Ce qui se dessine pour l’euro numérique

Modifié le - Auteur Par Danielle B -
Ce qui se dessine pour l’euro numérique

Récemment, l’Union Européenne a lancé une consultation publique sur les monnaies digitales ou crypto-monnaies. En effet, la Banque Centrale Européenne (BCE) envisage sérieusement l’idée d’un euro numérique suite à l’essor considérable des paiements dématérialisés et à la pandémie. Christine Lagarde, dirigeante de la BCE a lancé le 1er novembre une consultation ouverte.

Pourquoi l’euro numérique ?

Une suite logique de l’ère numérique

Les consommateurs sont aujourd’hui énormément influencés par les nouvelles technologies quant à leur manière de payer. D’ailleurs, les différentes sortes de paiement sans contact et les crypto-monnaies, immédiats et rapides ont actuellement la côte.

Par ailleurs, depuis l’avènement de la pandémie, l’usage du cash a été perçu d’une manière différente par les consommateurs par rapport aux paiements électroniques. Même si les espèces restent le moyen de paiement le plus utilisé dans la zone euro, le contexte sanitaire actuel a conduit plus d’un à changer ses préférences.

D’un autre côté, les consommateurs recherchent davantage de sécurité, de confidentialité et de respect de leur vie privée. La mise en place d’un euro numérique pourrait ainsi être une solution à toutes ces exigences accrues, ou du moins c’est ce que l’on veut nous faire penser.

Ainsi, si l’euro digital devait exister parallèlement aux espèces, son émission devrait se faire via la banque centrale et il devrait être à la fois accessible, robuste, sûr et sécurisé. Aussi bien les entreprises que les particuliers devraient les stocker dans un porte-monnaie numérique et être autorisés à les déposer auprès de la banque centrale.

 

Une autre vision que le message officiel ?

Rappelons qu’initialement les crypto étaient mal vues par les institutions :

  • Impossible d’en acheter avec une banque classique,
  • Ordre donné aux supports publicitaires de refuser les publicités des cryptomonnaies,
  • Message officiel disant que la cryptomonnaie est dangereuse …

Tout cela pourquoi ? car la cryptomonnaie échappe au circuit classique. Elles ne sont pas contrôlées par les gouvernements et ne rentrent pas dans les bonnes cases ou caisses.

Mais voila, le Bitcoin perdure, d’autres ICO se lancent et fonctionnent bien en terme de valeur. Les grands groupes, comme Paypal, facilitent l’accès aux crypto; les cryptobanques se multiplient et donnant ainsi la possibilité de : détenir, acheter, echanger et payer en cryptomonnaie…. 2020 sera l’année des cryptomonnaies selon de nombreux experts.

Ce que les institutions de tout bord cherchent à faire c’est à contrôler ce nouveau moyen de paiement en le gérant. Voilà pourquoi de nombreux Etats via leur banque centrale testent la solution.

Pourtant le propre de la cryptomonnaie n’est-il pas ce message de liberté ?

Les avantages selon le discours officiel 

Revenons au discours officiel. L’euro numérique présenterait de nombreux avantages dont :

  • la possibilité de l’utiliser pour des paiements quotidiens, faciles et sécurisés,
  • sa rapidité et son instantanéité figureraient parmi ses atouts cas il ne nécessite aucun règlement interbancaire. Il devrait ainsi être disponible en permanence,
  • son mécanisme reposerait sur la technologie blockchain infalsifiable,
  • son système pourrait être facilement amélioré car le recours à la technologie blockchain permettrait des innovations potentielles,
  • son transfert dans le monde entier serait sans frais bancaires.

Quelle forme va prendre l’euro numérique ?

Ses principes directeurs fondamentaux

Les études effectuées par la BCE et l’UE ont révélé les principes directeurs qui vont régir l’euro numérique :

  • il s’agirait simplement d’une autre manière d’émission de l’euro,
  • il serait ainsi possible de le convertir en d’autres formes de l’euro,
  • sa création incomberait à la banque centrale et son émission serait conservée par l’Eurosystème,
  • des intermédiaires privés fourniraient les services auxiliaires à destination des utilisateurs,
  • les systèmes et les logiciels utilisés que ces intermédiaires sont amenés à utiliser seraient fournis et codifiés par la banque centrale,
  • la banque centrale devrait mettre en place de nombreux contrôles et audits si une entreprise intermédiaire devait prendre en charge les paiements

La forme du paiement en euro numérique

Le paiement devrait conserver la forme habituelle aussi bien pour le commerçant que pour le consommateur. Des logiciels, des matériels de paiement, des portefeuilles numériques, des cartes virtuelles et des applications devraient être mis en place.

Les consommateurs pourraient poursuivre l’utilisation des mêmes outils tels que la carte bancaire, virtuelle ou physique ainsi que les paiements mobiles.

Du côté des commerçants, les systèmes POS ou terminaux point de vente ainsi que des outils de réception de paiement intégrés à leurs sites marchands seraient envisagés pour permettre aux consommateurs d’effectuer facilement leurs paiements.

Malgré certaines zones d’incertitude, les usages ne devraient pas subir d’énormes transformations. Les adaptations concerneraient en principe les contraintes liées à la création des solutions de paiement, à leur mise en service et à la sécurité.

Si la consultation des institutions, du secteur financier et du grand public est en cours, des tests d’une durée de six mois vont également être mis en place. La décision d’adoption ou pas de l’euro numérique ne sera toutefois connue que vers la mi-2021. Il faudra ensuite attendre plusieurs années pour concrétiser le projet.

Par Danielle B

Rédactrice spécialisée sur les sujets : Argent, banque, budget.

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