Revolut et N26 dans la tourmente ?

Publié le - Auteur Par Lucie -
Revolut et N26 dans la tourmente ?

Les valorisations excessives de ces dernières années sont en train de partir en fumée. Les principales victimes ne sont autres que les Fintechs. Coïncidence ou pas, deux acteurs majeurs de la banque mobile en Europe, N26 et Revolut sont lâchés par leurs partenaires financiers.

Un actionnaire de N26 chercherait à quitter le navire 

Le turn-over des employés de la néobanque berlinoise serait également sur le point de toucher les actionnaires d’après certains.

Allianz X voudrait se séparer de ses 5% 

Alors que les levées de fonds sont aujourd’hui difficiles, Allianz X chercherait à lâcher N26 en cédant ses parts de 5%. Cette filiale de capital-risque de l’assureur allemand est entrée dans le capital de la banque mobile en 2018 alors que celle-ci n’était qu’à sa série C.

La première fois que l’assureur a fait part de ses inquiétudes remonterait à l’année dernière lorsque son directeur général a confié ses préoccupations quant aux objectifs de croissance au journal économique américain. Quoi qu’il en soit, le départ d’un grand actionnaire comme Allianz X suffirait à poignarder la banque digitale et à mettre ses plans en péril. Pour l’heure, cette dernière affirme ne pas être informée d’une éventuelle vente secondaire planifiée par des investisseurs existants.

Une décote de 68% de la valorisation

Même si la banque mobile n’est pas encore entrée en Bourse et que les dernières années ont été difficiles pour la plupart des fintechs, Allianz X devrait augmenter son investissement d’une plus-value en se séparant de ses parts. En effet, ses 5% correspondent aujourd’hui à un gros chèque :

  • La filiale de l’assureur a rejoint la banque digitale en 2018 alors que celle-ci n’avait que 850 000 utilisateurs,
  • Aujourd’hui, ils sont plus de 8 millions selon les chiffres officiels.

 Cependant, Allianz X chercherait à revendre ses parts pour 3 milliards d’euros. Cette valorisation commerciale est bien loin des 9 milliards annoncés en octobre 2021 au cours de la dernière levée de fonds. Autrement dit, la décote est de 68%.

De son côté, N26 affirme être bien financée et reste indépendante des capitaux externes. Un de ses responsables confirme d’ailleurs qu’elle peut atteindre la rentabilité même sans financement supplémentaire.

La valorisation de Revolut est revue à la baisse

D’après Bloomberg, Revolut fait face actuellement à une dépréciation de sa valorisation.Alors que la majorité des médias et banques centrales regardent agoniser les banques telles que SVB, Credit suisse et First Republic cette semaine, d’autres s’inquiètent pour les néobanques.

Schroders réduit sa participation de 46%

À l’image de Schroders Capital Global Innovation Trust, les investisseurs deviennent de plus en plus prudents notamment concernant le secteur de la Fintech. L’année dernière, ce fonds d’investissement a déprécié de 46% sa participation dans le capital de la super app de paiement. En effet, sa part a été ramenée à 5,4 millions de livres sterling au 31 décembre 2022, contre 10,1 millions un an plus tôt.

En se fiant à cette dépréciation, la société britannique aurait également fondu de 46%. Sa valorisation de 33 milliards de dollars annoncée lors de sa levée de fonds en 2021 est maintenant réduite de 15 milliards.

Le financement de Revolut reste suffisant pour deux ans

La banque digitale a déclaré avec un retard conséquent avoir réalisé son premier bénéfice annuel en 2021. Selon ses dires, elle a continué à enregistrer de solides performances sur l’ensemble de ses marchés depuis son dernier tour de table. Elle a également continué à embaucher et à se développer. Elle a aussi fait état de sa première année complète de rentabilité.

Mais en 2022, le secteur britannique de la Fintech a vu les investissements chuter de 22 milliards de dollars à 17 milliards de dollars. La hausse des taux d’intérêt, l’inflation et la baisse des valorisations en sont les principales raisons. Pour faire face à cette période difficile, Revolut a confirmé en juillet 2022 qu’elle disposait d’un financement suffisant pour deux ans. Pour le moment, elle attend encore sa licence bancaire britannique.

Par Lucie

Lucie est rédactrice sur ComparateurBanque.com depuis le début. Elle aime tester les offres et partager son expérience. Elle a aussi d'autres casquettes dans l'équipe.

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