TDAH : prise en charge, diagnostic… La mutuelle rembourse-t-elle ?

Publié le - Auteur Par Nantcy L -
TDAH : prise en charge, diagnostic… La mutuelle rembourse-t-elle ?

Si, en France, 2 millions de personnes – enfants et adultes – sont atteintes d’un trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), la prise en charge demeure difficile. Le point sur ce trouble de neurodéveloppement complexe et handicapant, encore méconnu du grand public.

« En classe, votre enfant a du mal à rester concentré plus de 10 min. Il n’est pas attentif, mais impulsif et se distrait vite. Il est souvent dans la lune… » Ces réflexions sont entendues par plus d’un million de parents d’élèves, qui se retrouvent souvent démunis face au comportement de leur progéniture.

Leurs enfants sont-ils incontrôlables et imprévisibles ou souffrent-ils d’un trouble du neurodéveloppement ? La réponse est complexe, autant que l’obtention d’un diagnostic. Pourtant, on estime que le TDAH, trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, concerne un enfant par classe. Au total, selon la Déclaration de consensus international de la Fédération mondiale du TDAH, ce trouble du neurodéveloppement touche 5,9 % des enfants et 2,5 % des adultes, soit 2 millions de personnes en France et en Europe. Entre 5 et 9 % des enfants de 6 à 12 ans dans le monde seraient impactés. La vie scolaire, familiale et sociale peut être fortement perturbée. Comment se manifeste le TDAH et quand apparaît-il ? Quid de la prise en charge médicale et financière ?

TDAH : un trouble qui débute dès la petite enfance

D’après l’association HyperSupers TDAH France, le TDAH « débute dans la petite enfance (avant l’âge de 12 ans selon le DSM-5) » et se présente sous 3 formes.

TDAH : ces différentes formes

Pour qu’un TDAH soit diagnostiqué, une persistance des troubles durant au moins six mois doit être observée, tout comme, au minimum, la présence des symptômes dans deux contextes environnementaux différents de l’enfant : au sein de la famille, à l’école, ou dans les loisirs. Le fonctionnement de l’enfant doit être en décalage par rapport à ses camarades du même âge.

Trois symptômes sont caractéristiques :

  • Un déficit de l’attention : les symptômes d’inattention sont prédominants (difficultés à se concentrer, à terminer une tâche, oublis fréquents)
  • Une impulsivité : le sujet manque de patience, coupe la parole des autres ou à tendance à agir sans réfléchir
  • Une hyperactivité motrice : le sujet ne tient pas en place, ne peut tenir assis en classe, s’agite en permanence

L’enfant ou l’adulte peut présenter à la fois les critères d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité ou avoir une prédominance d’hyperactivité et impulsivité.

Ils sont par ailleurs fréquemment associés à d’autres troubles.

TDAH : les autres troubles associés

  • Les troubles des fonctions cognitives : attention, mémoire, fonctions exécutives…
  • Des difficultés d’apprentissages : lecture, écriture
  • Des troubles des apprentissages (langage écrit et oral) : dyslexie, dyscalculie, dysphasie…
  • Troubles du sommeil
  • Une énurésie (pipi au lit)
  • Des difficultés psychomotrices
  • Une inadaptation et/ou un rejet social : l’enfant peut être rejeté en raison de son comportement inadéquat
  • Une image négative de soi qui est une résultante de l’image négative renvoyée par l’entourage
  • Anxiété, dépression

TDAH : les causes possibles

Il existe différentes hypothèses étiologiques.

  • Les facteurs génétiques : « de nombreux travaux montrent une plus grande fréquence du TDAH dans les familles où un enfant présente un TDAH, par rapport aux familles témoins », rapporte HyperSupers TDAH France.
  • Les facteurs environnementaux : exposition à l’alcool, au plomb, au stress, durant la grossesse de la mère du sujet, naissance prématurée, petit poids de naissance, traumatisme crânien, maltraitance, abus sexuels…
  • Des données neurobiologiques et neuropsychologiques : atteintes des structures et réseaux neuronaux subies par le cerveau ou altérations de fonctions

Notons néanmoins qu’à l’heure actuelle, aucun facteur ne peut expliquer à lui seul le développement du TDAH chez un enfant. La littérature stipule qu’il s’agirait « d’une accumulation de facteurs de risques d’origines multiples, avec des aspects à la fois génétiques et environnementaux », note l’association.

TDAH : les réseaux sociaux en cause ?

