L’acquisition de biens immobiliers sans recourir à un prêt devient une tendance émergente sur le marché français de l’immobilier.
Face à l’instabilité économique croissante, de plus en plus d’acheteurs choisissent cette approche, ce qui ouvre la porte à des possibilités de négociation des prix. Dans le contexte actuel, marqué par des incertitudes économiques grandissantes, la question de l’achat immobilier financé par un crédit suscite des débats animés. Autrefois considéré comme le chemin incontournable vers l’achat comptant pour un bien immobilier, le recours à l’emprunt ne jouit plus d’un consensus général.
Achat immobilier au comptant : alternative appréciée des vendeurs
« Pourquoi acquérir un bien avec un prêt à 4% ou 5% quand on a déjà obtenu son bien actuel à 1% ? », voilà comment ceux qui se penchent vers l’achat immobilier sans crédit pimentent leurs arguments.
Bien que pour l’heure les banques ne cèdent pas à cette proposition, beaucoup sont convaincus que la transférabilité des prêts est la décision à prendre. Mais ce qui est sûr c’est que les vendeurs misent plutôt sur cette solution que sur les crédits, et ce, pour de nombreuses raisons :
- la certitude de la vente,
- l’absence de clause suspensive,
- le maintien de la capacité d’endettement…
Toutefois, la réticence des banques à accorder des prêts a eu un impact significatif sur le marché, plongeant ainsi ce secteur dans une crise sans précédent depuis 2017. En l’espace d’un an, la production de crédits a chuté, enregistrant une baisse de 46% pour atteindre à peine les 10 milliards d’euros, selon la Banque de France. En parallèle, les ventes immobilières ont également subi une baisse notable, avec une diminution allant de 15% à 20% sur la même période.
La question fondamentale qui se pose est la suivante : pourquoi observe-t-on un écart si marqué entre la réduction des transactions immobilières et la diminution du volume de crédits accordés par les banques ?
Emprunter ou acheter son bien immobilier cash ?
Quoi qu’il en soit, ce qui est sûr c’est qu’un nombre croissant de ménages opte aujourd’hui pour l’achat de bien sans crédit.
Cette tendance concerne environ 20% à 30% des acheteurs, selon Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier. Ce phénomène, autrefois peu fréquent, a considérablement pris de l’ampleur. Ce qui reflète la dégradation générale du marché immobilier et la croissance de l’exclusion dans ce secteur. Par conséquent, cette méthode est particulièrement prisée dans les zones à forte tension immobilière (à la campagne) et dans l’immobilier de luxe.
Parmi les personnes qui bénéficient de cette tendance figurent :
- principalement les CSP+ (Catégorie socioprofessionnelle supérieure),
- les chefs d’entreprise,
- et les individus ayant un patrimoine financier confortable.
- Il y a également des couples dans la cinquantaine sans enfant à charge qui préfèrent vendre leur grand appartement pour en acquérir un plus petit grâce à la vente de leur bien.
- D’autre part, la baisse de l’euro par rapport au dollar n’a fait que donner feu vert aux étrangers.
En effet, les avantages offerts par l’achat comptant sont plutôt alléchants. D’emblée, ce dernier rassure les vendeurs sur la capacité de l’acheteur à conclure la transaction sans délai. Cela, car il n’est pas tributaire de l’obtention d’un prêt immobilier. Contrairement aux achats financés par un crédit, les acheteurs au comptant peuvent renoncer à la condition suspensive de prêt. Ce qui est un très grand plus dans les zones à forte demande immobilière. De plus, l’absence de prêt évite l’endettement à long terme et les mensualités de remboursement, offrant une plus grande tranquillité d’esprit. Cependant, il faut noter que les mensualités de prêt peuvent être considérées comme un équivalent d’un loyer, tandis qu’un achat au comptant élimine cette dépense.
