Les banques privées mises à mal par les Fintech

Modifié le - Auteur Par Danielle B -
Les banques privées mises à mal par les Fintech

Depuis plus d’une décennie, la gestion privée traditionnelle de notre argent connait un déclin. La crise est ensuite venue entrainer l’accélération de la conversion des clients vers les modèles digitaux des fintech. Quelles en sont les raisons ? Que réserve l’avenir aux banques privées ? Les Fintech et autres néobanques sont-elles l’unique issue ?

Pourquoi le modèle traditionnel des banques privées est en déclin ?

Les processus ne sont pas dématérialisés

A la différence des fintech dont le succès repose sur l’utilisation de nouveaux canaux de distribution entièrement digitaux, les banques privées sont encore obligées de passer par des processus non dématérialisés.

Aujourd’hui, au lieu de fournir un accompagnement personnel aux investisseurs dans le cadre de leurs problématiques patrimoniales, le banquier privé consacre la majeure partie de son temps à la gestion administrative de leurs dossiers.

Bon nombre des processus d’une banque privée, notamment ceux concernant les obligations de traçabilité, de conformité et de transparence, sont encore non dématérialisés. Ceux-ci sont non seulement chronophages mais aussi coûteux.

D’un autre côté, les coûts fixes des banques traditionnelles restent élevés. En conséquence, le modèle n’est plus rentable.

Des solutions inadaptées pour préserver la rentabilité

Afin de remettre leur rentabilité sur les rails, chaque conseiller est amené à gérer un nombre important de portefeuilles réduisant par la même occasion les conseils personnalisés. Des profils génériques sont créés et les portefeuilles sont gérés de la même manière, quelle que soit la situation des clients ainsi que leurs objectifs. Parfois, des augmentations de frais difficiles à justifier sont même constatées.

Quel genre de révolution doivent vivre les banques privées ?

Innover avec la technologie

Face aux modèles à succès des fintech, les banques privées se doivent en premier lieu d’innover :

  • elles devront utiliser la technologie afin d’automatiser les opérations chronophages et à faible valeur ajoutée,
  • elles devront s’appuyer sur les algorithmes pour offrir des placements personnalisés. Ces systèmes innovants leur permettront de prendre en compte les objectifs, les projets personnels ainsi que l’environnement patrimonial des clients.

Les banques privées doivent proposer des services à la place des produits

Souvent, le banquier privé oriente ses conseils de placement en fonction des consignes commerciales et des enjeux financiers. Seuls les produits à forte rentabilité sont mis en avant. Les clients sont aussi redirigés vers les propres produits de l’établissement. Qui plus est, la rémunération des conseillers est étroitement liée à l’atteinte d’objectifs commerciaux.

Le conseiller financier doit pourtant rester totalement objectif. Il serait alors nécessaire de supprimer ces enjeux financiers en question. Autrement dit, les produits rémunérateurs tels que les Sicav et les OPCVM devront être remplacés par des fonds indiciels ou ETF.

Les investissements des clients seront alors tournés vers les indices boursiers dont les frais déjà nettement moins élevés ne seront restitués qu’en partie aux distributeurs. Ces produits n’auront donc aucun impact ni sur la rémunération du conseiller ni sur la rentabilité de l’établissement.

Par ailleurs, la performance de ces allocations reste conforme à celle du marché. Le conseiller ne sera donc plus obligé d’élaborer des stratégies complexes. Son temps sera plutôt affecté à proposer des services à ses clients.

Quel avenir pour la gestion privée des banques traditionnelles ?

Pour espérer un meilleur avenir, les banques privées se doivent d’aller au-delà d’une simple évolution technologique et d’adopter une véritable révolution.

Pour ce faire, le gérant privé pourra adopter les démarches suivantes :

  • offrir un accompagnement à forte valeur ajoutée,
  • aller au-delà de la simple gestion de mandat,
  • fournir de bons conseils au bon moment sur plusieurs points notamment sur la gestion des actifs professionnels, l’investissement immobilier, la structuration patrimoniale, l’accès au crédit et la fiscalité,
  • faire appel aux services d’experts externes pour les cas plus complexes,
  • fixer ses frais de manière juste et adaptée conformément aux conseils fournis.

Les banques privées peuvent également absorber, s’associer ou se rapprocher de Fintech. Ces jeunes pousses hypers agiles, innovantes et qui ont le méritent de correspondre aux attentes du moment.

Par Danielle B

Rédactrice spécialisée sur les sujets : Argent, banque, budget.

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