L’objectif de ce comparatif est de fournir aux chefs d’entreprise une vision claire des implications financières d’un tel choix.
Coût de création d’une TPE en France
En France, la création d’une entreprise, bien que simplifiée ces dernières années, reste un processus relativement coûteux, surtout pour une TPE. Les coûts de création varient en fonction de la forme juridique choisie (SAS, SARL, EI, etc.), mais les frais de greffe, les coûts de publication d’annonce légale, et les honoraires des experts (avocat ou expert-comptable) peuvent rapidement grimper. En moyenne, il faut compter entre 500 et 2 000 euros pour la création d’une TPE en France, selon la complexité des démarches et la forme juridique adoptée.
En ce qui concerne le capital social, pour une SAS ou SARL, le minimum légal est de 1 euro. Cependant, en pratique, un capital initial plus élevé est souvent recommandé pour couvrir les premières dépenses et renforcer la crédibilité auprès des partenaires commerciaux.
Charges sociales et fiscales en France
Les charges sociales en France représentent un coût important pour une TPE.
Les charges patronales s’élèvent à environ 45 % du salaire brut des employés. De plus, les entrepreneurs indépendants doivent s’acquitter des cotisations sociales auprès de l’URSSAF, qui peuvent atteindre 45 % des revenus pour les travailleurs non-salariés (TNS).
Côté impôts, l’impôt sur les sociétés (IS) est fixé à 25 % du bénéfice, avec une tranche réduite à 15 % pour les premiers 42 500 euros de bénéfices.
En outre, la contribution économique territoriale (CET), qui comprend la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et la cotisation foncière des entreprises (CFE), est une charge fiscale lourde pour une TPE, dépendant de la localisation géographique de l’entreprise.
Coût de création d’une TPE en Andorre
L’Andorre est une petite principauté située entre la France et l’Espagne, connue pour son régime fiscal attractif. Déménager ou créer une TPE en Andorre peut sembler intéressant, surtout pour les entrepreneurs cherchant à alléger leur fiscalité. La création d’une entreprise en Andorre est relativement simple, mais il y a des critères stricts à respecter.
Processus de création et capital social en Andorre
La création d’une entreprise en Andorre requiert un capital social minimum de 3 000 euros pour une société à responsabilité limitée (SL), ce qui est plus élevé que le minimum français. Les frais de création se situent autour de 3 500 à 5 000 euros, incluant les démarches administratives et les frais d’inscription au registre des sociétés.
En outre, il est nécessaire d’obtenir une autorisation du gouvernement pour ouvrir une société, ce qui peut allonger le processus de création à environ trois mois.
Fiscalité et charges sociales en Andorre
Le principal avantage d’une installation en Andorre réside dans sa fiscalité avantageuse. Le taux d’impôt sur les sociétés est de 10 %, bien inférieur au taux français et est l’un des plus bas en Europe.
Cette fiscalité avantageuse peut se traduire par des économies significatives par rapport à la France, où les taux peuvent atteindre jusqu’à 33,3 %. Autre atout, le pays ne prélève pas d’impôt sur la fortune, ni d’impôt sur les successions, et offre une exonération de la TVA sur certaines transactions. Leur taux de TVA général est de 4,5 %.
Enfin, pour les bénéfices des entreprises, le pays permet une déductibilité illimitée des dépenses financières.
En termes de charges sociales, le coût est également plus faible : environ 15,5 % des salaires bruts contre 45 % en France. Cependant, Andorre n’étant pas membre de l’Union européenne, certaines contraintes peuvent s’appliquer en matière de commerce transfrontalier et d’import-export, notamment en ce qui concerne les normes douanières et réglementaires.
De plus, l’Andorre propose des régimes spécifiques pour les entrepreneurs non résidents, permettant d’attirer des investisseurs et des dirigeants d’entreprise en quête d’un cadre fiscal et social plus souple tout en restant résident de leur pays d’origine.
Au final, l’Andorre s’impose comme une option intéressante pour les entreprises cherchant à réduire drastiquement leur fiscalité et leurs charges sociales. Cependant, l’isolement géographique et la non-appartenance à l’Union européenne peuvent constituer des freins pour certaines entreprises, notamment celles ayant des relations commerciales importantes avec des partenaires européens.
