Assurance vie en France en 2025 : avantages, limites et bonnes pratiques

Publié le - Auteur Par Tony L. -
Assurance vie en France en 2025 : avantages, limites et bonnes pratiques

Pourquoi l’assurance vie séduit encore et toujours

Depuis janvier 2025, l’encours total dépasse la barre symbolique des 2 000 milliards d’euros, un sommet historique qui confirme son statut de placement préféré des ménages ; la collecte nette a encore progressé de +4,5 milliards d’euros en un seul mois. Si le grand public l’apprécie, c’est d’abord pour sa souplesse : versements libres, rachats possibles à tout moment, large palette de supports (fonds en euros garantis, unités de compte en actions, obligations, immobilier, private equity, etc.). C’est aussi un outil patrimonial de premier plan : le capital transmis au décès est versé hors succession avec, pour les primes versées avant 70 ans, un abattement de 152 500€ par bénéficiaire, puis un prélèvement forfaitaire de 20% (31,25% au-delà de 700 000€). Enfin, l’enveloppe offre une fiscalité douce sur les retraits : après huit ans, chaque assuré profite d’un abattement annuel de 4 600€ (9 200€ pour un couple) sur les gains retirés, et le surplus est taxé à 7,5% tant que les versements restent sous 150 000€.

Les points de vigilance à ne pas manquer

La face moins brillante tient surtout aux frais.

De nombreux contrats « bancaires » prélèvent encore 2% à 4% sur chaque versement, puis 0,8% à 1% par an sur les unités de compte ; ces montants grignotent la performance, surtout quand les supports rapportent peu. Le fonds en euros, pilier historique, sert en moyenne 2,5% brut pour 2024 ; quelques offres récentes atteignent 3% ou 3,3%, mais la médiane reste modeste et doit être comparée aux prélèvements sociaux de 17,2% qui s’appliquent chaque année.

Pour éviter ce frein, il faut se tourner vers les acteurs « nouvelle génération ». On parle parfois de Robo-Advisor ou du moins de solution 100% digitale, tels que Yomoni, Goodvest, Mon Petit Placement, Nalo… qui reposent sur des actifs plus dynamiques et un max d’automatisation. Ce qui leur permet de casser les prix avec des frais qui seront 2 à 3 fois moins chers. Certains ont même un contrat d’assurance vie qui ne facture les clients que s’ils sont rentables. Car oui… même si les performances sont parfois négatives, les frais restent. Les autres sont entre 0,80 à 1,7% de commissions sur les montants investis.

Autre frein : si l’on souhaite changer d’assureur, il n’existe pas de transfert avec maintien de l’antériorité fiscale ; fermer un vieux contrat peu performant signifie repartir de zéro pour le compteur des huit ans.

Enfin, dès que l’on mise sur les unités de compte pour chercher du rendement, le capital n’est plus garanti : 2022 a rappelé que les marchés peuvent corriger de 10% ou plus, même si 2023 a rebondi. Cette volatilité impose de calibrer la part risquée en fonction de son horizon et de son tempérament.

Fiscalité actuelle : ce qu’il faut retenir

Le cadre fiscal n’a pratiquement pas changé dans la loi de finances 2025 :

  • Avant huit ans : choix entre barème de l’impôt et Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 12,8% ; dans la pratique, la plupart des contribuables retiennent le PFU, auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux.
  • Après huit ans : abattement annuel 4 600€/9 200€ puis taxation à 7,5% sur les gains relevant de versements inférieurs à 150 000€ ; au-delà, retour au taux du PFU (12,8%).
  • Au décès : abattement de 152 500€ par bénéficiaire si les primes ont été versées avant 70 ans, puis 20%/31,25% ; pour les primes post-70 ans, abattement global de 30 500€ et droits de succession ordinaires sur l’excédent.

Ces règles préservées en 2025 entretiennent l’attrait successoral de l’assurance vie, surtout pour transmettre à ses enfants, petits-enfants ou à un concubin.

Rentabilité nette : des chiffres parlants

La hausse des taux obligataires redonne un peu d’air au fonds euro : un rendement moyen de 2,5% brut sur 2024 devrait passer légèrement au-dessus de 2,7% en 2025 selon les anticipations du marché.

