Nue-propriété : obligations, devoirs et conseils

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Les droits lors de l’héritage d’un bien immobilier se composent de 2 principaux éléments : l’usufruit et la nue-propriété. Il est question dans ce cas de démembrement. Les bénéficiaires de ces droits ne disposent pas des mêmes avantages. Ainsi, il est indispensable de définir clairement le droit dont chacun dispose, ainsi que les devoirs et les obligations que cela implique.

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Usufruitier et nu-propriétaire quels sont les droits

Lors d’un héritage, les bénéficiaires à savoir l’usufruitier et le nu-propriétaire ne jouissent pas des mêmes droits.

Quels sont les droits de l’usufruitier ?

En général, lors du démembrement d’un héritage, l’usufruitier jouit du droit de l’administration du bien en question afin qu’il en tire le revenu.

Pour un bien immobilier, ce bénéficiaire peut en tirer profit en le louant. Il peut dans ce cas conclure des baux, selon quelques conditions. Ainsi, pour un bail d’habitation, la durée ne doit pas dépasser 9 ans. En effet, au-delà de cette durée, il doit demander l’autorisation au nu-propriétaire. C’est également le cas lorsqu’il s’agit d’un bail commercial ou rural. Dans ces derniers cas, la conclusion et le renouvellement du bail nécessitent le consentement du nu-propriétaire.

De quel droit dispose le nu-propriétaire ?

Lorsqu’un bien immobilier est démembré, le nu-propriétaire détient la majorité de pouvoirs d’intervention et de décision concernant le bien en question. Ainsi, malgré le fait qu’il ne peut jouir des revenus que cela génère contrairement à l’usufruitier, il dispose d’un pouvoir d’intervention considérable sur le bien immobilier.

Qu’est-ce que l’achat en nue-propriété ?

L’achat en nue-propriété est un concept immobilier de plus en plus populaire qui permet aux acheteurs d’acquérir un bien immobilier à un prix réduit, tout en en différant l’occupation ou l’utilisation effective. Cette forme d’investissement immobilier présente des avantages et des particularités qui la distinguent de l’achat traditionnel. Voici ce que vous devez savoir sur l’achat en nue-propriété.

La nue-propriété est un concept juridique qui sépare la propriété d’un bien en deux composantes distinctes : l’usufruit et la nue-propriété. L’usufruit donne le droit d’occuper, d’utiliser et de percevoir les revenus du bien, tandis que la nue-propriété correspond à la propriété pure et simple du bien, sans droit d’usage ni de jouissance. L’achat en nue-propriété consiste donc à acquérir uniquement la nue-propriété d’un bien immobilier, tandis que l’usufruit reste entre les mains d’un usufruitier.

La durée de l’usufruit est généralement fixée à l’avance, ce qui signifie que l’acheteur de la nue-propriété devra attendre la fin de cette période pour devenir pleinement propriétaire et pouvoir jouir du bien. L’un des principaux avantages de l’achat en nue-propriété est le prix réduit. Étant donné que l’acheteur n’acquiert que la nue-propriété, le coût d’acquisition est inférieur à celui d’un achat immobilier traditionnel. En général, le prix de la nue-propriété représente entre 60 % et 80 % de la valeur totale du bien. Cela permet aux investisseurs d’accéder à des biens immobiliers de qualité à un prix plus abordable.

La possession du bien immobilier représente le droit fondamental du nu-propriétaire. En revanche, ce droit est limité et ne doit pas porter atteinte à celui de l’usufruitier. Ainsi, si le nu-propriétaire peut vendre ou hypothéquer le bien, cela ne doit pas nuire à l’usufruitier qui doit pouvoir continuer à jouir de ses droits.

Par ailleurs, le nu-propriétaire bénéficie également du droit d’imposer les actes de conservation de son bien. Ainsi, il peut demander un recouvrement, demander la réalisation de travaux, et contraindre l’usufruitier à limiter les risques de détérioration.

