Bonne nouvelle relative pour les propriétaires urbains : en 2025, la taxe foncière n’augmente pas de taux dans les villes de plus de 100 000 habitants. Cela ne signifie pas pour autant que la note reste figée. Même avec des taux inchangés, la revalorisation automatique des bases (+1,7%) s’applique partout, entraînant une hausse mécanique du montant dû. Autrement dit, dans les grandes villes, l’addition progresse modérément, sans “coup de vis” local supplémentaire.
Ce qui change (et ce qui ne change pas) en 2025
En 2025, deux paramètres déterminent le montant payé :
- La base (valeur locative cadastrale) est indexée automatiquement : +1,7% cette année.
- Le taux local (commune et intercommunalité) est maintenu stable dans l’ensemble des grandes villes.
La combinaison de ces deux éléments donne un résultat simple à comprendre : si le taux local ne bouge pas mais que la base monte de 1,7%, la taxe grimpe d’environ 1,7% (hors autres composantes comme la TEOM). C’est une respiration par rapport aux années précédentes, marquées par des revalorisations plus fortes des bases (+3,9% en 2024, +7,1% en 2023).
Rappel express : comment se calcule la taxe foncière
La recette repose sur une valeur locative (théorique) propre à chaque bien, pondérée par des coefficients nationaux et locaux. Les collectivités (ville et parfois intercommunalité) votent un taux qui s’applique à cette base. À l’issue :
Taxe foncière = Base (après abattements) × Taux local.
À ce montant s’ajoutent éventuellement des taxes annexes, notamment la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères), décidée au niveau intercommunal. La TEOM n’est pas la taxe foncière stricto sensu, mais elle apparaît sur le même avis et pèse sur la facture finale.
Grandes villes : des taux figés, une hausse limitée à l’indexation
Les données 2025 confirment que les villes de plus de 100 000 habitants et leurs groupements ont maintenu leurs taux de taxes “ménages” (dont le foncier bâti) inchangés. Concrètement, pour un propriétaire à Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Nice, Strasbourg, etc., le pourcentage appliqué n’augmente pas cette année.
Conséquence directe : l’augmentation se limite à la revalorisation des bases (+1,7%). L’échelle de la charge reste toutefois variable d’une ville à l’autre selon les niveaux de taux historiques (Paris ayant, par exemple, un taux plus faible que certaines métropoles, tandis que d’autres villes conservent des taux plus élevés depuis des décisions antérieures).
Ce que cela donne sur des cas concrets
Pour se faire une idée claire, prenons des exemples pédagogiques (hors TEOM et sans changements d’abattements) :
- Base 2024 = 3 000€, taux local = 40% → Taxe 2024 = 1 200€.
Base 2025 = 3 000 × 1,017 = 3 051€ → Taxe 2025 = 3 051 × 40% = 1 220,40€.
Hausse ≈ +1,7%. - Base 2024 = 4 500€, taux local = 28% → Taxe 2024 = 1 260€.
Base 2025 = 4 500 × 1,017 = 4 576,50€ → Taxe 2025 = 4 576,50 × 28% = 1 281,42€.
Hausse ≈ +1,7%.
Ces ordres de grandeur illustrent la dynamique 2025 dans les grandes villes : sans hausse de taux, la progression est cantonnée à l’indexation des bases.
TEOM : l’autre ligne qui peut faire varier la note
Même si les taux fonciers restent stables dans les grandes villes, la TEOM peut différer selon les intercommunalités. En 2025, on observe des écarts d’un territoire à l’autre, avec parfois de légères variations. Dans plusieurs grandes agglomérations, la tendance moyenne est plutôt stable, voire en léger repli dans certains cas, mais ce n’est pas uniforme. Pour connaître votre situation, il faut regarder la ligne TEOM sur l’avis, et la part intercommunale indiquée dans les délibérations locales.
Quid des villes moyennes et des exceptions
Le tableau national n’est pas monolithique. Si la stabilité domine dans les grandes villes, certaines villes moyennes peuvent enregistrer des ajustements de taux en 2025 (à la hausse ou à la baisse), souvent pour absorber des besoins budgétaires locaux, des coûts de services publics ou des investissements différés. À l’inverse, quelques collectivités choisissent parfois de baisser légèrement leur taux pour compenser tout ou partie de la revalorisation des bases, limitant ainsi la hausse chez leurs administrés.
Conclusion pratique : ne transposez pas automatiquement la situation d’une grande métropole à une ville de 50 000 à 80 000 habitants. Les choix budgétaires locaux font la différence.
Le “budget immobilier” des ménages : un souffle, pas un renversement
Du point de vue d’un propriétaire occupant ou bailleur, la progression limitée à +1,7% (hors TEOM) dans une grande ville équivaut à une augmentation maîtrisée. Rapportée à une taxe annuelle autour de 1 100€ en moyenne, cela représente une vingtaine d’euros supplémentaires. Ce répit intervient après deux années plus rudes, ce qui change l’angle de pente de la courbe, sans bouleverser l’équation du logement : charges de copropriété, énergie, assurances, travaux (dont énergie), restent des lignes de dépense à surveiller.
