Alors que certains osent espérer que la qualité de l’air se soit améliorée en France, d’autres préfèrent rester sur leur position initiale : nous sommes toujours loin du compte. En vérité, plusieurs politiques environnementales et de santé publique ont été mises en place pour pallier cette problématique. Cependant, il s’avère que certaines zones en France continuent de présenter des niveaux élevés de pollution atmosphérique. ZFE, voilà comment on appelle ces zones géographiques où certains véhicules polluants sont restreints, voire interdits d’accès, pour réduire la pollution de l’air. Focus sur ces mesures prises et leur efficience à l’égard de la nature.
ZFE : Des mesures pour lutter contre la pollution
La qualité de l’air en France varie en fonction des régions, des saisons et des facteurs météorologiques.
ZFE, qu’est-ce que c’est vraiment ?
Les polluants atmosphériques les plus coriaces sont les particules fines, le dioxyde d’azote, l’ozone et le dioxyde de soufre. Les particules fines sont les plus préoccupantes. En effet, elles peuvent pénétrer agressivement dans les poumons et causer des problèmes respiratoires et cardiovasculaires ainsi que des maladies chroniques comme le cancer du poumon.
C’est de ce constat que sont nées les ZFE-m ou Zones à Faibles Émissions mobilité, une des mesures prises par le gouvernement français pour améliorer la qualité de l’air sur l’Hexagone. Cette mesure est mise en place dans certaines villes comme Grenoble, Lyon, Rouen, Reims, Nice, Toulouse… là où la qualité de l’air est radicalement mauvaise. Pour ce faire, le gouvernement a décidé que seuls les véhicules estimés moins polluants peuvent circuler. En cas de non-respect de ce règlement, une amende forfaitaire peut s’appliquer :
- 68 euros pour les voitures et les deux-roues,
- 135 pour les bus, les autocars et les poids-lourds.
ZFE : L’initiative est là, mais la défaillance aussi
11 métropoles se sont mobilisées dont le Grand Paris, Aix Marseille, Toulouse, Lyon, Nice, Montpellier, Strasbourg, Grenoble, Rouen, Saint-Étienne et Reims.
Mais à notre plus grande surprise, les contrôles automatisés des ZFE par vidéo-verbalisation ont pris du retard en France, ce qui a conséquemment entraîné des retards dans leur mise en place effective. Selon les déclarations d’Étienne Chaufour, directeur Île-de-France de l’association France Urbaine, les raisons de ce retard seraient liées à des problèmes de marché public et d’homologation.
Ces difficultés techniques pourraient être à l’origine de la décision du gouvernement de reporter la mise en place des contrôles automatisés des ZFE à 2024. Des difficultés qui se font sentir au niveau du fonctionnement du système en lui-même et surtout pour les conducteurs qui devront renouveler leur parc automobile.
ZFE : 11 métropoles concernées et bien plus en 2025
La promotion de transports plus propres permet de limiter la pollution atmosphérique. Si actuellement 11 grandes villes et métropoles sont concernées, à l’avenir d’autres zones seront activées. En effet, en 2025, de nouvelles zones à faibles émissions mobilités sont envisagées.
Un total de 43 zones cohabiteraient alors en France. On parle de 32 agglomérations que l’on voit sur la carte ci-dessous.
Les 32 villes suivantes sont sur la sellette :
Annemasse, Annecy, Amiens, Caen, Bordeaux, Bayonne, Clermont-Ferrand, Chambéry, Lille, Valenciennes, Douai-Lens, Béthune, Dunkerque, Le Havre, Brest,Le Mans, Saint-Nazaire, Nantes, Angers, Tours, Orléans, Metz, Nancy, Mulhouse, Dijon, Limoges, Pau, Nîmes, Avignon, Toulon, Rennes et Perpignan.
ZFE et vignette Crit’Air : Alerte pour les conducteurs
Trop peu de véhicules Crit’Air 1
- Selon la classification Crit’air, les véhicules gaz et les hybrides rechargeables sont estimés moins polluants. Ces dernières bénéficient de la vignette Crit’air 1.
- Les voitures électriques et hydrogènes, quant à elles, bénéficient d’une Crit’air E, c’est-à-dire zéro-émissions.
Cependant, les chiffres sont plutôt alarmants : rien que 1% des véhicules circulant en France disposent de la vignette Crit’air 1. C’est pour cela que certaines régions ont décidé de revoir leur règlement.
ZFE Des règles différentes selon la zone géographique
Toutes les zones ne sont pas logées à la même enseigne.
- Dans la Métropole de Lyon, le projet initial de ZFE prévoyait que seuls les véhicules ayant au pire une vignette Crit’air 1 pourraient circuler dans la ZFE en 2026.
- Dans le Grand Paris, l’interdiction des vignettes Crit’air 2 entrera en vigueur dès le 1er janvier 2024, tandis que les véhicules avec des vignettes Crit’air 1 seront interdits à partir de 2030. Au départ, les ZFE visaient principalement les véhicules Crit’air 4 et 5, voire 3.
- Dans les métropoles d’Aix-Marseille, de Toulon et de Montpellier, seuls les véhicules Crit’air 5 et non classés seront interdits de circulation dans la zone à faibles émissions.
ZFE : Il faudra s’armer de courage
Malgré une amélioration de la qualité de l’air en Île-de-France au cours de la dernière décennie, les niveaux de pollution restent encore trop élevés et sont associés à un nombre important de décès prématurés chaque année. Un article scientifique publié en 2022 a montré que le respect des seuils de qualité de l’air fixés par l’OMS pourrait permettre d’éviter 7 920 décès prématurés en Île-de-France. Cela montre l’importance de poursuivre les efforts pour réduire les émissions de polluants atmosphériques, y compris celles émises par les véhicules.
On peut aussi de demander si cette mesure, qui au final va priver une immense partie des Français de leur automobile est vraiment adaptée à la situation. Tout le monde n’aura pas les moyens de changer de voiture. Comment vont faire les gens pour travailler, se déplacer et vivre normalement ?