Fin de l’ARENH : Pourquoi votre facture d’électricité risque d’exploser de plus de 200€ ?

Publié le - Auteur Par Tony L. -
Fin de l’ARENH : Pourquoi votre facture d’électricité risque d’exploser de plus de 200€ ?

Dès 2026, une véritable onde de choc s’annonce pour les consommateurs français. La facture d’électricité, déjà en hausse ces dernières années, pourrait connaître une augmentation brutale en raison de la réforme du système de régulation du nucléaire. Ce cataclysme repose sur la fin de l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH), un dispositif qui jusqu’ici garantissait un prix relativement stable aux fournisseurs alternatifs et, in fine, aux consommateurs. L’intégration du prix du marché de gros dans la tarification de l’électricité pourrait provoquer des hausses spectaculaires. Explications.

La fin de l’ARENH : une réforme aux conséquences majeures

Depuis 2011, l’ARENH permettait aux fournisseurs d’électricité alternatifs d’acheter une partie de l’électricité nucléaire d’EDF à un prix fixe de 42 euros par MWh. Ce mécanisme avait pour objectif d’introduire une concurrence sur le marché de l’électricité tout en garantissant aux consommateurs des tarifs relativement modérés.

Cependant, ce dispositif prendra fin le 31 décembre 2025, remplacé par une régulation qui alignera le prix de l’électricité sur les fluctuations des marchés de gros. Ce changement de paradigme pourrait se traduire par une forte volatilité des prix et une hausse importante des factures.

Une flambée prévisible des prix de l’électricité

Selon les estimations de l’UFC-Que Choisir, si cette réforme avait été appliquée en 2025, le coût d’approvisionnement servant à fixer les tarifs réglementés aurait bondi à 117,29 euros/MWh, soit une augmentation de 44% par rapport au niveau actuel de 81,37 euros/MWh.

Cette hausse se traduira directement sur les factures des ménages :

Cette réforme touche donc directement les catégories de consommateurs qui se chauffent à l’électrique, via les pompes à chaleurs entre autres, et notamment ceux qui n’ont pas les moyens d’améliorer la performance énergétique de leur logement.

Une redistribution incomplète des profits d’EDF

Théoriquement, le nouveau système prévoit une taxation des profits d’EDF pour redistribuer une partie des recettes aux consommateurs. Mais en pratique, les ménages ne verront qu’une infime fraction de cette redistribution. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène :

  • Les seuils de taxation des profits d’EDF garantissent à l’entreprise une marge confortable.
  • Seule une partie limitée de la consommation des ménages sera concernée par la redistribution.
  • Le montant total redistribué restera trop faible pour compenser les hausses de prix.

Le consommateur se retrouve donc pris en étau entre une hausse des tarifs et une redistribution marginale, le plaçant en situation d’injustice tarifaire.

Une stratégie paradoxale

Ironiquement, cette flambée des prix intervient alors que l’État encourage la transition énergétique, notamment avec la promotion des pompes à chaleur et des véhicules électriques. Si le prix de l’électricité devient plus imprévisible et onéreux, cela risque de compromettre la rentabilité de ces investissements et les utilisateurs du tout électrique risquent de se faire plumer et de finir par regretter amèrement d’avoir suivi la tendance initiée par le gouvernement.

L’impact sur les entreprises et l’économie

Au-delà des ménages, cette réforme aura également des conséquences lourdes pour les entreprises françaises. Les industries électro-intensives, qui dépendent fortement de l’électricité pour leur production, pourraient voir leurs coûts exploser. Cette hausse des prix pourrait fragiliser la compétitivité des entreprises françaises face à leurs homologues européennes, qui bénéficient parfois de politiques énergétiques plus favorables.

Certains secteurs, comme la métallurgie, la chimie ou encore l’agroalimentaire, pourraient être particulièrement touchés. En conséquence, les prix des biens de consommation courante pourraient eux aussi augmenter, accentuant l’inflation et réduisant encore davantage le pouvoir d’achat des Français.

Des alternatives pour limiter l’impact

Face à cette situation, plusieurs solutions pourraient être envisagées :

  • Revoir les seuils de taxation des profits d’EDF afin que l’entreprise contribue davantage à compenser la hausse des prix.
  • Garantir un reversement intégral aux consommateurs des revenus issus de la taxation des surprofits.
  • Mise en place d’une commission indépendante incluant des représentants des consommateurs pour repenser la régulation du marché de l’électricité.
  • Création d’un service public de l’électricité, garantissant un prix indexé sur les coûts réels de production, et non sur les fluctuations des marchés.
  • Encouragement des solutions d’autoconsommation et de production locale. Développer des infrastructures permettant aux ménages et aux entreprises de produire leur propre électricité pourrait être une réponse viable pour contourner la dépendance aux marchés de gros.

Une situation comparable en Europe ?

La France n’est pas le seul pays à faire face à ces problèmes de régulation énergétique. En Espagne, le gouvernement a mis en place un système permettant de plafonner les tarifs de l’électricité pour protéger les consommateurs. En Allemagne, des aides gouvernementales ciblent directement les foyers en difficulté pour limiter l’impact de la volatilité des marchés de gros.

Si la France veut éviter une crise énergétique sociale, elle pourrait s’inspirer de ces modèles et réfléchir à des mécanismes de protection pour les consommateurs.

Un bouleversement qui inquiète

La fin de l’ARENH et la nouvelle régulation qui prendra effet en 2026 risquent de provoquer une hausse dramatique des factures d’électricité. Avec une augmentation prévue de 19% en moyenne, les ménages les plus exposés pourraient subir une pression financière accrue, mettant en péril leur pouvoir d’achat.

Il est encore temps d’agir pour atténuer l’impact de cette réforme. Des mesures correctives, comme une taxation plus stricte des surprofits d’EDF et une redistribution plus équitable, doivent être envisagées. Sans cela, 2026 pourrait être une catastrophe pour le budget de millions de français.

Enfin, la nécessité d’une réforme énergétique plus globale se fait pressante et semble aujourd’hui indispensable pour garantir un avenir énergétique plus juste et durable.

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Par Tony L.

Passionné de technologie, Tony vous propose des articles et des dossiers exclusifs dans lesquels il partage avec vous le fruit de ses réflexions et de ses investigations dans l'univers de la Blockchain, des Cryptos et de la Tech.

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