Les Français intéressés pour recevoir le salaire échelonné sur le mois

Modifié le - Auteur Par Danielle B -
Les Français intéressés pour recevoir le salaire échelonné sur le mois

Si le Code du travail prévoit actuellement un seul virement de salaire tous les mois, 1 Français sur 3 serait pourtant intéressé par le fait de recevoir sur leur compte en banque son argent plus fréquemment. Pourquoi une telle question et qu’est-ce que cela implique ?

Pourquoi remet-on en question le salaire mensuel ?

 L’Institut OpinionWay a récemment réalisé un sondage à propos des Français et de leur bien-être financier.  Les résultats de cette étude menée pour le compte de Rosaly, la Fintech spécialisée dans la simplification de l’acompte sur salaire, viennent d’être publiés.

Recevoir son salaire par acompte : Quelle proportion de Français serait intéressée ?

L’enquête menée auprès de 1028 personnes a permis de démontrer l’intérêt des Français pour le paiement de salaire fractionnés.

Quelques données sont ressorties de ce sondage :

  • Près de 39% des personnes consultées se disent favorables à l’idée de toucher leur paie de façon échelonnée au moins deux fois par mois.
  • Si 27% voudraient recevoir leur argent toutes les semaines, 19% seraient même en faveur d’une rémunération quotidienne.
  • Ce sont surtout les jeunes de moins de 35 ans qui ressentent le besoin d’un salaire versé tous les 15 jours : 61% chez les 18 à 24 ans et 55% chez les 25 à 34 ans,
  • Ce sont surtout les ménages les plus modestes qui préfèreraient ces paiements en plusieurs fois.
  • Pour les foyers qui ont des revenus en dessous de 2 000 euros, 49% souhaiteraient un virement tous les 15 jours.

Il y a une nette différenciation entre les plus jeunes et les revenus faibles face aux plus de 35 ans dont les revenus sont plus confortables.

 

Pourquoi échelonner les salaires ?

 Selon le PDG de Rosaly, le fait de toucher son salaire en 2 fois par mois, toutes les semaines ou même tous les jours peut entrainer une situation financière plus saine notamment pour les ménages aux revenus modestes.  Les avantages peuvent être plusieurs :

  • Une meilleure gestion du budget,
  • La possibilité de séquencer les dépenses,
  • Une solution de financement pour les imprévus coûteux qui se manifestent en cours de mois,
  • Un moyen d’éviter un découvert dès les premiers 15 jours du mois,
  • Une décision qui permet d’échapper à un incident de paiement et conséquemment à des frais bancaires qui peuvent être exorbitants une fois les sanctions des banques accumulées,
  • Un satisfaisant virement qui revient plus souvent.

 

Salaire fractionné : Ce qu’il faut lire entre les lignes

 Un tel changement de fréquence du paiement de salaire n’est cependant pas sans conséquence.

Est-ce légalement possible ?

 Si le versement fractionné est courant au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et dans d’autres pays anglo-saxons, la pratique n’est pas autorisée en France. D’ailleurs, le Code du travail en vigueur actuellement est clair dans ses articles :

  • Le versement de salaire doit être strictement fait en une seule fois par mois et à la même période.
  • Les seules exceptions à cette règle contraignante concernent les salariés temporaires, les intermittents, les travailleurs à domicile et les saisonniers qui doivent recevoir leur paie au moins 2 fois par mois.

Toutefois, le salarié a la possibilité de se tourner vers son employeur pour lui demander un acompte. La seule condition est que cette avance ne doit pas excéder la moitié de son salaire.

 Est-ce une solution avantageuse pour tous ?

 Si le système paraît avantageux, dans les faits, il apporterait plus de problèmes :

  • Le salaire fractionné peut être une solution pour financer les dépenses quotidiennes mais pas pour les frais fixes tels que le remboursement d’un emprunt ou le paiement d’un loyer. Il pourrait entrainer un déséquilibre des comptes du foyer,
  • Du côté des employeurs, la mesure est coûteuse :
    • L’édition d’une fiche de paie entraîne des coûts de l’ordre de 17 à 35 euros. En fractionnant les paiements, l’entreprise doublerait, voire triplerait ses coûts,
    • Le salarié devra payer des cotisations sur une partie de sa paie, puis sur une deuxième,
    • Le système compliquerait la tâche aux services de ressources humaines.

Optez pour la solution de l’acompte sur salaire

Si pour l’heure, le règlement du salaire de façon échelonnée n’est pas une option envisageable du point de vue légal en France, les salariés en difficulté peuvent opter pour la demande d’un acompte.

Pour ceux qui n’ont encore jamais eu recours à cette solution, la première étape consiste à se renseigner pour savoir comment fonctionne l’acompte sur salaire. Il s’agit simplement d’un droit du salarié, auquel l’employeur ne peut opposer un refus.

En effet, en tant que travailleur au sein d’une entreprise, vous avez la possibilité de demander un acompte sur salaire pour faire face à d’éventuels problèmes de trésorerie au cours du mois. Cette aide représente un droit salarial auquel tous les travailleurs en CDD ou en CDI peuvent prétendre, chaque fois qu’ils en ont besoin.

Toutefois, il faut noter qu’on ne peut demander qu’un seul acompte sur salaire par mois. Concernant le montant que vous pouvez demander, légalement, il ne doit pas excéder la moitié de votre rémunération mensuelle. Pour le versement, vous pouvez recevoir votre acompte sur salaire en liquide, si le montant est inférieur à 1500 €.

En revanche, pour un acompte supérieur à ce montant, vous aurez droit à un virement ou un chèque. Par ailleurs, dans le cas où l’employé aurait besoin d’un montant supérieur à la moitié de son salaire mensuel, il peut demander une avance, une aide facultative que l’employeur est libre d’accorder ou non.

Pour le moment, restons comme ça et essayons d’optimiser son budget en réduisant les charges fixes au maximum : frais bancaires, cotisations d’assurance, abonnement téléphonique… nous avons des réponses à ces trois problématiques avec nos classements.

 

Par Danielle B

Rédactrice spécialisée sur les sujets : Argent, banque, budget.

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