Quelle assurance de prêt choisir en 2025, et combien peut-on vraiment économiser ?

Publié le - Auteur Par Tony L. -
Quelle assurance de prêt choisir en 2025, et combien peut-on vraiment économiser ?

Une scène banale se répète chaque semaine en agence bancaire. On négocie le taux du crédit immobilier avec soin, on compare les propositions de la banque, et au moment de signer, tout semble réglé. Pourtant, une ligne discrète dans le contrat peut transformer la facture finale. Il s’agit de l’assurance du prêt. Sur un emprunt de 300 000€ sur 20 ans, si le taux d’assurance appliqué est de 0,36% sur le capital initial, accepter sans réfléchir l’assurance proposée par la banque peut vous coûter autour de 21 600€. En revanche, si vous décidez de choisir une autre assurance auprès d’un assureur indépendant, pour la même couverture, la facture peut tomber à environ 6 000€. La différence atteint plus de 15 000€. L’assurance du prêt est loin d’être un détail, c’est parfois la dépense qui pèse le plus après les intérêts eux-mêmes.

À quoi sert cette assurance ?

Cette assurance n’est pas un produit optionnel de confort. Elle est une obligation imposée par les banques pour obtenir un crédit. Elle protège l’établissement prêteur mais aussi l’emprunteur et sa famille. Concrètement, si un accident de la vie survient — décès, invalidité lourde, incapacité temporaire de travail — l’assurance prend le relais pour rembourser tout ou partie des mensualités. Sans elle, le risque de défaut serait trop élevé et l’accès au crédit quasiment impossible.

Mais comme souvent dans l’univers bancaire, derrière une obligation légale se cache un marché lucratif. Les banques préfèrent vendre leur propre contrat d’assurance intégré au crédit. Ces contrats standards sont faciles à souscrire, mais rarement compétitifs. Les assureurs indépendants proposent des offres moins chères, adaptées à l’âge, à la santé ou à la profession de l’emprunteur.

Quels taux en 2025 ?

Les chiffres varient fortement selon les profils, mais quelques repères permettent de se situer. En 2025, pour un emprunteur non-fumeur de 25 à 30 ans en bonne santé, le coût démarre à partir de 0,10% du capital emprunté chaque année. Cela signifie environ 300€ par an sur un prêt de 300 000€.

Entre 30 et 40 ans, on observe des taux moyens proches de 0,15%. Vers 40 ans, la moyenne grimpe à 0,24% pour un non-fumeur, et à environ 0,33% pour un fumeur. À 50 ans, il faut plutôt compter 0,32% pour un non-fumeur et 0,45% pour un fumeur. Passé 60 ans, les taux franchissent facilement la barre des 0,50%, voire 0,60%, en particulier si des problèmes de santé existent ou si le métier est considéré comme risqué.
Ces pourcentages paraissent minuscules, mais sur 15 ou 20 ans, la somme totale atteint des dizaines de milliers d’euros.

Pourquoi les écarts sont aussi grands

Plusieurs facteurs expliquent ces écarts.

  • L’âge : c’est la variable la plus déterminante. Plus on est âgé, plus le risque statistique de maladie ou de décès augmente, donc plus l’assurance est chère.
  • Le tabac : fumer multiplie les risques et entraîne une surprime immédiate. Un fumeur paie souvent 30 à 50% plus cher qu’un non-fumeur du même âge.
  • La santé : certaines pathologies entraînent des exclusions ou des majorations. La loi a néanmoins évolué en 2022 avec le droit à l’oubli réduit à 5 ans pour certaines maladies graves.
  • La profession et les loisirs : un métier dangereux (pompier, militaire, pilote) ou des activités risquées (plongée, alpinisme) peuvent alourdir la facture.
  • La durée du prêt : plus elle est longue, plus l’assurance coûte cher, car l’assureur couvre un risque sur une période étendue.
  • Le niveau de couverture : la garantie de base couvre le décès et la perte totale d’autonomie. Ajouter l’invalidité ou l’incapacité de travail fait grimper la prime, mais sécurise davantage l’emprunteur.

La réforme qui change la donne

La loi Lemoine, en vigueur depuis 2022, a bouleversé le marché. Elle autorise désormais à changer d’assurance à tout moment, sans attendre la date anniversaire du contrat. Elle supprime aussi le questionnaire médical pour les crédits immobiliers inférieurs ou égaux à 200 000€, à condition que le remboursement s’achève avant le 60e anniversaire de l’emprunteur. Cela permet à de nombreux ménages d’échapper aux surprimes liées à la santé.

Résultat : les emprunteurs disposent d’un vrai levier de négociation. Une comparaison régulière devient une arme pour réduire la facture.

Exemple concret sur un prêt immobilier

Un couple de 35 ans, non-fumeur, emprunte 300 000€ sur 20 ans. En acceptant l’assurance proposée par la banque, la prime annuelle est de 1 080€. Sur la durée du prêt, cela représente 21 600€. En choisissant une assurance externe, le couple trouve une offre à 300€ par an pour les mêmes garanties. Sur 20 ans, le coût tombe à 6 000€.