Coût de création d’une TPE au Luxembourg
Le Luxembourg, souvent surnommé le « petit géant de la finance« , offre un environnement attractif pour les entreprises, avec un système fiscal stable et favorable. Créer une TPE au Luxembourg est un choix prisé par de nombreux entrepreneurs européens en raison de la proximité avec la France et des avantages fiscaux.
Processus de création et capital social à Luxembourg
La création d’une société au Luxembourg est relativement similaire à celle en France, mais avec quelques nuances. Pour une société à responsabilité limitée (SARL), le capital social minimum requis est de 12 000 euros, un montant nettement plus élevé qu’en France ou en Andorre.
Les frais de constitution d’une société se situent entre 2 000 et 5 000 euros, selon les services utilisés (notaire, avocat, etc.).
Les formalités de création sont bien encadrées et nécessitent une inscription auprès du registre du commerce et des sociétés luxembourgeois. Le délai moyen pour constituer une société est d’environ deux à trois semaines, un processus relativement rapide par rapport à la France.
Fiscalité et charges sociales à Luxembourg
Le Luxembourg propose un régime fiscal très compétitif avec un impôt sur les sociétés à un taux de 24,94 %, légèrement inférieur à celui de la France. Cependant, pour les premières tranches de bénéfices, le taux d’imposition peut descendre à 15 %. Ce qui fait la différence, c’est la souplesse de la fiscalité luxembourgeoise, qui permet à de nombreuses entreprises de bénéficier de régimes fiscaux avantageux.
Le taux de TVA standard au Luxembourg est de 17 %, ce qui est l’un des plus bas en Europe.
Les charges sociales sont également plus attractives qu’en France, bien qu’elles restent plus élevées qu’en Andorre. Les cotisations patronales représentent environ 12 % des salaires bruts, un taux relativement bas qui attire de nombreuses entreprises.
Le Luxembourg propose aussi des exonérations fiscales pour certains types d’entreprises innovantes, ce qui peut constituer un atout pour les TPE cherchant à se développer dans les secteurs technologiques ou financiers.
Le Luxembourg offre un équilibre entre une fiscalité compétitive et une intégration complète dans l’espace économique européen. Le coût plus élevé du capital social et des frais de création peut être compensé par une stabilité économique et une infrastructure juridique favorable aux entreprises.
Comparatif global : France, Andorre, Luxembourg
Ce tableau résume les principaux frais à connaître avant de créer sa société ou de la délocaliser.
Critères | France | Andorre | Luxembourg |
Capital social minimum | 1 € (SAS, SARL) | 3 000 € (SL) | 12 000 € (SARL) |
Frais de création | 500 à 2 000 € | 3 500 à 5 000 € | 2 000 à 5 000 € |
Taux d’IS | 15 % à 25 % | 10 % | 15 % à 24,94 % |
Charges sociales | Environ 45 % des salaires bruts | 15,5 % des salaires bruts | 12 % des salaires bruts |
Délai de création | 1 à 2 semaines | 3 mois | 2 à 3 semaines |
Impôts additionnels | CET (CFE + CVAE) | Aucune | Certains impôts locaux |
Relation avec l’UE | Membre | Non-membre | Membre |
Au final, pour une TPE qui souhaite déménager son siège social, Andorre sera privilégiée pour les entrepreneurs recherchant la réduction maximale de la pression fiscale, tandis que le Luxembourg conviendra davantage aux entreprises ayant des ambitions européennes plus larges et recherchant un environnement juridique et financier stable.
Comparatif détaillé des charges salariales pour les TPE en France, Andorre et Luxembourg
Les charges salariales représentent une part importante des coûts de fonctionnement des TPE, en particulier pour celles basées en France. Ces charges, qui correspondent aux cotisations sociales déduites des salaires, varient significativement entre les trois pays étudiés : la France, l’Andorre et le Luxembourg. Afin d’évaluer l’intérêt de créer ou de déménager une entreprise, il est utile de bien comprendre la composition et les taux des charges salariales dans chaque pays.
