Euro numérique : où en est-on ?

Modifié le - Auteur Par Antonin C. -
Euro numérique : où en est-on ?

Les cryptomonnaies connaissent aujourd’hui un franc succès, notamment en Europe, aux États-Unis et en Asie. Dans les prochaines années, il faudra s’attendre à de nouvelles devises sur le marché. Alors que la Chine évolue progressivement dans le domaine des monnaies numériques de banques centrales, la Banque de France, elle, continue d’effectuer des tests sur le développement de l’euro numérique. En partenariat avec la Banque Nationale Suisse, ce projet est soutenu par les Banques des règlements internationaux.

Ce qu’il faut savoir sur les CBDC

L’acronyme CBDC désigne Central Bank Digital Currency, traduit littéralement « monnaie digitale de banque centrale (MDBC). Il s’agit d’une monnaie fiduciaire (euro, dollar, yuan…) virtuelle dont l’émission, la gestion et la réglementation sont assurées par une banque centrale nationale.

Les différents types de MNBC

Au même titre qu’une monnaie traditionnelle, une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) peut être utilisée comme un moyen de paiement, une unité de compte et une réserve de valeur.
On distingue deux types de MNBC :

  • La MNBC de détail : elle vient compléter la monnaie fiduciaire actuelle, et s’adresse donc au grand public.
  • La MNBC interbancaire : elle est uniquement accessible aux établissements bancaires pour régler des actifs financiers.

A quoi servent les CBDC

Les CBDC s’accompagnent de leur lot d’avantages :

  •  Limiter les coûts d’intermédiations et des paiements transfrontaliers.
  •  Lutter contre la corruption et le blanchiment d’argent.
  •  Développer une société sans monnaie physique.
  •  Favoriser l’inclusion financière.

Dans les pays développés, les MDBC se présentent comme une solution intéressante pour baisser les coûts dans les pays développés. En revanche, elles facilitent l’accès des services financiers aux citoyens dans les États en voie de développement.

L’évolution des MNBC en France

Face au progrès de la Chine dans le domaine des MNBC, la Banque Centrale Européenne (BCE) a tout intérêt à développer l’euro numérique. C’est pourquoi la Banque de France a engagé un partenariat avec la cryptobanque suisse SEBA Bank en vue de poursuivre les expérimentations d’une MDBC. Baptisé « Jura », ce projet est également parrainé par le pôle d’innovation de la BRI. Un article issu du quotidien Les Echos explique très bien le spectre de cette collaboration.
Les expérimentations ont pour but d’étudier les règlements transfrontières réalisés à partir de deux MDBC de gros, en euro et en franc suisse. Elles se sont basées sur un Smart Contract (contrat intelligent) pour simuler le paiement automatique avec une MNBC. Pour ce faire, la Banque de France se servait d’une plateforme qui utilise la technologie des registres distribués.

Le test a permis de prouver que les interactions entre les infrastructures distribuées et conventionnelles sont tout à fait possibles. Il ouvre l’accès à d’autres associations en vue de profiter des avantages offerts par les actifs financiers en se servant de chaîne de blocs (Blockchain).

Qu’en est-il du déroulement des expérimentations ?

Le communiqué de presse de la Banque de France n’a pas donné suffisamment d’informations concernant les solutions technologiques mises en œuvre. Ce qui est sûr, c’est que les expérimentations avaient été réalisées via une Blockchain publique et un Smart Contract. On suppose que la BdF se servait de Tezos ou d’Ethereum.

Une certaine opacité sur les tests

Un autre détail à souligner concerne la confidentialité des transactions. Le communiqué de presse avait également évoqué ce sujet en rapportant que la Banque de France utilisait un protocole dédié à cet effet. Grâce à ce dernier, il est possible de prouver la véracité d’une situation sur la chaîne de blocs sans forcément divulguer les informations sur les opérations.

La BRI soutient les MDBC

Aux dernières nouvelles, le projet de développement de l’euro numérique initié par la Banque de France est soutenu par bon nombre d’acteurs. Parmi ces derniers figurent les Banques des règlements internationaux (BRI). Celles-ci coordonnent plusieurs projets sur les cryptodevises et proposent des conseils sur l’apparence d’une MDBC telle qu’un euro, un dollar, un yuan ou un yen numérique.

Un euro numérique pour concurrencer les GAFAM

Suite à l’interview de la BRI avec Reuters, elle avait souligné l’importance des monnaies digitales des banques centrales dans la modernisation de la finance. Elle estime entre autres que la mise en place des MNBC dans l’Union européenne viendrait concurrencer les « Big Tech ».
Selon la BRI, le déploiement des MDBC sur le marché permettrait d’éviter que les « Big Five » prennent tout le contrôle de l’argent virtuel à l’instar de Diem, la nouvelle cryptomonnaie de Facebook.
Rappel : les Big Tech ou Big Five sont constituées des 5 multinationales et leaders de l’industrie des technologies de l’information américaine. À savoir les GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft.
Comme chaque année, la BRI publie un résultat d’analyse sur l’évolution des cryptodevises au niveau international. Pour 2021, son rapport indique qu’une cinquantaine de banques centrales s’intéressent désormais aux monnaies virtuelles.

Alors que la Banque de France est encore en phase de développement d’une MNBC, certains pays ont déjà pris de l’avance comme la Chine. Aux Bahamas, la monnaie numérique de banque centrale baptisée Sand Dollar est accessible depuis octobre dernier, pour un usage général.

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Investir dans les cryptomonnaies est risqué. La volatilité de ce secteur est très importante et le risque de perte partielle ou totale du capital est fort.

Par Antonin C.

Rédacteur budget, investissement, GreenFin et crypto.

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