Guerre en Ukraine : impacts du conflit sur les bourses et investissements ?

Modifié le - Auteur Par Mathieu M -
Guerre en Ukraine : impacts du conflit sur les bourses et investissements ?

La guerre qui sévit en Ukraine déstabilise les marchés à l’échelle mondiale et pose des questions de fond sur l’investissement boursier. Nous réalisons dans cet article une revue des points principaux à retenir pour protéger son portefeuille dans cette période incertaine.

Un conflit inhabituel et dangereux

En quoi la guerre en Ukraine est-elle spéciale ?

Précisons tout d’abord que le conflit en Ukraine n’est pas « anodin ». Il constitue une violation du droit international, et ce par un agresseur doté d’un des principaux arsenaux nucléaires dans le monde. Sur ce point, c’est pourtant le cas de nombreux conflits dans le monde, mais les médias en parlent moins. Cette lutte que se mènent les deux pays n’est pas récente. Elle n’est pas née du jour au lendemain, comme on pourrait le croire. Ce sont les médias qui l’ont plus mis en avant à un moment donné car certains Etats et organismes l’ont souhaité.

Par ailleurs, l’Europe est très dépendante des exportations d’énergies fossiles russes, en particulier de gaz naturel. Et plus spécifiquement, l’Allemagne est ultra-dépendante du gaz russe, alors qu’il s’agit de la locomotive économique de l’Union Européenne. Cette énergie a d’ailleurs établi un nouveau record, en dépassant pour la première fois le prix de 200€ le MWh.

Impact sur la France

Précisons, si besoin, que le conflit a également lieu sur le continent européen, à quelques encablures de la France.

Le saviez-vous ? Les frontières de la France métropolitaine et de l’ouest de l’Ukraine ne sont éloignées que de 1.050 kms environ !

De nombreuses entreprises françaises sont implantées en Russie et dans l’Est de l’Europe, les exposant au risque systémique causée par une guerre dans cette région.

L’impact des sanctions économiques

Les sanctions économiques imposées par le reste du monde à la Russie ne font pas que du mal (économiquement parlant) à la Russie, mais aussi à ceux qui les imposent.

Concrètement, si un état (ou une entreprise) décide d’arrêter de commercer avec la Russie, cela pénalise naturellement Vladimir Poutine et son pays (c’est l’objectif recherché), mais également le libre-échange et donc l’ensemble du système économique.

Le prix du baril par exemple explose depuis le début du conflit, nos lecteurs l’auront certainement remarqué en faisant leur plein d’essence.

Pour le moment, la France et l’Allemagne sont touchées de pleins fouets par les sanctions économiques. Auxquelles au final on peut se demander la légitimité. Ce type de conflit est bien plus fréquent qu’on ne le pense. Tous les pays attaquant ne sont pas pour autant pénalisés de la même manière. En l’espace de 10 jours seulement la Russie est devenue le pays le plus sanctionné au monde devant la Syrie, la Corée du nord, l’Iran … cette information est issue d’un article de Bloomberg. On peut donc se demander pourquoi tous les médias et pays agissent et poussent-ils en ce sens?

Au final, les Russes se tournent vers la Chine qui devient leur nouvel allié :

  • Union Pay remplace Mastercard et Visa,
  • Le Swift a également trouvé une réponse
  • Le dollar est remplacé par le Yuan et Yuan Numérique.

L’échiquier mondial est en train de bouger. Et il semble que les populations soient maintenues dans un brouillard informationnel et à sens unique. Depuis quand l’Union Européenne a-t-elle le droit de censurer des médias ?

Pour aller plus loin : l’inflation et ses conséquences

Si on regarde un peu plus loin vers l’avenir, un des risques macroéconomiques principaux de cette guerre est le renforcement d’une poussée inflationniste qui était déjà à l’œuvre.

Or plus d’inflation, c’est moins de pouvoir d’achat pour les ménages. Moins d’achats, c’est moins de recettes et de profits pour les entreprises, et donc une baisse tendancielle des valeurs boursières… et donc l’arrivée d’un cercle vicieux.

Quelles valeurs sont impactées par la guerre en Ukraine ?

L’impact est fonction de la « proximité » à la Russie

Sans surprise, les valeurs européennes sont plus impactées par le conflit que les valeurs américaines. Le CAC 40 a par exemple perdu près de 5% en une semaine, après l’annonce du conflit, alors que le Dow Jones ne perdait que 0,83% et le Nasdaq 1,54%.

La Société Générale et Alstom, par exemple, dont les activités ont des liens forts avec la Russie, voient leurs cours en bourse chuter fortement.

Les valeurs refuges montent…

Dans l’anticipation d’une baisse des profits des entreprises, et d’une récession probable à venir, les valeurs qui montent sont les valeurs refuges : l’once d’or prend de la valeur, tandis que les emprunts d’état baissent.

De leur côté, les matières premières, directement affectées par la déstabilisation du gros exportateur qu’est la Russie, flambent : blé, maïs, métaux, énergie…

Même les cryptomonnaies sont en baisse, le Bitcoin était en baisse avant le conflit. Il évolue dans un range autour des 40k$ actuellement. Mais on a le sentiment qu’à tout moment, les choses peuvent basculer aussi bien vers la hausse que la baisse.

…accompagnées par les valeurs « conflits armés »

Les valeurs liées à la défense (Thales et Dassault Aviation, par exemple) montent également en flèche.

Sur ce même sujet, l’Allemagne vient d’annoncer vouloir investir 100 milliards d’euros pour moderniser son armée. Les équipementiers de la défense en seront les principaux bénéficiaires.

Quelle position pour un investisseur ?

Les marchés financiers détestent l’incertitude

Il nous faut accepter que le niveau d’incertitude soit actuellement à son paroxysme. Cependant, les gros investisseurs qui font les marchés anticipent. Reste aux petits investisseurs d’avoir assez de lisibilité et clairvoyance dans ce qui devrait advenir.

Trois comportements possibles

Dans cette situation, on constate que les individus peuvent se comporter de trois manières différentes :

  • Vendre : Un investisseur indépendant qui s’est fortement exposé et ayant investi une partie déraisonnable de son patrimoine financier en Bourse, peut-être tenté de limiter ses pertes en se délestant de certains actifs. Vendre, si les actions ont dévissé, signifie encaisser des pertes.
  • Tenir bon : Pour un investisseur ayant un portefeuille équilibré et ayant une capacité financière saine (revenus réguliers et importants, patrimoine bien réparti sur d’autres actifs : immobilier, liquidités, etc…), il pourra de faire le dos rond et d’attendre quelques mois en ne surréagissant pas.
  • Acheter à prix bas : Toute crise est également une opportunité. Les cryptos ont baissé, certaines actions aussi … cela peut-être l’occasion d’acheter en prévision d’une future hausse. Une fois de plus ce type de décision, ne se fait pas au hasard. Il faut que les signaux soient positifs. Ce qui nécessite de connaître les marchés, les indicateurs et donc un minimum de formation.

 

Cet article est informatif. Si vous souhaitez des conseils d’un agent indépendant et immatriculé auprès de l’Orias, contactez notre conseiller. Il réalisera votre bilan personnalisé en vue de mettre en place une stratégie d’investissement sur mesure.

 

 

Par Mathieu M

Mathieu est un rédacteur professionnel qui a exercé chez des acteurs de la banque en ligne et qui connaît bien ce secteur. C'est un slasheur qui cumule de nombreuses activités et passions.

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