Pour les bailleurs, la taxe foncière reste une charge propriétaire (hors TEOM souvent refacturée au locataire via les charges récupérables). En 2025, la hausse modérée du foncier peut peser moins que d’autres postes (taux de crédit s’ils sont variables, remise aux normes, entretien). Pour autant, chaque compte d’exploitation doit rester chiffré au cas par cas.
Les dates à retenir et la marche à suivre
- Mise en ligne des avis : ouverture fin août dans l’espace particulier (impots.gouv.fr), avec un calendrier échelonné selon que l’on est mensualisé ou non.
- Échéances de paiement : elles figurent sur l’avis (paiement en ligne, mensualisation, prélèvement à l’échéance). Les dates varient selon votre situation ; le mois d’octobre concentre traditionnellement les premières échéances, puis d’autres tombent en septembre/octobre/novembre selon les modalités.
- Montant moyen évoqué en 2025 : autour de 1 090–1 100€, avec fortes disparités selon les territoires et les niveaux de taux historiques.
Exonérations, dégrèvements et seuils : vérifiez vos droits
Avant de payer, vérifiez les exonérations temporaires ou permanentes, les dégrèvements éventuels (âge, handicap, ressources, constructions neuves sous conditions, etc.). Les seuils de revenus 2025 (éligibilité aux exonérations et plafonnements) ont été actualisés. Un simple écart de revenu fiscal de référence peut faire basculer du côté de l’exonération ou non.
À ne pas oublier : certaines exonérations portent uniquement sur la taxe foncière bâtie, pas sur la TEOM.
Comment payer moins (sans attendre une hypothétique réforme)
Quelques leviers concrets existent, souvent méconnus :
- Contester une base manifestement erronée : en cas d’anomalie (surface, caractéristiques, affectation), un recours est possible auprès de l’administration. Il faut documenter et agir vite après réception de l’avis.
- Vérifier la catégorie du local : certaines catégories historiques peuvent ne plus refléter l’état réel du bien (qualité, confort). Une mise à jour peut faire évoluer la base.
- Comparer TEOM/REOM selon le territoire : quand la TEOM augmente, comprendre sa mécanique locale peut aider à anticiper les hausses futures (tri, fréquence de collecte, investissements).
- Mensualiser : cela ne réduit pas la taxe, mais lisse l’effort de trésorerie sur l’année, utile pour les budgets tendus.
- Anticiper les travaux : la fiscalité n’est pas le seul poste. Un plan pluriannuel (entretien courant, énergétique) évite les pics de dépenses et peut, indirectement, stabiliser la valeur locative dans le temps si le bien ne change pas de catégorie.
Pourquoi le signal 2025 compte quand même
Trois raisons principales :
- Il calme la progression après deux années dynamiques sur la base nationale.
- Il réduit l’incertitude dans les grandes villes : sans hausse de taux, on connaît à l’avance l’ordre de grandeur (+1,7% hors TEOM).
- Il réoriente l’attention vers d’autres lignes de charges (énergie, copropriété, assurance), là où des économies immédiates sont parfois possibles.
En toile de fond, la question plus large de la fiscalité locale demeure : après la disparition de la taxe d’habitation sur les résidences principales, les collectivités recherchent des équilibres durables entre services rendus et ressources. 2025 montre qu’on peut contenir la pression fiscale dans les grandes villes sans suspendre totalement la progression de la recette (puisque la base nationale continue de s’incrémenter).
Points clés à retenir (check-list propriétaire)
- Grandes villes : taux stables en 2025 → hausse environ +1,7% du foncier liée à la revalorisation des bases (hors TEOM).
- TEOM : trajectoires locales hétérogènes ; consultez la ligne dédiée sur votre avis.
- Montant moyen 2025 évoqué : ≈1 090–1 100€, avec écarts marqués selon les territoires.
- Avis en ligne fin août, échéances principalement en octobre/novembre selon votre profil.
- Vérifiez vos droits (exonérations, dégrèvements) et l’exactitude de la base.
- Mensualisez si la trésorerie est tendue ; anticipez les travaux pour éviter des à-coups budgétaires.
Conclusion : une hausse contenue plutôt qu’un coup de massue
En 2025, le propriétaire urbain ne subit pas de relèvement de taux dans les grandes villes. La note progresse toutefois d’environ 1,7% sous l’effet de l’indexation nationale des bases. Cette accalmie ne doit pas faire oublier l’essentiel : la gestion du logement reste un budget global, où la taxe foncière n’est qu’un des postes. L’année 2025 offre un terrain plus lisible pour planifier ses dépenses, surveiller la TEOM, et optimiser ce qui peut l’être (droits, mensualisation, entretien). C’est souvent cette discipline budgétaire — plus que la variation annuelle d’un taux — qui fait la différence à la fin de l’année.
Article connexe : Le gouvernement va-t-il ressusciter la taxe d’habitation ou la remplacer par un nouvel impôt ?
Sources : Cabinet FSL, Banque des Territoires, La Finance pour Tous, Wikipédia