1. Charges salariales en France
En France, les charges salariales sont prélevées sur le salaire brut et financent divers systèmes de protection sociale.
Voici les principales cotisations :
- Assurance maladie, maternité, invalidité et décès : entre 0,75 % et 13 % selon les tranches de salaire.
- Assurance vieillesse : 6,9 % pour les salaires dans la limite du plafond de la sécurité sociale (PSS), et 0,4 % pour les salaires au-dessus du PSS.
- Retraite complémentaire (AGIRC-ARRCO) : pour les cadres et non-cadres, ces taux varient entre 3,15 % et 8,64 % selon les tranches de salaires (Tranche 1 et Tranche 2).
- Contribution sociale généralisée (CSG) et Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) : 9,2 % pour la CSG et 0,5 % pour la CRDS, avec une partie déductible de l’impôt sur le revenu.
- Allocations familiales : 3,45 % des salaires.
- Assurance chômage : 4,05 % à la charge de l’employeur uniquement.
Pour une TPE, le total des charges sociales salariales et patronales peut représenter jusqu’à 45 % du salaire brut. Cela constitue un coût important pour les petites entreprises et influence fortement leur compétitivité.
2. Charges salariales en Andorre
En Andorre, les charges salariales sont nettement plus légères qu’en France, ce qui fait de la principauté un lieu attractif pour les entreprises cherchant à réduire leurs coûts de main-d’œuvre.
Le système de sécurité sociale andorran est structuré différemment, avec des cotisations réparties entre l’employeur et l’employé :
- Cotisations patronales : environ 15,5 % du salaire brut.
- Cotisations salariales : 6 % du salaire brut.
Ces cotisations couvrent les prestations sociales de base, telles que la santé, les accidents du travail et la retraite. Le faible niveau de charges en Andorre permet aux entreprises d’alléger leur structure de coûts, un avantage non négligeable pour les petites entreprises.
3. Charges salariales au Luxembourg
Le Luxembourg, bien que plus proche de la France en termes de structure sociale, offre un cadre légèrement plus favorable en matière de charges sociales.
Les cotisations salariales et patronales au Luxembourg sont les suivantes :
- Cotisations patronales : environ 12 % des salaires bruts. Ces cotisations incluent les charges de sécurité sociale, les prestations de santé, ainsi que les contributions à l’assurance chômage.
- Cotisations salariales : environ 13 % du salaire brut.
Les entreprises luxembourgeoises bénéficient ainsi d’un niveau de charges relativement bas, ce qui en fait une destination prisée pour les TPE européennes, malgré un capital social de création plus élevé et une fiscalité globalement plus stricte que celle d’Andorre.
Comparatif global des charges salariales pour les TPE
Critères | France | Andorre | Luxembourg |
Charges patronales | 45 % du salaire brut | 15,5 % du salaire brut | 12 % du salaire brut |
Charges salariales | 23 % du salaire brut | 6 % du salaire brut | 13 % du salaire brut |
Cotisations retraite | 6,9 % à 8,64 % | Incluse dans les 15,5 % | Incluse dans les 12 % |
CSG et CRDS | 9,2 % (CSG) + 0,5 % (CRDS) | Non applicable | Non applicable |
Allocations familiales | 3,45 % | Incluses | Incluses |
Quel pays choisir pour optimiser ses charges salariales ?
Créer une TPE en Andorre ou au Luxembourg présente des avantages significatifs en matière de réduction des charges salariales par rapport à la France. L’Andorre offre un environnement fiscal extrêmement avantageux, avec des charges patronales et salariales parmi les plus basses d’Europe. Cependant, son isolement géographique et son absence d’intégration dans l’Union européenne peuvent constituer des freins pour certaines entreprises.
Le Luxembourg, quant à lui, propose un compromis intéressant entre un cadre social solide, des charges modérées et une intégration complète dans l’espace économique européen. Les entreprises y bénéficient de charges plus basses qu’en France, tout en restant dans un environnement sécurisé et transparent.
En résumé, pour les TPE cherchant à réduire leurs charges salariales, l’Andorre est l’option la plus avantageuse, tandis que le Luxembourg convient mieux aux entreprises désireuses de maintenir des relations commerciales solides avec l’Union européenne. Quant à la France, malgré ses charges élevées, elle reste une option pour les entreprises qui bénéficient de dispositifs d’allégement, comme le CICE, ou qui souhaitent opérer dans un marché intérieur fort et réglementé.
