PMA et assurance santé : gare à ces frais non remboursés

Publié le - Auteur Par Nantcy L -
PMA et assurance santé : gare à ces frais non remboursés

TÉMOIGNAGE.  « « Avoir un enfant n’a pas de prix », diront bon nombre de couples ayant des difficultés à procréer et ayant recours à la Procréation médicalement assistée (PMA). Et pourtant… le parcours peut rapidement devenir coûteux, malgré une prise en charge par la Sécurité sociale », nous indique Nantcy Leone, autrice du livre interactif Endométriose, PMA, Comment mieux vivre ton parcours ?, paru chez Fauves Éditions. Le point.


 

« Devenir maman, j’en rêve ! Malheureusement, après plusieurs années d’essais bébé, le miracle ne s’est pas produit. C’est au cours d’un bilan de fertilité et de trop nombreuses années d’errance médicale (15 à 20 ans), que le verdict est tombé, à la suite d’une IRM, en juin 2019. Je suis atteinte d’endométriose ovarienne et profonde et d’adénomyose. Ces affections gynécologiques encore trop méconnues sont à l’origine de divers symptômes (règles douloureuses et abondantes, inflammations, fatigue chronique, infertilité…) et impactent la qualité de vie. Vie intime, sociale et professionnelle… Toutes les sphères sont touchées. Pour ma part, si les douleurs et l’asthénie m’ont très souvent mise à terre, le plus difficile à vivre et d’éprouver des difficultés à donner la vie. J’ai donc entamé un parcours de PMA (Procréation médicalement assistée) en 2021, sans avoir pleinement conscience des répercussions et sacrifices qu’un tel parcours pouvait engendrer », nous confie Nantcy Leone, autrice du livre Endométriose, PMA, Comment mieux vivre ton parcours ?, paru aux éditions Fauves. Car en plus des retentissements physiques et psychologiques, cette technique peut avoir un coût financier important.

Nous venons de terminer la semaine européenne de la prévention et information sur l’endométriose. Celle-ci s’est tenue du 6 au 12 mars.

PMA : quelle prise en charge financière ?

Traitements, consultations, examens, sérologie… En règle générale, « les actes d’AMP sont pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie », note la sécurité sociale sur son site. Avec le « 100 % stérilité », seules des participations forfaitaires (0,5 €, 1 €, voire parfois 5 €) s’appliquent à la majorité des actes du parcours PMA.

PMA : ce que finance l’Assurance Maladie

En France, un couple sur 10 consulte pour infertilité et 1 sur 7 a recours à la PMA, qui regroupe 3 % des naissances par an. « Mais avant de pouvoir entamer ce parcours, qui peut être long, fastidieux et éprouvant, il est nécessaire d’obtenir l’accord de l’Assurance Maladie qui représente un véritable sésame pour les couples. Il permet une prise en charge à 100 %, identique pour tous (couple hétérosexuel, couple formé de 2 femmes, femme non mariée). Il comprend :

  • 6 inséminations (une seule insémination artificielle par cycle) afin d’obtenir une grossesse
  • 4 tentatives de fécondation in vitro pour obtenir une grossesse

Valable quatre ans, cet accord est donné selon des critères d’âge, note l’Assurance Maladie sur son site :

  • Le prélèvement d’ovocytes peut être effectué jusqu’au 43e anniversaire de la femme
  • Le recueil de spermatozoïdes peut être réalisé jusqu’au 60e anniversaire de l’homme

Quant à la PMA, elle peut être accomplie :

  • Jusqu’au 45e anniversaire de femme, non mariée ou au sein du couple, qui va porter l’enfant
  • Jusqu’au 60e anniversaire pour la personne du couple qui ne portera pas l’enfant », détaille Nantcy Leone, en reprenant les informations de la Sécurité sociale.

Et à l’étranger ?

