L’euro : sous la barre symbolique de 1 dollar

Publié le - Auteur Par Hélène N. -
L’euro : sous la barre symbolique de 1 dollar

Le mardi 12 juillet 2022, la bourse londonienne annonce officiellement la parité de l’euro avec le dollar. Dès lors, on déclare haut et fort que la fameuse pièce de cuivre ne fait plus le poids devant le billet vert. Hier encore, lundi 22 août, l’euro chamboule le monde de la finance en plongeant remarquablement sous cette parité. Entre la sinistrose européenne et l’agressivité de la politique monétaire américaine, cette monnaie commune chancelle en affichant une baisse considérablement surprenante.

Pourquoi la monnaie commune européenne baisse-t-elle ?

Une première fois depuis 20 ans, l’euro enregistre son plus bas niveau face au billet vert.

Des conflits géopolitiques

C’est un fait, la guerre russo-ukrainienne et les conflits géopolitiques titillent les tensions économiques et financières du Vieux Continent. En effet, les séquelles au vu de la croissance européenne entraînent la dévalorisation de l’euro. L’application des différentes sanctions envers la Russie et vice-versa qui s’avèrent très coûteuses pour l’économie européenne touche également l’approvisionnement énergétique.

Le prix du pétrole grimpe à son plus haut niveau

Par conséquent, la flambée du prix de l’essence s’enchaîne avec celui du gaz et les chiffres menacent l’Allemagne qui est un pays très dépendant de la Russie. Jusqu’aux dernières nouvelles, celui-ci risque de ne pas atteindre son objectif annuel de 90% de réserve de gaz. Les Allemands sont contraints de ne pas pouvoir affronter sereinement l’hiver prochain. D’autant plus après l’annonce récente où l’Allemagne refuse de remettre en service 3 de ses centrales nucléaires. Cela semble tellement bizarre ! Comme si cette crise énergétique était voulue ?!

Les États-Unis dans tout ça

Pendant que l’Europe paie le prix de la crise énergétique menaçant tout le continent, les États-Unis quant à eux affichent leur détermination à poursuivre le resserrement de sa politique monétaire.  En effet, le deal est que la FED continuera d’augmenter régulièrement ses taux malgré la crise, afin de rebondir contre l’inflation.

 De ce fait, on aperçoit le renforcement de la valeur du dollar face à l’euro

Un jeu de vases communicants

La dégringolade contraint les uns, mais fait lever le verre des autres.

L’export, le vrai gagnant de cette chute

L’effondrement de la monnaie européenne face au billet vert est une joie pour certaines entreprises. Cette perte de 15% a de quoi renchérir les produits importés, mais surtout donner plus de place aux industries exportatrices. Il en va de même pour le tourisme ; les visiteurs seront enclins à la dépense.

Les compagnies aériennes également touchées

Les avions sont achetés en dollars. Mais alors que le pouvoir d’achat du billet vert s’apprécie, le prix des Airbus va considérablement baisser. La valeur de ces avions repose sur des pouvoirs d’achat en euro.

C’est un avantage par rapport à Boeing », ​souligne Patrick Artus, un spécialiste en économie internationale et en politique monétaire. « Cet avantage concerne globalement les secteurs très internationalisés : l’agroalimentaire, le luxe, la pharmacie etc. », ​note Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste au cabinet BDO.

Les vrais perdants de l’histoire

Les consommateurs sont les premiers perdants de cette chute. Presque la totalité des produits vendus et consommés dans l’Hexagone est achetée en dollars. Il en va de même pour les produits provenant de la Chine. L’essence et le gasoil sont les plus touchés, puis viendront le tour des matières agricoles, des produits électroniques, des appareils électroménagers…

La bonne nouvelle

Malgré ces enjeux chaotiques, ce contexte pourrait avoir un effet favorable sur la balance commerciale. En effet, on croise les doigts pour que les Européens concentrent davantage leurs achats sur des produits locaux. On aimerait que, par patriotisme économique, ses échanges euros contre euros se fassent beaucoup plus remarqués au niveau de la macro-économie.

Par Hélène N.

Hélène est rédactrice pour ComparateurBanque.com depuis 2019. Elle traite souvent de sujets liés à l'actualité.

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