En regard, le Livret A rémunère 2,4% net depuis février 2025. Pour battre réellement ce placement défiscalisé, il faut donc un fonds euro à près de 3,2% brut, seuil que seuls les contrats en ligne les plus réactifs atteignent. Quand on ajoute 0,6% de frais de gestion et 17,2% de contributions sociales, un fonds euro à 3% brut tombe vers 2,0% net : un niveau honorable mais pas spectaculaire.

Miser sur les unités de compte peut changer la donne : un portefeuille équilibré actions/obligations a produit entre 3% et 5% brut annuel sur cinq ans, mais cette moyenne masque des écarts parfois importants. En clair, la performance réelle d’une assurance vie dépend moins du produit lui-même que du contrat choisi (frais, qualité des supports) et de la stratégie d’allocation.

Liquidité : comment récupérer son argent

Contrairement à une idée reçue, les sommes ne sont pas bloquées : le contrat est rachetable à tout moment.

Le Code des assurances fixe un délai maximum de deux mois pour le versement, mais le marché pratique plutôt 10 à 15 jours ouvrés ; certains assureurs en ligne créditent la somme en 48 h pour un retrait inférieur à 30 000€. Les frais de sortie ont quasiment disparu ; le seul coût réellement sensible avant huit ans est fiscal. Pour une urgence ponctuelle, l’avance sur contrat (un prêt accordé par l’assureur) peut fournir des liquidités sans déclencher la taxation, moyennant un taux d’intérêt proche de celui du crédit à la consommation.

Quel rôle jouent taux et inflation

Après plusieurs années d’inflation élevée, un retour vers “la normale” permettrait enfin aux fonds euros de délivrer un rendement réel légèrement positif.

Mais la Banque centrale européenne a déjà entamé un cycle de baisse de taux ; si le mouvement s’amplifie, le rendement des nouvelles obligations chutera et celui des fonds euros reculera avec un décalage de 12 à 24 mois.

L’investisseur prudent peut donc profiter du contexte actuel pour diversifier ses primes sur des fonds euros « nouvelle génération » encore généreux, tout en gardant une part d’unités de compte pour dynamiser sur le long terme.

Diversifier : cinq alternatives populaires

  1. PER individuel : versements déductibles du revenu imposable (jusqu’à 10% des revenus ou 35 194€ en 2025), épargne bloquée jusqu’à la retraite sauf accidents de la vie. Idéal pour ceux qui paient plus de 30% d’impôt.
  2. SCPI : revenu régulier (taux de distribution moyen 4,72% en 2024) et ticket d’entrée très accessible, mais liquidité plus faible et fiscalité foncière si l’on achète en direct.
  3. PEA : actions européennes ou ETF éligibles, retraits sans impôt après cinq ans (prélèvements sociaux seuls). Plafond de 150 000€, excellent complément pour jouer la bourse avec des frais minimes.
  4. ETF monde en compte-titres : diversification internationale, frais souvent <0,20%, mais flat tax de 30% sur les gains ; intéressant pour gérer librement des versements mensuels.
  5. Comptes à terme et obligations en direct : rémunération fixe de 2,3% à 2,7% sur douze à trente-six mois en 2025, capital garanti par la banque ; utiles pour placer la trésorerie que l’on souhaite immobiliser peu de temps.

Choisir avec méthode

En 2025, l’assurance vie reste un pilier de l’épargne française : fiscalité douce après huit ans, transmission facilitée et bonne liquidité. Son principal atout est la polyvalence : on peut combiner fonds euros sécurisés et supports plus dynamiques dans la même enveloppe. Reste à sélectionner un contrat compétitif sur les frais et à adapter l’allocation à son horizon et à ses objectifs. Pour une stratégie équilibrée, il est pertinent de combiner assurance vie, PER, PEA et livrets réglementés : chaque enveloppe répond à un besoin spécifique (retraite, bourse, épargne de précaution). En procédant ainsi, l’épargnant profite des atouts de l’assurance vie tout en limitant ses faiblesses grâce à une diversification raisonnée.


Ceci n’est pas un conseil en investissement mais un partage d’information. Faites vos propres recherches. Il y a un risque de perte en capital.

Par Tony L.

Passionné de technologie, Tony vous propose des articles et des dossiers exclusifs dans lesquels il partage avec vous le fruit de ses réflexions et de ses investigations dans l'univers de la Blockchain, des Cryptos et de la Tech.

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