Vendre son bien immobilier (maison / appartement) en 2024 : bonne ou mauvaise idée ?

Alors que le contexte est compliqué pour le marché immobilier, les propriétaires qui projettent de mettre leur bien immobilier en vente ont deux solutions en 2024 : saisir les opportunités et vendre tant que la situation reste plutôt stable ou attendre en croisant les doigts pour qu’elle s’améliore dans les prochains mois. Que faire ?

Faut-il vendre son bien immobilier en cette période de baisse des prix ?

Les données dévoilées par les experts immobiliers indiquent que les prix de vente au m2 restent actuellement à des niveaux particulièrement élevés.

Toutefois, une baisse a été observée durant l’année 2023 dans de nombreuses villes françaises :

• -8% en un an à Nantes, -5,9% à Lyon et -5,3% à Paris,
• Ces diminutions de prix s’expliquent par la hausse des taux d’intérêt. En 2023, les taux d’emprunt avoisinent les 4,15% sur 15 ans, 4,30% sur 20 ans et 4,45% sur 25 ans,
• Résultat, les Français ont subi une perte moyenne de 20m² de pouvoir d’achat immobilier en l’espace de 2 ans. À Paris par exemple, le prix du m² passe actuellement en dessous des 10 000€, plus précisément à 9 644€ contre 10 410€ en 2023,
• En janvier 2024, les meilleurs dossiers accèdent finalement à un taux d’emprunt immobilier se rapprochant des 4%, soit une diminution de 0.10 point. Cette tendance baissière devrait durer au cours des prochains mois,
• Logiquement, si les taux tendent à se stabiliser, les prix de l’immobilier devraient également en faire autant,
• Cette décote des biens immobiliers devrait ainsi se calmer en 2024, sans pour autant repartir à la hausse.

En se basant sur ces projections, il peut s’avérer délicat de patienter le temps de voir une augmentation des prix de l’immobilier pour mettre sa maison en vente.

Est-ce une bonne idée de vendre son logement en cette période de difficulté d’obtention de crédit ?

Pour pouvoir liquider un bien, il faut bien évidemment lui trouver un acquéreur.

Cependant, ce dernier doit faire face à une hausse incessante des taux d’emprunt immobilier et, conséquemment, à une baisse de son pouvoir d’achat :

• Fin 2022, les banques ont dû faire face à des demandes de financement qui ne pouvaient pas aboutir,
• Depuis février 2023, le taux d’usure fait l’objet d’une révision mensuelle dans le but de permettre aux établissements prêteurs d’octroyer plus de crédits et de fluidifier le marché,
• Depuis, les acheteurs ont été nombreux à reprendre leur projet d’achat.
• Cependant, le taux d’usure révisé mensuellement entraîne une augmentation encore plus importante des taux d’intérêt.
• Cette hausse continue impacte considérablement le pouvoir d’achat des acheteurs potentiels qui perdent incessamment une partie de leur budget immobilier. Ces derniers sont donc contraints d’acheter plus loin, plus petit, voire à renoncer à leur projet.

Compte tenu de cette situation, il n’est pas dans l’intérêt des acquéreurs d’attendre plus longtemps pour acheter leur bien. Dans le même temps, il leur convient de profiter de cette fluidité du marché.

Le moment est-il propice à la mise en vente d’un bien immobilier ?

À la question de savoir s’il est judicieux ou non de vendre son appartement ou sa maison cette année, les experts immobiliers ont tendance à répondre à l’affirmative pour plusieurs raisons :

• En ce début d’année, les ITI (Indice de tension immobilière) sont particulièrement élevés dans les principales métropoles françaises : 19% à Paris, 12% à Bordeaux, 11% à Marseille, et 10% à Lyon. Autrement dit, il y a actuellement plus d’acheteurs que de vendeurs sur le marché,
• Les taux d’emprunt et les prix de vente se stabilisent,
• Étant donné l’instabilité actuelle du marché immobilier, les propriétaires ne sont plus en position de force,
• Il peut être judicieux d’agir rapidement lorsque l’offre semble acceptable afin de ne pas perdre une opportunité et d’éviter une attente prolongée.

Quant aux passoires thermiques, il n’existe pour le moment aucune interdiction de les vendre. Néanmoins, le propriétaire risque une décote conséquente du prix de son logement. L’audit énergétique étant devenu obligatoire depuis le 1er avril 2023 pour mettre en vente un bien classé F ou G au DPE.