Brexit les Fintech britanniques cherchent refuge en Lituanie pour accéder au marché européen

Modifié le - Auteur Par Hélène N. -
Brexit les Fintech britanniques cherchent refuge en Lituanie pour accéder au marché européen

Depuis quelques années, la Lituanie constitue une porte d’entrée sur le marché européen pour les fintech chinoises, israéliennes et autres.  A la suite du Brexit, le pays balte attire également les fintech britanniques et en particulier les néobanques. Quelle en est la raison ? Quelles peuvent être les conséquences ?

La Lituanie, une plaque tournante pour les fintech

Une implantation pour conserver les opérations européennes

Après le divorce du Royaume-Uni avec l’UE, nombreux pays européens dont la France, le Luxembourg, la Suède ou encore le Danemark ont commencé à convoiter les fintech britanniques désirant conserver leur licence européenne. En effet, suite au Brexit, ces entreprises qui opèrent sous une licence britannique se sont retrouvées privées des clients européens.

Parmi ces pays européens ayant convoité les fintech britanniques, la Lituanie est sortie du lot. Depuis l’année où le Brexit a été voté, cet Etat balte a commencé à mettre sur pied un plan de développement tout en espérant devenir un hub des nouvelles technologies financières.

Depuis, la Lituanie ne cesse d’attirer un nombre croissant de fintech venues du Royaume-Uni et qui veulent continuer à offrir leurs services au sein de l’Union Européenne. A ce jour, plus de 230 groupes œuvrant dans le secteur y sont présents. Environ une trentaine d’entre eux viennent du Royaume-Uni dont la banque Revolut.

Un environnement commercial propice aux fintech

Bon nombre de fintech britanniques ont fait le choix de s’installer en Lituanie notamment pour son environnement commercial favorable. L’Etat balte a plusieurs atouts dont :

  • l’accessibilité de la Banque de Lituanie,
  • la flexibilité de l’environnement régulateur,
  • la rapidité du processus d’agrément,
  • le capital minimum requis pour obtenir une licence figurant parmi les plus bas en UE,
  • la compétence de la main-d’œuvre locale dont les attentes financières sont raisonnables,
  • la rapidité du réseau internet.

Actuellement, plus de 4 000 emplois créés ont été enregistrés dans le secteur. Si en Lituanie, Revolut compte déjà plus de 200 collaborateurs, la banque souhaite y étendre davantage ses opérations.

 

Vilnius, la nouvelle capitale des fintech

Un nouveau pôle d’attraction de l’UE

En Lituanie, les demandes d’agrément sont traitées plus rapidement que dans les autres pays de l’UE. En seulement trois mois, les fintech peuvent disposer d’une licence.  A ce jour, près de 118 fintech ont obtenu les leur dans cet Etat balte. Ces agréments permettent à ces entreprises de proposer leurs services dans n’importe quel pays membre de l’UE.

Si la Grande-Bretagne reste à la première place avec 610 agréments attribués, la Lituanie devance tout de même l’Allemagne et la France avec respectivement 77 et 76 licences.

La nécessité d’une approche ferme

En obtenant une licence en Lituanie, les fintech ont la possibilité de se frayer un chemin dans tout le marché européen. Les autorités lituaniennes ont donc une lourde responsabilité et un défi de taille. En effet, le développement de ces technologies financières innovantes peuvent comporter plusieurs risques notamment le blanchiment d’argent.  Si la Lituanie consacre des efforts pour rechercher des opportunités, sa Banque centrale compte également imposer des règles strictes.

Pour ce faire, elle a :

  • instauré un « bac à sable réglementaire » pour permettre aux startups et aux grands groupes de faire un test sur leurs solutions innovantes,
  • aménagé un cadre réglementaire sécurisé et souple,
  • mis en place des services de consulting,
  • créé un service qui va surveiller les transactions en ligne,
  • renforcé la collaboration avec les différents organismes en chargede la sécurité.

Si les fintech s’installent pas à pas en Lituanie, le pays balte aspire ni plus ni moins à devenir la capitale européenne des technologies financières innovantes.

Dommage que la France et Paris aient raté le coche …

 

Par Hélène N.

Hélène est rédactrice pour ComparateurBanque.com depuis 2019. Elle traite souvent de sujets liés à l'actualité.

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