Le nouveau cap social et fiscal de Sébastien Lecornu
Entré en fonction récemment, le nouveau Premier ministre français, Sébastien Lecornu, a déjà esquissé les grandes lignes de son projet gouvernemental. Parmi les premières annonces, le retrait d’une mesure impopulaire a fait écho : la suppression de deux jours fériés, initialement envisagée pour financer des réformes, a été abandonnée. Cette décision marque une volonté d’apaisement après une série de mouvements sociaux liés à la réforme des retraites.
Dans un contexte où près de 70% des Français estiment que le système fiscal actuel est injuste (source : Baromètre la Croix 2023), Lecornu souhaite associer justice sociale et rigueur budgétaire.
Voici les chantiers phares de son programme.
Réforme des retraites : quel avenir post-49.3 ?
La réforme des retraites, déjà très controversée sous Elisabeth Borne, devrait évoluer sans revenir sur les fondamentaux adoptés en 2023. L’âge de départ à la retraite reste fixé à 64 ans pour le moment.
Vers plus de souplesse pour les carrières longues
- Le gouvernement envisage d’élargir les dispositifs pour ceux ayant commencé à travailler jeunes.
- Des ajustements pourraient concerner les périodes de chômage ou maternité dans le calcul des trimestres.
Ces mesures visent à renforcer l’équité intergénérationnelle et à répondre aux critiques sur les inégalités entre secteurs publics et privés.
Un pilotage attentif de l’équilibre financier
Selon le Conseil d’orientation des retraites (COR), le déficit des retraites pourrait atteindre 10 milliards d’euros d’ici 2030. Lecornu souhaite maintenir les comptes à flot sans nouvelles mesures brutales.
Congés payés : préserver le modèle social français
L’idée de supprimer deux jours fériés pour financer la protection sociale, évoquée en mai 2024, a été formellement écartée. Cette proposition, perçue comme une régression sociale, avait déclenché une levée de boucliers.
Focus sur la compétitivité sans sacrifice social
Le gouvernement réfléchit aux moyens d’accroître la productivité sans toucher aux droits des salariés.
Parmi les pistes :
- Encourager le télétravail encadré,
- Inciter à la formation continue pendant les périodes creuses,
- Explorer la semaine de 4 jours dans certains secteurs pilotes.
Ces changements seraient testés sur une base volontaire, en concertation avec les partenaires sociaux.
Fiscalité : vers un système plus juste
Sur le volet fiscal, Lecornu a promis une approche fondée sur la redistribution équitable et la transparence. Il souhaite répondre au sentiment d’injustice fiscale croissant.
Allègement pour les classes moyennes
Une réforme de la fiscalité sur le revenu serait envisagée pour soulager les ménages modestes et les classes moyennes. Les pistes examinées pourraient inclure :
- Élargissement de certaines tranches d’imposition,
- Réduction ou fusion de certains crédits d’impôt,
- Revalorisation du barème kilométrique pour les travailleurs éloignés.
Lutte contre l’évasion fiscale renforcée
En 2024, l’évasion fiscale a coûté à la France entre 80 et 100 milliards d’euros selon le rapport de la Commission européenne. Une priorité forte sera donc donnée à la traque des fraudes fiscales et à la transparence dans les grandes entreprises.
Un climat politique sous haute tension
Lecornu semble conscient que les réformes impopulaires sans contreparties sociales peuvent raviver les tensions. Son discours s’inscrit dans une logique d’apaisement mais aussi de réalisme économique.
Les réformes promises seront évaluées à travers plusieurs indicateurs de justice sociale : redistribution, soutenabilité budgétaire et adhésion des citoyens.
Ce qu’il faut retenir
- La suppression de jours fériés est abandonnée.
- La réforme des retraites pourrait intégrer plus de souplesse.
- La réforme fiscale vise à soulager les classes moyennes.
- Absence de volonté de réduire les dépenses publiques et d’aborder la question de fraude sociale.
Une réforme sous le signe de l’équilibre ou un signe de paralysie
Entre volonté de reformer et nécessité de calmer le jeu social, le programme de Sébastien Lecornu s’annonce prudent. Dans un climat encore marqué par la contestation, chaque décision sera scrutée avec attention par la société civile.
Cherche-t-il juste à apaiser avec des mots, les maux des contribuables ? Au final, nous verrons lors du passage à l’action. Rappelons-nous que le programme de notre Président était tout autre que ce qui a été fait. Comme c’est le cas, très souvent en politique.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis de ces réformes ? La parole est à vous dans les commentaires ci-dessous.
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