MaPrimeRénov’ : épinglée pour ses manquements

Modifié le - Auteur Par Sarah et Angèle
MaPrimeRénov’ : épinglée pour ses manquements

Des bugs informatiques, des demandes non prises en compte, des créations de compte et tout ce qui va avec impossibles (pièces jointes en attachement, modification dossier…), MaPrimeRénov’ attise les craintes. Loin d’un phénomène nouveau, les dysfonctionnements au niveau de ce dispositif d’aide à la rénovation sont récurrents que les doléances s’enchaînent. Vis-à-vis des 500 réclamations relatives à ce handicap, le Défenseur des Droits a formellement demandé à l’Anah (Agence Nationale de l’Habitat) de revoir ses principes et d’agir en fonction des recommandations stipulées noir sur blanc dans le cahier de charges du gouvernement. 

L’Anah pointée du doigt avec MaPrimRénov’

Le Défenseur des Droits ne reste pas les bras croisés.

De nombreux témoignages alarmants

Les affirmations ne sont pas gratuites, les témoignages sont de rigueur au 60 Millions de consommateurs. Pour le cas d’Anne par exemple, elle attend depuis des mois un versement de 2000 euros pour l’achat d’un poêle à bois, mais jusque-là, elle n’a perçu aucun centime. « Malgré de nombreux appels téléphoniques, nous n’avons aucune information concrète, nous raconte-t-elle. Notre dossier est soi-disant en comptabilité pour paiement, mais rien n’arrive. », lit-on dans le rapport publié par 60 Millions. 

Il en va de même pour Murielle qui attend toujours sa prime de 4000 euros accordée en juillet 2021, mais jusqu’ici ne voit rien sur son compte bancaire. « Cette chaudière a été posée le 31 octobre suivant, mais depuis, malgré de très nombreux appels et courriers en recommandé, je suis toujours sans nouvelles de cette prime à laquelle j’ai droit », souligne-t-elle. 

500 réclamations en deux ans

Le Défenseur des Droits disait vrai, les réclamations au niveau de ce dispositif d’aide se multiplient dans son répertoire. Alors que l’Agence nationale de l’habitat est censée piloter l’organisation au niveau de MaPrimeRénov’, elle se voit aujourd’hui s’étouffer entre les doléances de la part des Français modestes et le nombre de dossiers en attente.

Rappelons que le gouvernement a prévu de mettre 2,5 milliards d’euros sur la table pour son projet de budget 2023, une visée bienveillante pourtant émaillée de problèmes récurrents. Ceci dit, les initiatives sont là, mais les actions laissent souvent à désirer. Des négligences qui, à force de se multiplier, finissent par démotiver ces Français qui aspirent à apporter des travaux de rénovation énergétique au niveau de leur bien. 

Où part cet argent, qui vient des impôts des contribuables et qui est sensé les aider à mieux s’équiper ? 

Des dossiers finalisés, mais de nombreux en attente aussi

Alors que l’État aspire à lancer le pays dans un monde plus écologique, les pannes au niveau de MaPrimeRénov’ ne semblent pas régler les choses.

Des centaines de dossiers en attente

« Certains usagers […] sont toujours en attente, depuis 2020, de l’aide à laquelle ils peuvent prétendre en raison de l’impossibilité technique de finaliser leurs demandes, notamment par le téléversement de leurs factures sur leur espace », explique le Défenseur de Droits. « Des foyers ont été dans l’obligation de contracter des prêts bancaires ou familiaux pour financer les travaux et payer les artisans. », souligne-t-elle encore. On refuse de croire que l’Anah abuse de la patience de ces personnes. En ressources humaines ou en informatique, les problèmes doivent être résolus le plus rapidement possible pour ne pas décevoir ces foyers qui ont déjà décidé de suivre un chemin écologique.

1,25 million de ménages comme gilet pare-balle

« Plus de 1,25 million de ménages ont bénéficié de cette prime depuis le lancement du dispositif en 2020, avec une satisfaction globale des bénéficiaires de 89 % », se défend l’Anah. Selon ses dires, elle étudierait dans les 25 millions par semaine et « aujourd’hui, le délai moyen d’instruction des dossiers complets est de 15 jours ouvrés ». Certes, il y a eu de l’effort, mais ce n’est nullement représentatif au vu des réclamations qui se sont multipliées en deux ans.

Par Sarah et Angèle

Rédactrices en école de journalisme à Aix-en-Provence.

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