Passer quotidiennement des heures sur les réseaux sociaux augmenterait-il le risque de TDAH ? D’après une étude, publiée dans le JAMA en juillet 2018, c’est une éventualité. Des chercheurs ont associé « l’utilisation fréquente des médias numériques modernes » à l’apparition du Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité (TDAH) chez les jeunes. Les adolescents surconsommant les réseaux sociaux, via leur smartphone (Instagram, Snapchat, TikTok…), pourraient selon eux potentiellement développer un TDAH. À la suite à un suivi de 24 mois, « il y avait une association significative entre la fréquence plus élevée de l’utilisation des médias numériques modernes et les symptômes du TDAH« , peut-on lire dans l’essai. Car les réseaux sociaux peuvent créer une dépendance.

TDAH : comment être diagnostiqué ?

Si plus de la moitié des enfants souffrant de TDAH conserve des symptômes à l’âge adulte, ce trouble de neurodéveloppement peut aussi se déclencher à l’âge adulte. Or, la difficulté du dépistage se jouxte à celle de la prise en charge.

TDAH : plusieurs consultations sont nécessaires

Comme l’indique Ameli.fr, pour obtenir un diagnostic, « plusieurs consultations sont nécessaires auprès du médecin traitant, puis auprès d’un médecin spécialiste du TDAH : pédiatre, neurologue, psychiatre pour enfant, neuropsychologue (spécialiste des troubles du fonctionnement cérébral). »

Un bilan complet (orthophonique, psychomoteur, ergothérapique…) est réalisé par l’équipe médicale afin de bien différencier le TDAH d’autres problèmes pouvant entraîner des symptômes similaires (hyperactivité, inattention ou simple comportement turbulent). Ainsi, le comportement de l’enfant est analysé dans la durée (bulletins scolaires, environnement familial…) et un examen clinique complet est réalisé.

Une fois la sévérité du TDAH et ses conséquences évaluées, un traitement adapté est proposé.

Il est par ailleurs important de préciser que le TDAH se manifeste différemment chez l’adulte : problèmes d’organisation, report permanent des obligations au lendemain, comportements asociaux, etc.

Attention, l’absence de prise en charge, peut aboutir parfois à d’autres troubles :

  • Consommation importante d’alcool
  • Prise de substances illicites
  • Utilisation importante des écrans et jeux
  • Isolement et syndrome dépressif

TDAH : quelle prise en charge ?

Pour aider les personnes concernées par un TDAH, des rééducations en orthophonie ou psychomotricité peuvent être proposées, tout comme des thérapies familiales, individuelles ou de groupe. Du soutien scolaire peut aussi aider l’enfant. Les traitements médicamenteux (méthylphénidate en France) ne sont prescrits qu’en cas d’échec des multiples tentatives.

Mais, la situation des personnes vivant avec un TDAH se dégrade : consultations spécialisées saturées, défaut de formation des professionnels de santé, défaut de prise en compte des difficultés des personnes TDAH à l’école et dans l’emploi… L’association HyperSupers attend de ce fait une Stratégie Nationale. « Outre la nécessité de suivis au long cours que requiert ce trouble, c’est surtout la problématique de l’accès aux soins pour les adolescents et les adultes concernés qui devient réellement alarmante », s’insurge l’association. Elle souhaite que « des actions soient mises en œuvre afin d’améliorer :

  • L’accès au diagnostic et plus particulièrement pour les adolescents et les adultes
  • Le fléchage du parcours de soin et l’identification/labellisation de centres experts
  • L’accès aux soins relatif aux traitements médicamenteux et non médicamenteux nécessaires
  • La formation des professionnels de santé du niveau 2 afin de multiplier les lieux de consultation
  • L’accès à des prises en charges sans avoir à faire l’avance de frais.
  • La prise en compte réelle du TDAH à l’école et dans l’emploi. »

TDAH : la mutuelle rembourse-t-elle les soins ?

Quid des remboursements ?

Les bilans non pris en charge par la sécurité sociale peuvent faire l’objet d’une étude auprès la mutuelle du patient. En fonction des prévoyances santé, un dossier doit être constitué afin d’être évalué au cas par cas.

Concernant les médecins spécialistes consultés pour établir un diagnostic (psychiatre, neurologue, pédiatre…), un remboursement est effectué sur la base de remboursement mis en place par l’Assurance-Maladie. Selon le niveau d’assurance santé choisi, la mutuelle peut verser un complément. Il peut être utile de se renseigner en utilisant notre comparateur mutuelle santé.

 

Par Nantcy L

Journaliste plurimedia depuis 15 ans, je m'intéresse à différents univers : économie, lifestyle, société, culture, psycho & développement personnel... Pour Comparateurbanque.com je vous livre, à l'aide d'experts, des conseils pour mieux gérer votre argent.

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