Location Airbnb : les passoires énergétiques devront être rénovées

Modifié le - Auteur Par Lucie -
Location Airbnb : les passoires énergétiques devront être rénovées

Alors qu’il y a quelques semaines de cela, l’État a laborieusement mis en place le gel des loyers, voilà que ces logements énergivores sont interdits à la location à compter de l’année prochaine. En raison de leur indécence énergétique qui était au centre des préoccupations du gouvernement, ces passoires menacent bon nombre de professionnels de l’immobilier. Ces mesures sont prises non seulement pour éradiquer complètement les logements qui consomment le plus d’énergie, mais surtout pousser les propriétaires à donner un petit coup de neuf à leurs biens. À voir les réactions des concernés, la loi Climat et résilience est généreuse pour certains, mais perturbatrice pour d’autres.

Airbnb, un refuge pour les passoires énergétiques ?

Certains logements estimés trop énergivores seront interdits à la location à compter du début de l’année prochaine.

Tous ne sont pas concernés

À compter du 1er janvier 2023, les logements les plus consommateurs d’énergie seront confrontés à une réglementation stricte. Mais cela ne concerne pas toutes les passoires thermiques, comme c’est le cas des locations de courte durée. Ce qui explique que ces biens, quoique consommateurs à excès, peuvent être loués sur une plateforme de même statut que Airbnb. « Ces logements sont loués de manière ponctuelle et ne mettent pas leurs locataires en situation de précarité énergétique », soulignait Emmanuelle Wargon, l’ancienne ministre chargée du logement.

Une loi susceptible de changer dans quelques mois

Olivier Klein, quant à lui, ne partage pas le même avis. D’après cet actuel ministre chargé du Logement, « Il est hors de question qu’on se réfugie derrière l’interdiction de remettre en location, en transformant son logement en meublé touristique ». Selon ses dires, ces logements, meublés touristiques ou non, seront soumis aux mêmes règles et que cette ancienne loi incite les propriétaires à changer de camp et non à faire des rénovations.

Meublé touristique, un domaine de plus en plus contrôlé

Le secteur de l’immobilier est tendu. Les offres manques et les locations de courte durée sont vues d’un mauvais oeil car leur cadre juridique semble, pour certains, trop laxiste.

Un contexte qui éveille les inquiétudes

Le ministère de la Transition écologique a pris ces mesures pour inciter les propriétaires de logements énergivores à effectuer des rénovations s’ils veulent rester sur le marché locatif. Cela dit, pas moins de 5 millions de logements sont concernés dont 4,8 millions avant la réforme du DPE. Les voix s’élèvent, autant dans les rangs des propriétaires que dans ceux professionnels de l’immobilier.

“Ce calendrier induit une accélération trop brutale. D’autant que nous anticipons une performance énergétique bien inférieure à celle prévue du parc existant. Nous serons probablement plus autour de 7 à 8 millions de logements indécents”, explique le président de la Fnaim.

Un effet pervers inopiné

Jean-Marc Torrollion voyait peut-être vrai, il y a de grandes possibilités que ces logements sortent du marché locatif dans l’éventuel cas où les propriétaires ne se lancent pas dans l’innovation. Ce qui engendrerait fort probablement une pénurie de logements dans tout le territoire, une problématique qu’il n’est pas prêt à gérer dans les années à venir. “On court à l’obsolescence programmée du parc locatif privé, puisque de nombreux bailleurs vont se détourner de la location longue durée, pour vendre leur bien ou privilégier la location meublée touristique, bien moins contraignante”, a-t-il souligné.

Airbnb, un refuge ou une roue de secours ?

D’après le président de la Fnaim, il ne serait pas étonnant que des milliers, voire des millions de logements se ruent sur les plateformes de même principe que Airbnb, Booking ou encore Abritel. “La location saisonnière pourrait constituer une sorte de refuge à la non-volonté de sortir de l’indécence énergétique. Même si dans certaines villes, les changements d’usage (de la location longue durée vers la location saisonnière, ndlr) sont contraints par différentes réglementations, le risque est certain. De plus, le mouvement peut être rapide”, prévient Jean-Marc Torrollion.
 


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Par Lucie

Lucie est rédactrice sur ComparateurBanque.com depuis le début. Elle aime tester les offres et partager son expérience. Elle a aussi d'autres casquettes dans l'équipe.

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