À l’aune du cadre de la Loi d’Orientation des Mobilités ou LOM, le premier plan national Vélo est lancé par le Gouvernement il y a quatre ans de cela. Fort de son succès, ce plan établit sa 2e édition quatre ans plus tard pour redoubler d’efforts et, en ce sens, persuader plus d’usagers. Dans l’optique d’inscrire ce mode de déplacement dans le quotidien des Français, la Première ministre a récemment annoncé un autre coup de pouce au budget consacré à ce projet. Ce qui est entre autres une manière de vulgariser le 4e anniversaire de ce dernier qui aspire tant à faire de l’Hexagone une « nation du vélo ».
Une mesure de bonne foi pour une France plus écologique
Dans l’objectif de lancer la France dans un monde plus écologique, une mobilité douce et vertueuse est proposée à la population.
Un budget consacré aux infrastructures et au stationnement
Depuis sa mise en place, ce plan a constamment connu une évolution au niveau du budget. Alors qu’en 2018, le gouvernement a annoncé 350 millions pour les sept ans à suivre, ce chiffre connaît pour la première fois un rajout de 150 millions suite de la crise sanitaire.
Selon Matignon, le projet « fonds mobilités actives », qui permet le financement d’infrastructures, s’inscrira « dans une logique de contractualisation avec les collectivités, pour s’assurer que les investissements soient ciblés et efficaces. Il sera doté de 250 millions d’euros pour 2023, 200 millions seront dédiés aux infrastructures et 50 millions d’euros pour le stationnement ».
Un succès retentissant
Cela dit, le projet aura lieu jusqu’en 2027. Les éventuelles rallonges sont déjà repérées au radar, une somme qui doit optimiser la transition vers ce mode de transport écologique.
Alors qu’Elisabeth Borne était la ministre des Transports, « les 5 premiers appels à projets lancés entre 2019 et 2022 ont connu un franc succès avec 933 projets lauréats pour un total de 365 millions d’euros de subventions. 599 territoires ont ainsi pu bénéficier d’un soutien à la réalisation de projets de pérennisation des pistes cyclables de transition, de réalisation d’itinéraires cyclables sécurisés et de résorption de discontinuités d’itinéraires », selon le site du Ministère de l’Écologie.
« Certains » demandent un plan Marshall
Le projet étant au cœur des débats, certains affirment une faille, financièrement parlant. Selon Olivier Schneider, cette somme est envisageable pour 2023, mais sur le long terme, elle reste une question sans réplique. D’après ce président de la Fub (Fédération française des Usagers de la Bicyclette), il leur faudrait environ 2 milliards et demi d’euros sur les 5 ans, soit 500 millions d’euros par an. La différence est colossale.
Un dilemme au-delà du coût financier
Mais il n’y a pas que les investissements qui font l’objet des tracas.
L’insécurité jamais abordée
Certes le projet est écologique, mais a-t-on pensé aux autres contextes indéniables ? Bien des citoyens sont prêts à passer au vélo, mais pas définitivement. Qui serait vraiment dévoué à laisser de côté les voitures qui s’avèrent plus rapides et sécurisées et ainsi opter pour un mode de déplacement sans garantie ? Une perspective à ce dilemme aurait été plus judicieuse avant de se lancer dans le projet.
Les campagnes et les périphéries stigmatisées
Nous nous demandons si le gouvernement prévoit de revoir au second plan le cas des zones reculées ou s’il ne se projette pas du tout là-dessus. En effet, le projet vise à investir dans tout le territoire français et, en ce sens, se doit de trouver une perspective aux déplacements longs. Les mesures d’accompagnement par rapport à ce sujet ne sont pourtant pas encore communiquées. Entre une population habituée à se déplacer en voiture et celle qui a déjà du mal à circuler en toute sécurité dans les villes, le projet Vélo est souvent jugé mal fondé.
Ce projet doit probablement s’inscrire dans un cadre plus large. Souvenons-nous du projet « Paris la ville du quart d’heure ». Où tout se situe à quinze minutes de chacun …