteindre jusqu’à 60 000€ pour les modèles les plus polluants. Désormais, le gouvernement a décidé d’étendre cette fiscalité aux voitures d’occasionà compter du 1ᵉʳ janvier 2025.

Selon Bercy, cette réforme vise à accélérer la transition écologique et à réduire les émissions polluantes du parc automobile. En réalité, il s’agit aussi d’un levier fiscal puissant pour accroître les recettes publiques dans un contexte de dette publique dépassant les 3 100 milliards d’euros.

Détails du nouveau malus écologique sur les voitures d’occasion

Le principe est simple mais impactant : tout acheteur d’un véhicule d’occasion émettant plus de 123 g de CO₂ par km devra s’acquitter d’un malus. Ce seuil est identique à celui fixé pour les véhicules neufs depuis 2024.

🗒 Barème appliqué

Le barème appliqué est identique à celui des véhicules neufs, mais avec un abattement selon l’âge du véhicule, pour tenir compte de sa dépréciation environnementale :

Âge du véhicule Réduction du malus
Moins de 1 an Aucun abattement
1 à 2 ans -10%
2 à 3 ans -30%
3 à 5 ans -50%
Plus de 5 ans Exonération totale

Ainsi, un SUV d’occasion de 2 ans, émettant 160 g/km de CO₂ (malus de 1 172€ en 2025), ne sera taxé qu’à hauteur de 820€ environ. Mais pour un véhicule d’à peine 12 mois, la note sera pleine.

🚗 Voitures concernées

  • Véhicules particuliers (VP) immatriculés depuis le 1ᵉʳ mars 2020.
  • Seconde main achetée auprès d’un professionnel ou d’un particulier.
  • Sont exclues les voitures électriques, hybrides rechargeables émettant moins de 50 g/km, et certains véhicules adaptés aux personnes handicapées.

« Cette mesure va mécaniquement exclure une part importante des voitures thermiques du marché, ou du moins renchérir leur coût d’acquisition », explique un analyste de l’Association Nationale pour la Mobilité Durable (ANMD).

Impact sur les ménages modestes

Les ménages aux revenus modestes, qui représentent plus de 60% des acheteurs de véhicules d’occasion, sont les plus touchés. Ils se tournent souvent vers des modèles anciens, accessibles mais plus polluants. Or, ceux-ci risquent désormais d’être :

  • Soit fortement taxés (jusqu’à 5 000€ pour certaines grosses cylindrées),
  • Soit invendables, car boudés à la revente à cause de leur malus.

Le gouvernement justifie cette taxe par une volonté de « verdir le parc automobile français », mais sans proposer de réelle alternative d’aide ou de prime à la conversion équivalente pour les modèles d’occasion. Le reste à charge explose donc pour de nombreux foyers.

Quelles sont les voitures qui échappent au malus ?

Certaines catégories de véhicules permettent d’éviter totalement ce malus écologique :

  • Véhicules électriques comme les Renault Zoé, Tesla Model 3 ou Dacia Spring.
  • Hybrides rechargeables : Toyota Prius PHEV, Peugeot 3008 Hybrid, etc.
  • Petites citadines essence récentes émettant moins de 123 g/km : Peugeot 208, Renault Clio TCe 100, Fiat Panda.
  • Diesel récents Euro 6d-temp avec faible émission certifiée.

💡 Astuce : utiliser le simulateur officiel sur le site du ministère de l’Économie pour évaluer le malus écologique en fonction du modèle et de l’année d’immatriculation avant d’acheter un véhicule.

Impacts sur le marché automobile

Le marché de la seconde main est déjà sous tension depuis 2022, à cause de :

  • La pénurie de voitures neuves post-COVID,
  • L’inflation des prix de l’énergie et de l’entretien,
  • La hausse des taux de crédit auto.

Avec ce nouveau malus :

  • Les ventes de voitures d’occasion à forte émission sont en chute libre depuis janvier 2025 (-22% sur les modèles émettant plus de 150 g/km, selon L’Argus).
  • Les prix baissent mécaniquement sur les modèles pénalisés, mais sans retrouver preneur.
  • Les professionnels du secteur tirent la sonnette d’alarme : « C’est une double peine pour les vendeurs et les acheteurs. L’offre s’appauvrit, la demande se crispe, le marché se bloque », déclare un représentant du syndicat CNPA.

Comment limiter ou éviter le malus ?

Voici quelques leviers pour réduire le coût de cette nouvelle taxe :

  • Privilégier les véhicules de plus de 5 ans : ils sont totalement exonérés.
  • Opter pour des modèles peu émetteurs : citadines modernes, petits moteurs.
  • Passer par un véhicule utilitaire léger ou une carte grise “collection”, qui peuvent bénéficier d’exonérations selon les régions.
  • Comparer les émissions sur le certificat de conformité européen (COC), disponible pour tous les véhicules.

Il est également possible de faire jouer la concurrence entre les régions, certaines appliquant des réductions de carte grise même avec malus.

Une mesure critiquée mais désormais en vigueur

Malgré les critiques des associations de consommateurs et des professionnels de l’automobile, le décret a bien été publié au Journal Officiel du 27 décembre 2024, et le malus est entré en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2025.

Ce choix stratégique du gouvernement de taxer un marché populaire s’inscrit dans une politique fiscale étendue, sous couvert d’écologie. L’impact réel sur les émissions carbone reste à prouver, d’autant plus que le CO₂ des véhicules particuliers ne représente qu’environ 15% des émissions totales en France, selon l’ADEME.

⚠️ La fiscalité verte impacte lourdement le secteur automobile

Le malus écologique sur les voitures d’occasion marque une nouvelle étape dans la fiscalité verte française. S’il est justifié par des objectifs climatiques, il alourdit surtout la facture pour les ménages modestes, sans alternative claire ni incitation suffisante à se tourner vers des véhicules propres. Une réforme à fort impact économique et social, qui redessine les contours du marché automobile français.


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Par Lucie

Lucie est rédactrice sur ComparateurBanque.com depuis le début. Elle aime tester les offres et partager son expérience. Elle a aussi d'autres casquettes dans l'équipe.

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