Le télétravail figure parmi les mesures nécessaires pour lutter contre l’épidémie de covid19. Mais il engendre des coûts pour les salariés. Face à cette situation exceptionnelle, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) a annoncé « la reconduction des mesures exceptionnelles pour le traitement fiscal des frais professionnels engagés au titre du télétravail en 2021 ». Faisons le tour de cette information et de son impact sur la déclaration de nos revenus.
Les frais liés au télétravail bénéficiant de l’exonération
Sont concernés par l’exonération exclusivement les frais à domicile liés au télétravail.
Allocations versées par l’employeur
L’exonération d’impôt sur le revenu s’applique aux allocations versées par l’employeur pour couvrir les frais de télétravail en 2021.
Celles-ci couvrent exclusivement les frais à domicile, lesquels peuvent prendre la forme d’indemnités, de remboursements forfaitaires ou encore de remboursement de frais réels.
Parmi les frais de télétravail déductibles figurent notamment :
- les frais de communication (abonnement, souscription à une offre internet…),
- frais de fourniture et d’imprimés (dépenses de cartouches d’encre, de ramettes de papier),
- frais liés à l’usage d’un local privé (eau, électricité, chauffage, assurance habitation…),
- frais de déplacement entre le domicile et le lieu de travail avec justification de la nécessité de déplacement,
- frais de téléphone portable (acquisition, frais de communication et d’abonnement…),
- achat de mobilier et matériel informatique pour les besoins de l’activité professionnelle.
Comment bénéficier de l’exonération ?
Il convient de noter que le droit au remboursement de frais liés au télétravail n’est pas automatique : il s’agit d’une négociation au sein des entreprises.
Il faut que l’employeur identifie en amont les allocations exonérées d’impôts sur le revenu dans les informations transmises à l’administration fiscale. Pour s’en assurer, on doit vérifier les montants préremplis par rapport aux bulletins de paie. Le salarié peut également surveiller l’attestation fiscale annuelle délivrée par son employeur. Lorsqu’il fait la déclaration, le montant du revenu imposable prérempli sur la déclaration ne doit pas inclure les allocations versées par l’employeur pour la couverture des frais de télétravail.
La limite de l’exonération
Les allocations sont exonérées d’impôt sur le revenu dans la limite de 580 euros pour l’année. L’exonération se diffère selon que l’employeur verse ou non des allocations.
Pas d’allocation de la part de l’employeur
Si le salarié n’opte pas pour la déduction des frais réels, il bénéficie d’un abattement forfaitaire de 10%, calculé automatiquement sur les montants qu’il déclare en traitements et salaires.
S’il opte pour la déduction des frais réels, les frais professionnels liés au télétravail à domicile sont exonérés dans la limite de 2,5 euros par jour de télétravail, soit une exonération de 55 euros par mois, dans la limite annuelle de 580 euros. Il est également possible de déduire les frais de télétravail pour leur montant exact si cela est plus favorable au travailleur.
Dans le cas de la déduction en frais réels, on peut déduire de l’impôt sur le revenu la totalité des frais professionnels, mais on doit pouvoir les justifier.
Avec allocations versées par l’employeur
Si le travailleur a engagé des frais de télétravail et qu’il n’opte pas pour la déduction des frais réels, les allocations versées par l’employeur sont exonérées d’impôt sur le revenu, et il n’a donc pas à déclarer. Il bénéficie ainsi d’un abattement forfaitaire de 10%, calculé automatiquement sur les montants que le salarié déclare en traitements et salaires.
Si le salarié opte pour la déduction des frais réels, les allocations versées par l’employeur sont exonérées d’impôt sur le revenu et n’ont pas besoin d’être déclarées.
Il ne peut pas déduire ses frais de télétravail à domicile, mais seulement ses autres frais réels (frais professionnels non liés au télétravail). Cependant, il est possible de déduire ses frais de télétravail, notamment lorsque le montant dépasse les allocations versées par l’employeur. Dans ce cas, les allocations perçues sont imposables et il faut les déclarer, en les réintégrant dans les traitements et salaires. Les frais professionnels liés au télétravail sont alors exonérés dans la limite de 2,5 € par jour de télétravail, soit une exonération de 55 € pour un mois comprenant 20 jours de télétravail, dans la limite annuelle de 580 €.