Simulation pour une TPE moyenne : France, Andorre ou Luxembourg, quel pays choisir pour optimiser ses coûts ?
Simulons maintenant l’exercice d’une TPE avec 5 employés et générant 400 000 € de chiffre d’affaires annuel, en prenant en compte les différents éléments financiers comme les charges salariales, les taxes et les impôts dans chaque pays, les charges sociales, et l’impôt sur les sociétés et autres taxes.
Hypothèses retenues pour la simulation
- Salaire brut annuel par employé : 30 000 € (soit 2 500 € par mois).
- Chiffre d’affaires annuel : 400 000 €.
- Taux de marge nette après salaires : 10 % (soit 40 000 € de bénéfice imposable).
- Salaire total pour 5 employés : 150 000 €.
1. Simulation pour la France
Charges salariales et sociales
- Charges patronales (45 % du salaire brut) : 150 000 € * 45 % = 67 500 €.
- Charges salariales (23 % du salaire brut) : 150 000 € * 23 % = 34 500 €.
Impôts et taxes
- Impôt sur les sociétés (IS) : 15 % pour les 42 500 premiers euros, puis 25 % pour le reste.
- Pour 40 000 € de bénéfice imposable, l’IS serait de 6 000 €.
Total de cotisations en France
- Total charges salariales et patronales : 67 500 € + 34 500 € = 102 000 €.
- Impôts et taxes : 6 000 €.
- Total charges + impôts : 102 000 € + 6 000 € = 108 000 €.
2. Simulation pour l’Andorre
Charges salariales et sociales
- Charges patronales (15,5 % du salaire brut) : 150 000 € * 15,5 % = 23 250 €.
- Charges salariales (6 % du salaire brut) : 150 000 € * 6 % = 9 000 €.
Impôts et taxes
- Impôt sur les sociétés (IS) : 10 % sur le bénéfice.
- Pour 40 000 € de bénéfice imposable, l’IS serait de 4 000 €.
Total des cotisations fiscales en Andorre
- Total charges salariales et patronales : 23 250 € + 9 000 € = 32 250 €.
- Impôts et taxes : 4 000 €.
- Total charges + impôts : 32 250 € + 4 000 € = 36 250 €.
3. Simulation pour le Luxembourg
Charges salariales et sociales
- Charges patronales (12 % du salaire brut) : 150 000 € * 12 % = 18 000 €.
- Charges salariales (13 % du salaire brut) : 150 000 € * 13 % = 19 500 €.
Impôts et taxes
- Impôt sur les sociétés (IS) : 15 % pour les premiers 175 000 €, puis 24,94 %.
- Pour 40 000 € de bénéfice imposable, l’IS serait de 6 000 €.
Total des cotisations fiscales au Luxembourg
- Total charges salariales et patronales : 18 000 € + 19 500 € = 37 500 €.
- Impôts et taxes : 6 000 €.
- Total charges + impôts : 37 500 € + 6 000 € = 43 500 €.
Résumé comparatif des cotisations fiscales selon le pays
Pays | Charges salariales et patronales | Impôts et taxes | Total (Charges + impôts) |
France | 102 000 € | 6 000 € | 108 000 € |
Andorre | 32 250 € | 4 000 € | 36 250 € |
Luxembourg | 37 500 € | 6 000 € | 43 500 € |
Conclusion du comparatif
Créer une TPE en Andorre présente un avantage financier très net en termes de charges sociales et fiscales, avec un total de 36 250 € à payer pour l’entreprise, bien inférieur aux 108 000 € de la France. Le Luxembourg, bien que moins avantageux qu’Andorre, reste compétitif avec 43 500 €.
Ainsi, pour une TPE cherchant à réduire ses charges globales, Andorre s’avère être le choix le plus économique, tandis que le Luxembourg offre un bon compromis entre réduction des charges et accès à l’Union européenne. La France, bien que disposant d’un cadre social protecteur, reste une destination très coûteuse pour une TPE.
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