Lutte contre la fraude bancaire : l’essor de l’étude comportementale

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La fraude bancaire a connu ces dernières années une augmentation importante de son impact sur l’activité bancaire. Mais de nouvelles techniques mises en place par les banques donnent de premiers résultats très encourageants.

 

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L’étude comportementale : un levier de performance pour les banques

La lutte contre la fraude bancaire est devenue un enjeu de compétitivité pour les banques européennes !

L’objectif : lutter contre la fraude et le blanchiment

L’objectif des banques, au-delà de se conformer à la réglementation, est simple : lutter contre la fraude, contre le blanchiment et le financement du terrorisme, pour préserver leurs marges.

Les fraudes peuvent être externes (elles ciblent alors les clients de la banque), internes (un salarié en est alors l’auteur) mais aussi managériales. Les sommes peuvent se monter à des millions d’euros. On comprend que ces attaques doivent être identifiées et arrêtées le plus vite possible, afin de limiter les pertes financières associées.

De leur côté, la Commission européenne et d’autres organismes de régulation bancaire augmentent en permanence leurs exigences en la matière.

Les 5 fraudes les plus communes

Les fraudes les plus fréquentes sont les suivantes :

  • Le piratage de comptes,
  • L’usurpation d’identité,
  • L’escroquerie en ligne,
  • Les impostures,
  • Le smishing (c’est-à-dire le phishing par SMS).

Autant dire que les banques ont de quoi s’occuper !

Des résultats encourageants

Les mesures mises en place par les banques commencent heureusement à donner des résultats. D’après une analyse de Statista, en 2020, la fraude bancaire en France représentait environ 525 millions d’euros. Et lors des dernières années, les infractions et escroqueries ont fortement augmenté.

Pour autant, en 2021, les premiers résultats sont apparus :

  • 27% des fraudes au chèque ont pu être déjouées au premier semestre 2021,
  • Sur la même période, le taux de fraude sur les cartes de paiement était en forte baisse,
  • Et la fraude au paiement sans contact est tombée à son plus bas niveau historique !

Comment les banques ont-elles atteint ces résultats ? C’est ce que nous allons découvrir à présent, en découvrant l’étude comportementale !

Comment l’étude comportementale fonctionne-t-elle ?

L’étude comportementale est devenue un outil-clé dans l’arsenal des systèmes bancaires.

Un fonctionnement hautement automatisé

Les banques françaises peuvent déterminer leur propre niveau de vigilance, et elles font souvent appel à des prestataires spécialisés pour mettre en place la technique de l’étude comportementale. La première étape est la détection. Il s’agit d’identifier une transaction suspecte (un paiement, un virement ou la création d’un IBAN, par exemple) pour la bloquer. Tout cela se déroule de manière automatisée, avec des schémas décisionnels, pour identifier les actions suspectes.

Des techniques de machine learning supervisé sont utilisées. Ces dernières se basent sur un historique des fraudes déjà constatées, avec une recherche de corrélations et l’utilisation de sept paramètres différents environ. Jusqu’à 2000 points d’informations sur l’utilisateur bancaire sont utilisés ! Ces données sont récoltées lorsque le client utilise les services de banque en ligne. L’apprentissage des systèmes de détection est continu et se déroule en temps réel, pour repérer les anomalies de manière toujours plus efficace.

Un “ADN numérique” est créé pour chaque client

Tout cela permet aux banques de créer un profil, propre à chaque utilisateur. Lorsque l’on interagit avec son smartphone ou la souris de son ordinateur, lorsque l’on applique un certain niveau de pression sur l’écran du mobile ou que l’on tape à une certaine vitesse sur son ordinateur… Tout cela est stocké et analysé par notre banque et permet de créer une empreinte unique !

L’IA permet de personnaliser ce profilage, ou “ADN numérique”, propre à chaque client…pour surveiller que tout se passe bien, pour notre bénéfice (grâce à la limitation des fraudes).

Le jeu du chat et de la souris…

Les banques investissent beaucoup de ressources dans ces systèmes de détection très avancés, car c’est une forme d’assurance pour elles, pour les pertes financières représentées par la fraude, mais aussi pour leur image de marque.

Elles sont engagées dans un jeu permanent avec les hackers et autres fraudeurs, qui s’adaptent à leurs systèmes de détection, pour continuer à truander le système bancaire. Les banques contre-attaquent, les attaquants modifient leurs stratégies, les banques s’adaptent, et le jeu continuera tant que la nature humaine n’aura pas changé.

Par Lucie

Lucie est rédactrice sur ComparateurBanque.com depuis le début. Elle aime tester les offres et partager son expérience. Elle a aussi d'autres casquettes dans l'équipe.

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