En mars 2019, le crédit immobilier a connu quelques rebondissements : nouvel amendement, appel à la prudence pour les banques qui se ruent vers ce support susceptible de booster leur rentabilité… Analyse de ces événements et leur impact dans notre vie quotidienne.
Les nouveautés de mars 2019 à connaître sur le crédit immobilier
Vous souhaitez acheter un bien immobilier et prendre un crédit pour financer votre achat ?
STOP !
Avant de signer quoi que ce soit et de vous engager auprès d’un organisme, voici ce que vous devez savoir.
Nos conseils :
- Comparez les organismes de crédits avec le maximum d’offres : Comparatif de crédit immobilier.
- Vous n’êtes plus obligé de domicilier vos revenus dans la banque qui vous octroi le crédit. (loi Pacte)
- Négociez et renégociez le taux car les banques sont prêtes à faire des geste en votre faveur en ce moment.
- Si vous devez acheter, achetez vite car la situation avec des taux favorables et des acceptations « faciles » ne va peut-être pas durer.
L’impact de la loi Pacte sur le crédit
Depuis le 16 mars 2019, l’ordonnance, qui autorisait les banques à imposer à leurs clients la domiciliation de leurs revenus suite à la signature d’un crédit, n’est plus. En effet, un amendement au projet de loi Pacte supprime cette autorisation. En d’autres termes, le client n’est plus obligé de faire de la banque chez qui il prend un crédit, sa banque principale.
Cette ordonnance annulée était récente. Elle datait de juin 2017 et visait à mettre un cadre autour d’une pratique courante. Le client se voyait obtenir des conditions avantageuses pour son crédit s’il s’engageait a faire de cette nouvelle banque, sa banque principale et à y domicilier ses revenus. C’était une sorte de gagnant-gagnant.
Toutefois, ce nouveau dispositif favorable au consommateur sera définitivement adopté en juin prochain, lors de l’adoption définitive de la loi Pacte.
En attendant et pour la suite, les banques doivent être plus précises dans leurs contrats. Elles doivent y préciser les tenants et aboutissants des conditions du crédit et éviter les clauses abusives.
Favoriser la mobilité bancaire
Pourquoi ce changement stratégique qui ne va pas plaire aux banques?
Alors que le gouvernement s’engage à aider le consommateur dans la facilitation du changement de ses prestataires (Loi Bourquin, Loi Hamon, Loi Chatel…), maintenir l’ordonnance de juin 2017 allait à l’encontre de cet élan. En effet, elle représentait un frein majeur à la mobilité bancaire, ce qui peut expliquer le fait que seulement 6% des français aient un compte dans une banque en ligne.
Un geste positif pour les banques en ligne
Quand on questionne les français sur les raisons de rester dans une banque traditionnelle plutôt que d’ouvrir un compte dans une banque en ligne, le fait d’y avoir son crédit arrive dans le TOP 3. Cet amendement récent est donc un beau geste pour les banques en ligne et néobanques qui peinent à se développer en France. Seulement 6% des français ont un compte dans un établissement à distance et en ligne. Nous suivrons de près l’impact de cette mesure. Les banques, de leur côté, se sentent offensées par cette nouvelle directive et ne sont pas prêtes à lâcher ce que certains noment, un « excès de pouvoir ».
Le crédit immobilier victime de son succès
Le niveau d’endettement des ménages français est supérieur à celui de la moyenne de la zone euro. Les banques françaises ont accordé trop de crédits. Le 18 mars, le Haut Conseil de la Stabilité Financière (HCSF) s’est réuni en compagnie du ministre de l’Economie (Bruno Le Maire) et a adopté la proposition d’augmenter de 25 points le « coussin contracyclique ». En d’autres termes, les banques vont devoir augmenter leurs fonds propres de leurs actifs pondérés des risques de 0,25% à 0,50%, dès avril 2020. Ces réserves doivent permettre de pouvoir maintenir les taux attractifs en cas de retournement de situation.
Un fort niveau d’endettement qui appelle à la vigilance
En cas de retournement de cycle financier et compte tenu du fait que le niveau d’endettement des français est le plus fort en europe, les banques sont appelées à faire des réserves. Message plus ou moins contradictoire avec l’état actuel de la situation.
Le crédit immobilier est en période faste, les taux d’intérêt sont ultra bas et les banques prêtent sans vergogne. Ceci est d’autant plus mis en avant que la Banque Centrale Européenne (BCE) a récemment demandé la prolongation des taux très bas afin de favoriser l’accès au crédit. Mais le HCSF voit plus loin et anticipe en cas de crise.
Les banques dans l’incompréhension
De nouveau les banques ne comprennent pas cette demande. « Les banques françaises ne comprennent pas cette décision, qui n’est pas cohérente avec la politique monétaire de la Banque centrale européenne, qui soutient le financement de l’économie grâce à la distribution de liquidités sur les marchés à des taux particulièrement bas » selon la Fédération Bancaire Française (FBF) dans un communiqué.
Pourquoi les banques favorisent-elles autant le crédit en ce moment ?
Et non, ce n’est pas pour vous beaux yeux que votre banquier a accepté de vous prêter cette somme et à ce taux pour acheter votre logement ou investir dans la pierre.
La marge des banques baissent. Et elles doivent trouver des ressources pour booster leur rentabilité. Même si les banques en ligne ne représentent que 6% du marché les offres commerciales ultra-agressives poussent les banques à faire des gestes : gratuité des services, offre de prime à l’ouverture ou à la mobilité… Toutes sortes d’actions engagées par des pures-players (banque en ligne ou neobanque) sont bonnes à être copiées. Mais à contrario les banques traditionnelles ont des frais de fonctionnement lourds avec de grosses charges : agences physiques, nombre important de salariés… et les gestes commerciaux leurs coutent chers.
Le crédit immobilier perçu comme une bouée de sauvetage
Le crédit constitue un moteur essentiel pour la croissance des banques aujourd’hui.
Les banques en prêtant leur argent sont les gros gagnants : non seulement il y a le taux rémunérateur, mais aussi tous les frais à côté et sans oublier la potentielle assurance de prêt que votre banquier va essayer de vous vendre.
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Un crédit vous engage et il doit être remboursé. Vérifiez votre capacité de remboursement avant de vous engager.