Afin de réduire la fréquence des accidents de la route, les voitures neuves construites en Europe depuis le 6 juillet sont forcées d’être équipées d’une panoplie d’outils, dont une boîte noire. Quelle conséquence sur les cotisations d’assurances : vont-elles grimper ou baisser ?
Le secteur automobile connaît une petite révolution. Comme les avions, les voitures vont désormais devoir être équipées d’une boîte noire. Depuis le 6 juillet 2022, les nouveaux modèles auto fabriqués au sein de l’Union européenne (directive de 2019) doivent obligatoirement être dotés d’une panoplie d’outils : alarme anti-somnolence et anti-distraction, aide au freinage d’urgence, boîte noire… Cet enregistreur, semblable à ceux placés dans les cockpits des avions, devrait permettre de renforcer la sécurité routière, en limitant le nombre d’accidents.
Si ces véhicules ne seront pas commercialisés avant un an minimum, ils font d’ores et déjà l’objet de différentes interrogations. Le coût supplémentaire engendré va-t-il faire exploser les cotisations d’assurances ou au contraire les faire chuter grâce à une plus faible casse ?
Boîte noire : à quoi va-t-elle précisément servir ?
Avec cette nouvelle législation, les accidents auto pourraient être aussi bien documentés que les crashs d’avions.
Boîte noire auto : un grand nombre de données enregistrées
Dans un communiqué publié fin mars 2019, le Parlement européen indiquait : « Tous les véhicules seront équipés d’enregistreurs de données d’événements qui enregistreront les données critiques relatives aux accidents quelques secondes avant qu’ils ne se produisent.» Comme le note le Service public, cette nouvelle obligation va ainsi permettre d’enregistrer les paramètres de conduite que voici, 30 secondes avant et 10 secondes après un choc :
- La vitesse
- La phase d’accélération ou de freinage
- Le port de la ceinture de sécurité
- L’usage du clignotant et des phares
- La force de la collision
- Le régime moteur
Voitures, utilitaires, poids lourds, bus… Les véhicules d’occasion seront aussi concernés par cette mesure à partir de 2024. La puce électronique sera enfermée dans un petit boitier dans un endroit protégé au sein du véhicule.
Boîte noire : les automobilistes incités à être plus prudents
Existants déjà dans plusieurs pays, ces boîtiers affichent des résultats encourageants. Aux États-Unis, la baisse des accidents est par exemple estimée à 20 % depuis cinq ans. Cela s’explique de manière simple. Les automobilistes, conscients que leur comportement au volant est épié et enregistré, jouent davantage la carte de la prudence.
En cas d’accident, seules les forces de l’ordre pourront cependant exploitées les données enregistrées, afin d’en déterminer les causes. Les assureurs, eux, ne pourront pas y accéder. Les prix pratiqués vont-ils alors évoluer ?
Boîte noire auto : vers une augmentation des primes d’assurances ?
Comme évoqué, avec l’installation de ce nouvel équipement, la valeur des véhicules va augmenter. Ils pourraient donc être plus cher à assurer.
Boîte noire auto : une hausse des cotisations d’assurances à court terme
Les constructeurs ont déjà déclaré que le prix d’achat des véhicules serait plus élevé. Pour équiper une voiture d’occasion d’une boîte noire, il faudra en moyenne débourser une centaine d’euros, en sus de la main d’œuvre. Plus chère à réparer, cette montée en gamme en termes d’équipements va ainsi automatiquement être plus onéreuse à assurer.
Boîte noire : une possible baisse des cotisations auto sur le long terme
Il est néanmoins envisageable d’espérer une chute des cotisations auto sur le plus long terme, dès lors que le taux d’accidentalité aura décru. Les assureurs pourraient en effet réaliser des économies grâce à des indemnisations moindres. Ils pourraient ainsi décider de diminuer le prix de leurs assurances. La formule d’assurance Pay how you drive adopte d’ailleurs d’ores et déjà cette logique. Contrôlés par un boîtier, les automobilistes se montrant prudents et respectueux du Code de la route se voient proposer des ristournes sur leur prime d’assurance.
Notons cependant que cet éventuel abaissement des cotisations, non immédiat, mettra du temps avant de compenser le bond des prix d’une assurance auto, atteignant 16 % en moyenne depuis 10 ans.