Pour des raisons environnementales, BNP Paribas s’est engagée à ne plus financer le charbon métallurgique très polluant et destiné principalement à la sidérurgie. Jusqu’ici, son engagement était limité au seul charbon thermique.
BNP Paribas arrête de financer les projets liés au charbon métallurgique
Les banques se décarbonent au compte-gouttes selon les médias. Après Société Générale qui exclut, depuis 2021, certaines entreprises ayant des revenus provenant à plus de 50% du charbon métallurgique, c’est au tour de BNP Paribas d’annoncer sa sortie totale du charbon. En effet, la plus grande banque européenne met à jour sa politique sectorielle concernant l’industrie minière et décide d’élargir les projets qu’elle ne financera plus à ceux liés à l’extraction du charbon métallurgique. Pour mémoire, son engagement s’est limité jusque-là à ne plus soutenir financièrement les secteurs liés au charbon thermique, essentiellement utilisé dans la production d’électricité. D’après les précisions de la banque à l’AFP, ce nouvel engagement lui permet d’aligner son portefeuille de crédits dans le secteur de l’acier et son engagement « net zero ».
BNP Paribas renforce son engagement en faveur de la transition énergétique
Consciente de son rôle majeur à jouer dans l’accélération de la transition écologique et énergétique, la première banque européenne s’engage depuis 2011 à réduire le financement des énergies fossiles, plus particulièrement le domaine du charbon. Depuis, ses critères de financement pour les activités liées au charbon se resserrent tandis que son soutien financier en faveur des énergies renouvelables s’accélère. En même temps, ses objectifs sont devenus encore plus exigeants :
- En 2017, la banque cesse de financer les nouveaux projets liés à des centrales à charbon,
- La même année, elle rompt ses relations commerciales avec des entreprises dont l’activité tourne autour de l’extraction du gaz de schiste,
- En 2019, la banque accélère son calendrier de sortie du charbon thermique. Elle s’était fixé un délai jusqu’en 2030 pour les pays de l’Union européenne et de l’OCDE, puis jusqu’en 2040 pour les autres pays du monde.
- En 2020, elle s’engage à interrompre toutes relations avec les clients dont la production est à base de charbon,
- La même année, elle s’engage à ne plus accepter les nouveaux clients dont le charbon représente plus de 25% du chiffre d’affaires,
- En 2022 et en 2023, son objectif est de réduire l’intensité d’émissions carbone financées dans les secteurs automobile, acier, pétrole, gaz, ciment, aluminium et production d’électricité.
BNP Paribas reste dans le viseur des ONG
Dans un communiqué, Reclaim Finance affirme que BNP Paribas fait désormais partie des rares banques à avoir pris un tel engagement dans le secteur du charbon métallurgique. Dans son dernier rapport publié récemment, l’ONG en recense seulement cinq sur les cinquante établissements bancaires passés au crible, dont Société Générale, Caixa Bank, Westpac et HSBC.
Malgré l’engagement de la banque internationale, l’ONG souligne avec regret que les mesures déjà prises restent largement insuffisantes. Comme toutes les autres banques, l’établissement finance toujours la sidérurgie. Leurs politiques ne les empêchent pas de soutenir le développement du secteur puisqu’elles continuent d’autoriser les financements aux entreprises. De janvier 2016 jusqu’en juin 2023, les banques ont alloué plus de 510 milliards d’euros à une cinquantaine d’entre elles qui développent du charbon métallurgique. Les banques françaises en font partie dont BNP Paribas (4,5 milliards de dollars), Crédit agricole (3,7 milliards), Société générale (3,5 milliards) et BPCE/Natixis (1,6 milliard de dollars). Elles sont même positionnées entre la 11e et la 42e place des établissements prêteurs ayant apporté le plus de contribution dans ce secteur dans le monde et sur ces sept dernières années.
La publication de son dernier rapport a été l’occasion pour l’ONG Reclaim Finance de rappeler que l’industrie de l’acier qui utilise du charbon métallurgique est aujourd’hui le plus grand émetteur de CO2.
