Crédit Immobilier & distance travail-domicile : un nouveau frein

Modifié le - Auteur Par Emmanuelle Audibert -
Crédit Immobilier & distance travail-domicile : un nouveau frein

Depuis peu, les banques françaises étudient de plus près les dossiers de demandes de prêts immobiliers. Nous verrons tout d’abord pourquoi ces établissements renforcent leur gestion du risque, et ensuite nous ferons un focus sur un nouveau critère: l’éloignement du bien immobilier par rapport au lieu de résidence ou lieu de travail !

Les raisons du renforcement des critères de sélection des dossiers

Les banques doivent gérer le niveau de risque des prêts immobiliers qu’elles émettent. Mais quels sont ces risques plus précisément ?

La nécessaire gestion du risque

Les établissements empruntent aux autres banques ou créent de l’argent “ex nihilo”, puis prêtent à leurs clients. Elles prélèvent le différentiel sur les taux d’intérêt entre les deux, et c’est pour elles l’une de leurs sources de revenus. Mais la banque qui émet un prêt pour un client doit aussi s’assurer que ce prêt sera remboursé. Il existe pour cela des cautions, garanties et assurances de prêts, mais ce n’est pas suffisant.

La banque doit gérer le niveau de risque, pour éviter les défaillances et les impayés.

Quels sont les risques actuels ?

Crise en Ukraine, période d’inflation forte et – à long terme – crise climatique, les sujets d’inquiétude pour les banques ne manquent pas !

Chacun de ces facteurs de risque macro-économique est susceptible d’engendrer des difficultés et donc des destructions d’emplois. Les banques cherchent donc à choisir les meilleurs dossiers clients, afin d’obtenir un portefeuille de prêts de grande qualité.

Quels sont les critères de sélection d’un dossier ?

En plus des critères de sélection de dossier de prêt habituels (apport personnel, niveau de revenus, patrimoine, garanties et cautions), d’autres critères deviennent aujourd’hui de plus en plus importants:

  • ancienneté dans l’emploi,
  • épargne après projet,
  • vétusté du bien immobilier (cela peut entrainer des dépenses de rénovation/réparations seront nécessaires à terme),
  • et performance énergétique du bien (pour limiter les dépenses du ménage).

Et, comme nous le verrons dans la partie suivante, un nouveau critère a été imaginé par les gestionnaires du risque des banques !

Le nouveau critère : l’éloignement du bien par rapport au lieu de travail

Découvrons à présent les raisons de ce nouveau critère qui a fait son apparition et ses implications.

Pourquoi ce critère de l’éloignement travail/domicile ?

Avec des prix d’environ 2€ au litre d’essence, les Français ont été directement impactés par le renchérissement des prix du pétrole. Et il se trouve que de nombreux automobilistes prennent la voiture pour se rendre sur leur lieu de travail. Plus précisément, 70% des personnes qui vivent en province prennent la voiture pour aller au travail. Or si l’essence coûte de plus en plus cher, le budget alloué au déplacement travail/domicile peut exploser.

Pour un éloignement de 50 km, soit 100 km aller-retour par jour, le budget à prévoir peut dépasser 500€ par mois, ce qui est loin d’être négligeable !

D’autres dépenses induites

Mais ce n’est pas tout. Lorsque la famille s’agrandit, si l’éloignement du lieu de travail est important, une deuxième voiture peut devenir nécessaire… Voir une troisième lorsque les enfants grandissent et doivent aussi être véhiculés. Et une voiture de plus, c’est également des frais d’entretien, des assurances auto à payer, des réparations…

Concrètement, cette décision des banques pourrait contraindre certains ménages à choisir d’acheter un bien plus proche de leur lieu de travail, et donc potentiellement un bien plus petit que prévu. Il pourrait aussi tout simplement contraindre certains emprunteurs à repousser leur projet d’achat de résidence principale, pour ne pas devoir sacrifier les conditions souhaitées de leur projet (qualité du bien, surface habitable, présence ou non d’un jardin, etc.).

Le moment est venu de se débarrasser des chaudières au fioul

 Si l’équipe de FioulRéduc recommande aux usagers d’anticiper la prochaine période durant laquelle il faut remettre le chauffage en route, pour le gouvernement, il est temps d’opter pour une solution alternative.

 Un coup de pouce de l’Etat pour passer au renouvelable

Pour aider les foyers qui cherchent à se débarrasser de leurs équipements de chauffage au fioul, l’Etat a mis en place un dispositif d’aide MaPrimeRénov :

  • Il s’agit de la principale aide aux travaux d’économies d’énergie,
  • Jusqu’à la fin de l’année, elle a été boostée pour financer l’installation de nouveaux systèmes de chauffage qui fonctionnent aux énergies renouvelables,
  • Les équipements éligibles sont les pompes à chaleur eau/air, solarothermiques ou géothermiques, les équipements qui utilisent l’énergie solaire thermique ou qui fonctionnent au bois, aux sciures, aux résidus organiques, aux granulés de bois ou d’autres biomasses.
  • Le montant de l’aide varie de 5 000 à 11 000 euros en fonction du niveau de revenus du ménage et du lieu d’habitation. Pour les pompes à chaleur eau/air en particulier, l’aide s’élève entre 3 000 à 5 000 euros selon les ressources du foyer.
  • Grâce aux Certificats d’économies d’énergie ou CEE, en moyenne, les aides financières peuvent couvrir la moitié du remplacement de la chaudière.

Des économies annuelles pouvant atteindre 85% ! 

Grâce aux aides de l’Etat, les économies peuvent être conséquentes. Elles sont d’autant plus élevées pour les ménages modestes et ceux ayant de très faibles revenus et qui souhaitent installer de nouveaux équipements :

  • 75 à 85% pour une chaudière à granulés,
  • 60 à 65% pour une pompe à chaleur,
  • 50 à 60% pour une chaudière à condensation au gaz.

Les économies d’énergie réalisées compenseront rapidement le reste à charge.

 


Un crédit vous engage et il doit être remboursé. Avant de vous engager, vérifiez votre capacité de remboursement.

Par Emmanuelle Audibert

Rédactrice en école de journalisme à Aix-en-Provence

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