La production et la commercialisation des véhicules à moteur thermique seront interdites en Europe dès 2035. Il s’agit d’une décision historique de l’UE. Toutefois, beaucoup pensent que cette échéance idéologique devrait être repoussée étant donné les impacts sur l’ensemble du secteur et les arguments qui semblent incohérents pour certains. Thierry Breton, commissaire européen chargé du Marché intérieur, et Clément Beaune, ministre des Transports sont en faveur d’un report ou d’une révision du projet.
La fin du moteur thermique repoussée ?
De nombreux observateurs, dont Thierry Breton et Clément Beaune, estiment qu’il est difficile de bannir totalement les véhicules thermiques du sol européen d’ici 2035, soit dans seulement 13 ans.
La fin de la voiture traditionnelle en 2035
À partir de 2035, les véhicules à moteur thermique seront interdits en Europe. Ainsi, les constructeurs automobiles au sein de l’UE devront cesser de produire des voitures diesel, essence, hybrides et hybrides rechargeables. C’est une mesure que le Parlement européen a voté à travers un texte publié en juin 2022.
En prenant cette décision, l’Union européenne vise à réduire les émissions de CO2 de 55% d’ici à 2030 par rapport à 1990. Par ailleurs, d’ici 2050, l’UE souhaite arriver à la neutralité climatique.
Thierry Breton n’adhère pas à cette décision
Le commissaire européen chargé du Marché intérieur Thierry Breton a, cependant, expliqué que la date de 2035 qui devra marquer la fin du moteur thermique dans l’UE pourrait être repoussée si nécessaire. En effet, dans un récent entretien accordé aux Echos, il demande la clause de revoyure pour 2026, soit le réexamen de cette loi.
Face à cela, M. Breton a annoncé la mise en place d’un groupe de travail afin de « préparer l’échéance de 2026 et 2030 ». Celui-ci réunira de nombreux acteurs comme les constructeurs auto, les syndicats, les opérateurs d’électricité, les associations d’usagers, les fournisseurs et les villes, et ce, tous les trois mois.
Généraliser la voiture électrique si vite est irréaliste
Tout simplement parce que l’ancien ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie trouve que généraliser les véhicules électriques en si peu de temps sera difficile. Cela constitue une énorme transition pour tout le monde et pour tout l’écosystème auto. Selon lui, cela concerne non seulement les constructeurs auto, mais aussi les employés, les consommateurs et des milliers de PME.
Ne produire que des voitures 100% électriques impactera tout le monde
Sans oublier que Thierry Breton envisage qu’avec cette mesure prise par l’UE :
- 600 000 emplois seraient détruits. C’est donc du chômage en masse.
- De plus, les véhicules électriques sont, en général, accessibles à un prix 27% supérieur aux voitures classiques, ce qui ne manquera pas d’impacter le budget des consommateurs et leur pouvoir d’achat en berne.
- Pour couronner le tout, les bornes de recharge demeurent un problème majeur. Une insuffisance certaine pour alimenter les véhicules.
- tout comme la dépendance à la Chine sur les matières premières et la difficulté à produire notre propre électricité,
- et le recyclage des batteries qui n’est pas encore maîtrisé sans parler de son coût. Les médias parlent peu du marché de l’occasion des voitures électriques … mais cela risque de poser problème. Acheter une voiture d’occasion et devoir changer sa batterie augmente considérablement le budget d’acquisition.
- et la production des batteries …
- et la disparition d’un savoir-faire historique pour les industriels…
Les arguments sont très nombreux, vous l’aurez compris. Avant d’effacer intégralement un riche passé, il faut une transition raisonnable. Et de nouveau pourquoi forcer cette transition ?
Ainsi, M. Breton affirme que les constructeurs auto devront continuer à fabriquer des véhicules à moteur thermique en 2035. Les continents où la transition prendra plus de temps qu’en Europe en auront toujours besoin. Toutefois, selon Le Figaro à la date du 4 novembre 2022, cette déclaration étonne les industriels. En effet, ces derniers disposent déjà d’usines dans ces territoires, ce qui signifie que produire des voitures thermiques sur le sol européen n’aura aucun sens sur le plan économique.
Clément Beaune est pour cette clause de revoyure
Dimanche 6 novembre, Clément Beaune, ministre des Transports, affirme adhérer à cette clause de revoyure pour 2026, ceci dans le but de trouver d’autres technologies qui peuvent aller de pair avec l’électrique. Il a ajouté que l’Europe doit continuer d’exporter des véhicules thermiques ou hybrides en 2035 pour éviter que la Chine parvienne à conquérir tous les marchés en développement. De cette manière, l’industrie européenne ne sera pas ainsi mise à mal.