Brinks : Transformer les buralistes en « banques », un projet qui avance

Modifié le - Auteur Par Sarah et Angèle -
Brinks : Transformer les buralistes en « banques », un projet qui avance

Les acteurs proposant des services bancaires ne cessent de trouver des solutions afin de faciliter la vie de leurs clients. Pour Brinks, il s’agit de transformer les bureaux de tabac en « agences physiques » pour y encaisser de l’argent liquide. Focus !

Le buraliste devient une « banque » : Comment cela se passe-t-il ?

Cela fait quelques années que la société Brinks planche sur ce projet et il se concrétise.

Un réseau de proximité qui s’étend en France

Un bureau de tabac ne se limite, désormais, plus à la vente de cigarettes ou de tickets de jeux à gratter. En effet, il est possible d’y déposer également de l’argent. Le dépôt d’espèces auprès des buralistes en France est une offre déployée par l’américain Brinks via sa filiale BPS (Brink’s Payment Services). À noter que cette dernière est une entité financière agréée par l’ACPR ou Autorité de contrôle prudentiel et de résolution.

Pour concrétiser son projet de longue date, Brink’s Payment Services s’est associé à quelques 1 500 buralistes en France. Il faut savoir que la possibilité de déposer de l’argent dans un bureau de tabac ne concerne que les clients des néobanques Fintch et Shine par exemple. Les intéressés qui optent pour cette solution voient leurs fonds transférés sur leur compte bancaire, et ce, de manière immédiate. Toutefois, une vérification de leur identité est effectuée avant que le transfert ne soit validé.

À qui cette solution s’adresse-t-elle ?

Cette nouvelle pratique vise, en particulier, les professionnels tels que les commerçants ou les restaurateurs. En effet, ces acteurs ciblés par BPS sont reconnaissables à leur mode de fonctionnement, notamment le fait qu’ils doivent déposer quotidiennement leur recette.

Mais selon Michael Gabay, PDG de Brinks, le besoin de déposer des espèces peut aussi concerner les 18-35 clients de Shine et Fintch, des acteurs bancaires dépourvus d’agences physiques. En effet, avec cette solution, l’entreprise américaine spécialisée dans la sécurité et la protection veut mettre en place une offre pouvant répondre à tous les besoins.  

Brinks envisage même, à terme, de collaborer avec des banques traditionnelles. Le but sera de proposer une solution aux problèmes rencontrés par les utilisateurs suite à la fermeture d’agences bancaires dans certaines zones de l’Hexagone.

Comment ce projet avance-t-il ?

En plus du partenariat qu’elle a développé avec Shine et Fintch, Brinks a aussi conclu un accord avec Engie et la Mutualité sociale agricole (MSA). Le géant américain s’est rapproché de ces derniers afin de donner aux particuliers la possibilité de payer leurs factures en espèces, en déposant simplement de l’argent auprès d’un bureau de tabac.

Et Brinks ne compte pas s’arrêter là. En effet, la firme serait également en train de discuter avec d’autres sociétés et néobanques afin de mener à bien son projet. Pour rappel, cette solution permettant de déposer de l’argent sur un compte bancaire via le guichet d’un buraliste a été testée au cours des 6 premiers mois de 2022.

Qu’en est-il du risque de blanchiment d’argent ?

Cette solution, malgré le fait qu’elle soit très pratique, présente cependant un risque majeur. En effet, des individus peu scrupuleux pourraient créer un compte chez Shine ou Fintch afin de blanchir leur argent « sale » auprès d’un buraliste sans que la provenance de celui-ci ne soit analysée.

Face à cela, Michael Gabay affirme « Nous prenons ce sujet très au sérieux et nous attendons que les bureaux de tabac soient passés au tamis du régulateur avant de les enrôler ». Le PDG de Brinks poursuit en disant qu’ils disposent de tous les agréments nécessaires pour déployer cette solution et répondent à toutes les normes de sécurité que l’ACPR a imposées.

Ce projet de travailler avec les buralistes n’est pas nouveau. Entre les cartes prépayées et le succès du réseau agréé du compte Nickel, ce type de point de vente à un bel avenir devant lui.

Par Sarah et Angèle

Rédactrices en école de journalisme à Aix-en-Provence.

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