Face à la crise économique nourrie par le coronavirus et les mesures de confinement, les Fintechs réagissent avec souplesse afin que la situation financière fragilisée des entreprises et des travailleurs indépendants n’empire pas. D’October à Qonto, en passant par Shine ou Mansa, retour sur les initiatives mises en place.
Lutter contre la menace du manque de liquidité des PME/TPE et des indépendants
L’arrêt d’une grande partie de l’activité en France, et plus largement en Europe et dans le monde, a un impact immédiat sur la trésorerie des entreprises. L’argent ne circulant plus, les plus petites d’entre elles font face à de grandes difficultés. D’où la réactivité des réponses apportées par de nombreuses Fintechs.
Mansa augmente son taux d’acceptation de prêts de trésorerie
Mansa, spécialiste du crédit aux indépendants, fait partie des Fintechs qui ont rapidement réagi. Pour Ali Rami, CEO et co-fondateur de Mansa, le constat est clair : « si on ne propose pas une solution de trésorerie rapide aux indépendants, le Covid-19 risque de tuer autant de freelance que de PME ». Or, ces dernières bénéficient de la bienveillance de Bpifrance, qui a annoncé être en capacité d’accorder des prêts de trésorerie jusqu’à 30% plus élevés que les sommes des factures présentées.
Soucieux du devenir des indépendants, ses clients, Mansa emboîte le pas en accroissant son taux d’acceptation de prêt aux freelances et aux indépendants via la garantie BPI. La Fintech a d’ailleurs doublé ses effectifs de support client pour permettre de répondre rapidement aux demandes et garantir un prêt en moins de 24h. La plateforme constate d’ailleurs un fort intérêt pour ce service de prêt de trésorerie, allant de 1000 à 10 000 euros selon les profils de travailleurs indépendants. Le nombre de demandes aurait été multiplié par deux ces derniers jours.
October gèle le remboursement des PME de trois mois
La plateforme de prêt participatif aux PME October (ex-Lendix) a pris la décision d’un report des remboursements des emprunts de la part des entreprises financées. Le décalage court sur les trois prochains mois, avec pour objectif de soulager la trésorerie des PME concernées. La Fintech, qui évolue au niveau européen, chiffre à 90% le taux d’entreprises impactées par la crise du covid-19 : 30% à court terme (restauration, hôtellerie, petits commerces) et 60% à moyen terme.
Ce gel des remboursements a été soumis au vote des 21 000 prêteurs de la plateforme. Ils ont largement approuvé, tout comme les investisseurs institutionnels (CNP Assurances, Bpifrance, la banque d’investissement espagnole ICO). October a également choisi de suspendre le prélèvement de frais aux entreprises sur ce même laps de temps. Outre ces gestes, l’idée est d’éviter l’explosion du taux de défaut de remboursement des PME, qui noircirait le modèle économique du crowdlending.
Cartes de paiement virtuelles gratuites chez Qonto
D’autres Fintech ne sont pas restées inactives à l’image de Qonto. La néobanque des PME, des startups et des indépendants supprime temporairement la facturation des cartes de paiement virtuelles, créées ou à créer, à ses clients. Elle propose également 2 mois offerts pour tester ses services. Cette offre est exceptionnelle et limitée. Ce qui devrait en séduire plus d’un.
D’autres aides bienvenues pour les travailleurs indépendants
De leur côté, Malt et Shine lancent respectivement un mini-site d’informations destiné aux freelances et indépendants, et un site ad-hoc qui répertorie toutes les mesures et tous les dispositifs d’aides engagés par le gouvernement. N’oublions pas que Shine a lancé la semaine dernière une Bourse de 60000€ pour aider 60 entrepreneurs à se lancer. Tout savoir sur le dépôt des candidatures et les conseils pour que votre projet soit accepté sur cet article.
L’assurtech Alan propose gratuitement plusieurs services comme la téléconsultation si utile en ces temps où les contacts sont proscrits.
Autre exemple de la mobilisation des Fintech, SumpUp rend gratuits les frais de transaction sur les paiements mobiles. La Fintech va plus loin en abondant un Fonds de sauvetage des TPE à hauteur d’1 million d’euros. En analysant les données en temps réel des commerçants, SumUp peut ainsi proposer par anticipation aux micro-entreprises et aux auto-entrepreneures des avances de fonds afin de compenser le recul de leurs ventes. Enfin, Libeo, dont l’activité tourne autour de la dématérialisation de la gestion des factures fournisseurs, a mis en place un webinaire pour accompagner les entreprises à finaliser leurs démarches.