Mi juillet 2022, le cours des devises était ébranlé par la période compliquée que nous traversions entre pandémie, inflation et guerre. Cette période a été marquée par un évènement de taille : l’euro et le dollar américain ont atteint la parité. Ce qui veut dire qu’un euro s’achète au prix de un dollar.
Décryptage de ce tournant historique !
L’euro chute, va-t-on retrouver la parité euro dollar ?
Le taux de change EUR/USD entame l’année de façon peu encourageante. Jeudi 2 janvier 2024, l’euro chutait de près de 1% pour atteindre le niveau le plus bas en deux ans à 1,03$. D’après le courtier en ligne IG, cette baisse brutale n’est pas liée à des déclarations spécifiques ou à des publications macroéconomiques.
Cette évolution est plutôt liée à une divergence grandissante dans les perspectives monétaires et économiques entre les États-Unis et l’Europe :
- D’un côté, les opérateurs de marché anticipent de plus en plus la résilience de l’économie américaine ainsi que la hausse des taux d’intérêt,
- D’un autre côté, le sentiment se dégrade davantage sur l’économie européenne.
À l’approche des données américaines sur l’emploi, la paire EUR/USD pourrait se stabiliser, à court terme. Les investisseurs vont surveiller le rapport mensuel de l’emploi, notamment les créations d’emplois et le taux de chômage. Toujours d’après l’analyse d’IG, il se pourrait que le cours de l’EUR/USD continue à se replier à court terme et revenir tester le seuil de la parité. À moyen et long terme, cette chute de l’EUR/USD pourrait mettre la pression sur les décideurs du Vieux-Continent et les pousser à instaurer des réformes structurelles afin de renforcer l’attractivité et la compétitivité de l’Europe.
Retour sur la chute de l’euro face au dollar en 2022
Deux raisons principales sont responsables de la chute de l’euro : des raisons internes à l’Europe et une autre, externe, nous venant des États-Unis. Et la chute n’est pas anecdotique, elle a atteint environ 15% en un an !
Les tensions en Europe : Ukraine, croissance en berne et crise énergétique
Aux yeux des médias, la guerre en Ukraine est la première responsable de la situation. Elle a provoqué l’application de sanctions envers la Russie (et inversement), qui sont coûteuses pour les économies européennes, et ont eu aussi un impact fort sur notre approvisionnement énergétique.
Les prix du gaz s’envolant cela n’a pas été sans conséquences, en particulier en Allemagne, pays très dépendant du gaz russe. Mettant en péril son objectif de 90% de réserves de gaz, nécessaires pour affronter l’hiver à venir sereinement.
On l’oublie souvent, mais sans énergie, nos économies ne peuvent plus fonctionner. Les tensions énergétiques pourraient donc provoquer une récession économique importante.
L’inflation joue aussi sur la consommation des ménages, réduisant ainsi la demande pour la production des entreprises.
Notons enfin un facteur complémentaire, imprévu : une grève en Norvège, qui y réduit les capacités productives d’hydrocarbures.
Et si en fait tout cela n’était dû qu’à un enchainement de mauvaises décisions par la Banque Centrale de l’Union Européenne, à savoir la BCE. En effet, cette décente aux enfers de l’euro semble au final causée par le manque de confiance des investisseurs envers les décisions prises par la BCE.
La politique volontariste de la Fed aux États-Unis
Outre Atlantique, l’inflation était aussi bien installée et pénalisait la reprise. De nombreux spéculateurs pariaient sur le fait que la Federal Reserve américaine continuerait d’augmenter ses taux de manière régulière, pour juguler cette inflation.
Impliquant dans ce cas, la forte possibilité que le dollar US voit son rôle de valeur refuge face à l’euro encore renforcé !
Baisse de l’euro : qui sont les gagnants et les perdants ?
Pour bien investir, il faut comprendre les valeurs qui sortiront gagnantes et perdantes de cette chute de l’euro.
Les gagnants de la baisse de l’euro : l’export !
Les grands gagnants, ce sont les exportateurs, en particulier l’industrie, le luxe, l’agroalimentaire et l’aéronautique.
Et n’oublions pas également le tourisme ! En effet, les touristes américains pourront acheter davantage lorsqu’ils viendront en vacances en Europe.
Les perdants : les ménages et les entreprises non-exportatrices
Les ménages Français, qui font déjà face à une inflation galopante, ont vu voir leur pouvoir d’achat encore rogné par la baisse de l’euro.
En effet, de nombreux produits sont importés en Europe en provenance d’Asie et des États-Unis, et sont libellés en USD lors des échanges internationaux. Leurs prix de vente ont donc renchéri dans les mois qui ont suivi.
Une bonne nouvelle : les consommateurs européens face à cette hausse concentreront peut-être davantage leurs achats sur des produits européens, par contrainte plus que par patriotisme économique, mais avec un effet favorable sur notre balance commerciale.
À noter qu’au moment de la parité les dégâts étaient déjà bien présents avec 8,6% d’inflation dans la zone euro et 6% en France, au mois de juin 2022 !
Les autres grands perdants : les entreprises qui n’exportent pas !
Comment en profiter en tant qu’investisseur ?
Voyons à présent comment profiter de la situation en tant qu’investisseur, avec 2 conseils très pratiques.
Conseil n°1 : Bien choisir les valeurs sur lesquelles on investit
Ce conseil vaut à tout moment, pour tout acte d’investissement. Mais il prend encore plus d’importance en zone de turbulences, comme celle que nous vivons actuellement.
Nous avons clairement identifié, dans la partie précédente, les valeurs qui sont susceptibles de gagner dans le contexte actuel. En choisissant des entreprises dont les fondamentaux sont solides et qui correspondent aux secteurs d’activité précités, l’investisseur a de bonnes chances de réaliser des performances intéressantes dans les mois à venir.
Conseil n°2 : épargner en dollars américains
Grâce au compte D, commercialisé par Freedom Finance, vous bénéficiez d’un compte d’épargne rémunéré, en dollars US. Une façon très pertinente d’accumuler de l’épargne dans cette devise refuge et de générer des revenus passifs. Ce compte est rémunéré à 3% annuel en moyenne et garanti à hauteur de 20 000 euros.
Attention toutefois, pour un épargnant ayant besoin de liquidités à court-terme, ou réalisant l’essentiel de ses achats en euros, accumuler des dollars américains n’est pas une bonne stratégie !
Il y a un risque de perte en capital. Faites vos propres recherches avant de vous engager et d’investir. Cette page est un partage d’informations et non un conseil en investissement.