À l’étranger aussi, la PMA peut être remboursée par l’Assurance maladie, sous conditions. Avant tout déplacement, il convient de réaliser une demande d’autorisation préalable au Centre national des soins à l’étranger (CNSE). La prise en charge porte sur :

  • Les soins réalisés dans un état membre de l’Union européenne
  • Les soins réalisés dans l’Espace économique européen
  • Les soins réalisés en Suisse

Les pays éligibles sont ceux de  :

  • L’Union Européenne,
  • L’Espace Economique Européen.

PMA : vers une perte de salaire ?

A-t-on le droit de s’absenter de son emploi ? Cela coûte-t-il des RTT ou congés payés ?

« Jongler entre les rendez-vous médicaux et le travail peut être difficile. Si j’ai pu de mon côté trouver un arrangement avec mon ancienne entreprise en décalant légèrement mes horaires, il est important de préciser que l’on peut bénéficier d’une autorisation d’absence pour les actes médicaux nécessaires au protocole. Il suffit de présenter un justificatif de son absence si son employeur le demande, qui est considérée comme du temps de travail effectif pour la détermination de la durée des congés payés et pour l’ancienneté. En aucun cas cela doit entraîner une baisse de salaire. Le conjoint a également droit de s’absenter pour se rendre à 3 examens médicaux », détaille la journaliste.

Par ailleurs, en fonction des centres de PMA ou médecins choisis, malgré la prise en charge par l’Assurance Maladie, de nombreux frais ne seront pas remboursés.

PMA : gare aux frais de dépassement d’honoraires

« Si le centre de PMA est dans le secteur public, peu de frais personnels seront engagés, hormis pour les médicaments non remboursés. C’est en revanche bien différent dans le secteur privé », prévient la journaliste.

PMA : jusqu’à 800 € non remboursés par protocole FIV

« Le centre de PMA avec lequel collaborait ma gynécologue faisait partie du secteur privé. J’ai donc dû payer les dépassements d’honoraires, qui peuvent très vite grimper, en raison, généralement, de la longueur du parcours. Échographie, anesthésiste, ponction ovocytaire, transfert d’embryons… En fonction des centres, les frais (après remboursement de l’Assurance Maladie) varient de 600 à 800 € en moyenne pour chaque protocole de fécondation in vitro (FIV) », note l’autrice d’Endométriose, PMA, Comment mieux vivre ton parcours, dont le livre continue de s’écrire avec les lectrices sur les réseaux sociaux.

C’est pourquoi il est important de bien se renseigner en amont et de choisir la bonne complémentaire santé.

PMA : comment bien choisir sa complémentaire santé ?

Comme leur nom l’indique, les complémentaires santé permettent de compléter les remboursements de l’Assurance Maladie. Puisque cette dernière rembourse déjà à 100 % les actes conventionnés secteur 1, il est préconisé de prendre une formule dont les remboursements vont au-delà. Soit au minimum 150 % du tarif base de l’Assurance Maladie. « Les dépassements d’honoraires étant différents dans chaque centre de PMA, il faut veiller à comparer les offres. Les mutuelles santé d’entreprises peuvent par exemple être intéressantes. Certaines proposent aussi des forfaits annuels de dépassement, qui permettent la prise en charge d’une partie ou de l’ensemble du reste à charge », pointe Nantcy Leone. « Je n’y ai pas pensé au départ, mais opter pour une mutuelle qui rembourse les médecines alternatives (jusqu’à 300 € par an pour certaines), peut être salvateur durant la PMA. Psychothérapie, hypnose, sophrologie, acupuncture, ostéopathie… Comme je l’écris dans mon ouvrage, ces disciplines peuvent grandement aider à mieux vivre les montagnes russes que nous fait vivre ce parcours. » Et de conclure : « Une surcomplémentaire peut aussi être utile, pour minimiser les frais ».

 

Par Nantcy L

Journaliste plurimedia depuis 15 ans, je m'intéresse à différents univers : économie, lifestyle, société, culture, psycho & développement personnel... Pour Comparateurbanque.com je vous livre, à l'aide d'experts, des conseils pour mieux gérer votre argent.

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