La différence ? 15 600€. Une somme suffisante pour financer une citadine d’occasion, un projet d’aménagement ou plusieurs années de frais scolaires.

Exemple sur un crédit à la consommation

Les crédits personnels ou auto ne durent pas aussi longtemps, mais l’assurance joue aussi un rôle. Prenons un prêt de 20 000€ sur 5 ans. L’assurance proposée par l’organisme prêteur alourdit la mensualité de 25€. Sur 60 mois, cela fait 1 500€. En cherchant ailleurs, on peut trouver une couverture à 10€ par mois, soit 600€ au total. L’écart atteint 900€.

Sur un crédit supérieur à 17 000€ avec une durée longue, comparer l’assurance devient rentable.

Ce que la banque ne dit pas toujours

Les banques intègrent souvent leur assurance directement dans le calcul du coût total du crédit. Cela permet d’afficher un TAEG (taux annuel effectif global) qui inclut déjà cette assurance, rendant la comparaison plus compliquée. Un autre indicateur, le TAEA (taux annuel effectif de l’assurance), permet de voir uniquement le poids de l’assurance. Peu de clients le regardent, et c’est pourtant lui qui révèle si l’on paie trop cher.

Autre détail souvent négligé : certaines assurances calculent la prime sur le capital initial (le montant emprunté au départ), ce qui maintient un coût constant pendant toute la durée du crédit. D’autres calculent sur le capital restant dû, ce qui fait baisser la prime au fil des années. Cette différence change radicalement le montant final.

Comment réduire la facture sans perdre en protection ?

Plusieurs stratégies fonctionnent.

  • Comparer systématiquement les offres et ne pas se limiter à celle de la banque.
  • Changer en cours de prêt si une offre plus avantageuse apparaît, grâce à la loi Lemoine.
  • Adapter la couverture à la situation réelle. Par exemple, dans un couple, il est possible de répartir l’assurance de façon équilibrée plutôt que de couvrir 100% chacun.
  • Éviter les options inutiles comme la garantie perte d’emploi, souvent chère et difficile à activer.
  • S’appuyer sur un courtier spécialisé, capable de trouver des contrats adaptés aux profils particuliers (indépendants, professions médicales, sportifs).

Les erreurs qui coûtent des milliers d’euros

La première erreur est de signer le contrat d’assurance de la banque sans comparer. La deuxième est de se concentrer uniquement sur le taux du crédit, en oubliant que l’assurance peut coûter autant, voire plus, que les intérêts. Troisième erreur : ignorer le TAEA et se fier uniquement au taux affiché par la banque. Enfin, beaucoup de ménages ajoutent des options rassurantes sur le papier mais presque jamais utiles, ce qui gonfle inutilement la facture.

L’essentiel à retenir

  • En 2025, un emprunteur jeune et en bonne santé paie en moyenne autour de 0,10% à 0,20% du montant emprunté chaque année. Après 40 ans, ce chiffre grimpe vers 0,25% ou plus, et après 60 ans il dépasse souvent 0,50 %.
  • L’assurance de prêt peut représenter jusqu’à un tiers du coût total d’un crédit immobilier.
  • Depuis la loi Lemoine, il est possible de changer d’assurance à tout moment, sans attendre la date anniversaire du contrat, à condition de garder le même niveau de garanties.
  • Jusqu’à 15 000€ d’économies sont possibles sur un crédit immobilier standard. Sur un crédit à la consommation, la comparaison devient rentable à partir d’environ 17 000€ empruntés.

Guide pratique

  1. Vérifier le TAEA sur l’offre de prêt.
  2. Comparer avec au moins deux devis externes.
  3. Vérifier si le calcul est basé sur le capital initial ou sur le capital restant dû.
  4. Adapter le niveau de couverture à la réalité familiale et professionnelle.
  5. Utiliser la loi Lemoine pour changer d’assurance dès qu’une meilleure offre se présente.

L’assurance de prêt reste invisible au moment de la signature, mais elle peut transformer le coût total d’un crédit. En 2025, les règles du jeu favorisent enfin les emprunteurs. Les écarts de prix, qui atteignent 15 000€ ou plus, ne sont plus une fatalité. La clé est de comparer, de comprendre les mécanismes, et de profiter du droit de substitution. L’économie réalisée est immédiate et se chiffre en milliers d’euros, sans sacrifier la sécurité de l’emprunteur ni de sa famille. L’assurance n’est pas seulement une formalité, c’est un levier budgétaire décisif.


Sources : meilleurtaux.com, economie.gouv.fr, service-public.fr, utwin.fr, cardif.fr, magnolia.fr, generali.fr, capifrance.fr, lesfurets.com, floabank.fr, cafpi.fr, solutis.fr, youdge.com


Un crédit vous engage et il doit être remboursé. Vérifiez votre capacité de remboursement avant de vous engager.

Par Tony L.

Passionné de technologie, Tony vous propose des articles et des dossiers exclusifs dans lesquels il partage avec vous le fruit de ses réflexions et de ses investigations dans l'univers de la Blockchain, des Cryptos et de la Tech.

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