Enfin, le nu-propriétaire bénéficie de tous les droits de réaliser des actions de justice afin de protéger son statut de propriétaire. Cette prérogative permet aussi de dénoncer l’usufruitier en cas de manquement aux obligations ou en cas d’abus de jouissance. Pour ce dernier cas, une déchéance peut être demandée à l’encontre de l’usufruitier.

Nue-propriété quelles sont les obligations et les devoirs que cela implique ?

Les devoirs et obligations du nu-propriétaire sont nombreux à la fois sur le plan fiscal que pour la préservation de son bien, donc des travaux de réhabilitation ou de conservation.

Les frais de travaux à la charge du nu-propriétaire

En tant que nu-propriétaire, celui-ci a pour obligation de mettre tout en œuvre afin de préserver son bien. Ainsi, il peut exiger que l’usufruit prenne soin du bien immobilier. Toutefois, si des réparations sont nécessaires dans le cadre de l’usufruit, les grandes réparations sont à la charge du nu-propriétaire.

Cela concerne principalement les éléments qui influent directement sur la structure et la solidité du bâtiment en question, incluant les poutres, les murs de soutènement, la couverture et les clôtures. Toutefois, le nu-propriétaire peut être acquitté de cette obligation dans le cas où les dégradations résulteraient d’un défaut d’entretien de la part de l’usufruitier. C’est également le cas des travaux d’amélioration ou des travaux de reconstruction (si le bien tombe en ruine).

Partager ou s’acquitter des charges des travaux

Dans un démembrement d’un héritage de bien immobilier, les frais relatifs au bien sont à la charge de l’usufruitier. C’est notamment le cas des impôts fonciers et autres charges locatives. Cependant, les travaux importants restent habituellement à la charge du nu-propriétaire. Cependant, il est possible pour celui-ci de s’acquitter de ces charges, et ce, même en dehors du cas de manquement aux obligations de l’usufruitier, c’est-à-dire l’entretien du bien immobilier.

Pour cela, il est important de revoir le mode de gestion de bien et de redéfinir les obligations et les droits de chacun. C’est notamment une solution intéressante en cas d’ héritage de bien immobilier. Cette convention permet de répartir les pouvoirs d’administration entre les parties prenantes. Dans ce cas, chaque partie peut évoquer les points essentiels comme les travaux d’entretien, d’amélioration et la gestion de la copropriété. Des questions fondamentales comme la vente du bien qu’il soit libre ou occupé doivent également figurer dans la convention pour éviter les litiges. Concrètement, cela permet de revoir le partage des pouvoirs ou de le conférer intégralement à un bénéficiaire.

Comment vendre un bien immobilier quand j’ai la nu-propriété, un parent l’usufruit et que celui-ci est en EHPAD ?

La vente d’un bien immobilier en situation de démembrement de propriété avec une nue-propriété tandis qu’un parent bénéficie de l’usufruit, peut se révéler être une procédure délicate. Dans ce contexte, l’accord de toutes les parties impliquées, à savoir les nus-propriétaires et les usufruitiers, est indispensable pour mener à bien la transaction. Cependant, la complexité de la situation émerge lorsque l’usufruitier, qui peut être en EHPAD, n’est pas en mesure de donner son accord en raison d’une altération de sa capacité mentale.

Des experts soulignent la nécessité de garantir la pleine capacité intellectuelle de l’usufruitier pour permettre une vente sans entraves. Si l’usufruitier est capable de donner son consentement, la procédure peut suivre son cours normalement. En revanche, si des problèmes de capacité mentale surviennent, les parties impliquées pourraient devoir recourir à des décisions de tutelle ou de curatelle, des processus légaux complexes et parfois longs.

La vente d’un bien immobilier dans un contexte de démembrement de propriété exige une coordination entre toutes les parties concernées, en tenant compte particulièrement de la capacité mentale de l’usufruitier. Ce qui pourrait nécessiter des démarches légales supplémentaires en cas de besoin.

Par Stéphanie Thomas

Directrice de publication du site.

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