Quand la pénurie des composants influe sur le prix de location d’auto ou vente d’occasion

Modifié le - Auteur Par Emmanuelle Audibert -
Quand la pénurie des composants influe sur le prix de location d’auto ou vente d’occasion

En 2021, le marché des véhicules se démarque par un déséquilibre entre offre et demande, notamment sur la vente d’occasion. Cela entraîne une forte augmentation de prix, mais aussi une explosion du prix de la location de voiture. La pénurie des composants électroniques figure parmi les principaux facteurs explicatifs de ce phénomène, qui se manifeste aussi bien en France que dans d’autres pays d’Europe.

Automobile : Le marché d’occasion

Le prix moyen d’une voiture d’occasion a ainsi augmenté de +13% entre décembre 2020 et décembre 2021.

La voiture neuve délaissée

Le marché de voiture neuve a souffert en 2021 restant au même faible niveau que 2020 avec une légère progression de +0,5%. La principale raison n’est autre que la crise des composants qui limite la production et allonge les délais de livraison. Une autre raison est le malus écologique qui a littéralement explosé. Ceci impacte le coût d’immatriculation des voitures neuves.

Par conséquent, les Français préfèrent acheter des véhicules d’occasion. L’an passé, le marché de l’occasion a battu tous les records avec un volume proche de 6 millions d’immatriculations, en nette progression de 8,1% par rapport à 2020 (année de confinement) et de 3,3% par rapport à 2019 (année « normale »). Dans l’Hexagone, il s’est vendu 3,6 véhicules d’occasion pour 1 neuf en 2021. Ce déséquilibre entre une offre en nette réduction et une demande soutenue a suscité une augmentation du prix moyen des véhicules d’occasion de + 13%.

Le principe de l’offre et de la demande

Une hausse significative du taux d’inflation a été constatée entre 2019 et 2021 à cause du basculement des achats de véhicules neufs vers les occasions. Soit environ 200 000 unités (nombre d’occasions vendues en 2021 par rapport à 2019) combinées à un manque de mise sur le marché de véhicule d’occasion soit environ 550 000 unités (déficit de véhicules neufs vendus en 2021 par rapport à 2019).

Ce prix élevé commence à impacter le marché qui a eu tendance à ralentir au cours du 4e trimestre avec un volume de 460 190 immatriculations soit -4,6% par rapport à 2020 et -3,6% par rapport à 2019. Le phénomène est pareil sur tous les marchés européens.

L’explosion des prix de location d’une automobile

Les prix de location de véhicules ne cessent d’augmenter, toujours en raison de la pénurie.

Un manque de voiture à louer

Le coût de la location voiture sera encore plus cher pendant l’été 2022. En 2021, la hausse atteignait 43% au niveau mondial par rapport à 2019 et jusqu’à 60% en France. En mars 2022, la location d’un véhicule pour une semaine (avec deux pleins de sans plomb 95) coûtait 587€, soit 60% de plus que les prix observés en mars 2021. L’association de défense des consommateurs a affirmé que les prix vont continuer d’augmenter en pointant le manque de véhicules disponibles.

Pendant la crise sanitaire en 2020, les loueurs ont vendu un grand nombre de véhicules. En effet, cela a permis la récupération de la trésorerie et la réduction des coûts d’immobilisation.

Forte reprise et pénurie de véhicules

En 2021, on a constaté une reprise des locations bien plus forte que ce qui était attendu. De l’autre côté, il y a la pénurie de véhicules. Chez les loueurs, la flotte disponible a été presque réduite de moitié par rapport au marché du 2019. Les loueurs sont souvent dans l’incapacité d’acheter des véhicules aux constructeurs, puisque ces derniers peinent déjà à contenter tout le monde et préfèrent se concentrer sur le marché plus rentable des particuliers.

Pourtant, Vincent Hancart, Directeur Général d’AutoScout24 France déclare que « Pour 2022, nous estimons que le marché va revenir à un certain équilibre et ne devrait pas atteindre le niveau exceptionnel de 2021. Avec une possible sortie de crise des semi-conducteurs en seconde partie d’année, le marché devrait se stabiliser à des niveaux de prix et de volume plus raisonnables ».

Par Emmanuelle Audibert

Rédactrice en école de journalisme à Aix-en-Provence

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