Vitalik Buterin veut du changement sur le réseau Ethereum et prône le retour à des valeurs “cypherpunk”

Publié le - Auteur Par Tony L. -
Vitalik Buterin veut du changement sur le réseau Ethereum et prône le retour à des valeurs “cypherpunk”

Vitalik Buterin, un nom qui résonne dans le monde de la crypto-monnaie, est bien plus qu’une simple figure emblématique. Co-fondateur d’Ethereum, il incarne l’essence de l’innovation et de la révolution technologique. Récemment, ce génie de la blockchain a lancé des propositions remarquées qui pourraient remodeler fondamentalement le paysage d’Ethereum, en particulier en ce qui concerne le mécanisme de consensus de preuve d’enjeu (PoS). De plus, il appelle à un retour aux valeurs cypherpunk.

Le terme “cypherpunk” fait référence à un individu qui utilise des techniques de cryptage lorsqu’il accède à des réseaux informatiques pour protéger sa vie privée, notamment contre le contrôle des autorités gouvernementales.

Le co-fondateur d’Ethereum veut rendre la plateforme plus cypherpunk

Buterin affirme qu’Ethereum devrait retourner à ses origines cypherpunk, un courant prônant l’emploi de la cryptographie et d’autres technologies avancées pour renforcer la confidentialité et encourager des changements sociétaux. À l’origine, Ethereum était décrit comme une « mémoire collective décentralisée« , conçue pour faciliter la communication directe entre pairs et le stockage de données de manière décentralisée. Toutefois, cette conception a commencé à s’éloigner en 2017 avec la montée en puissance des applications de finance décentralisée (DeFi) et la tendance croissante vers la « financiarisation ».

Dans sa réflexion à ce propos, Buterin déclare, « il est difficile de résister à ces pressions, mais si nous ne le faisons pas, nous risquons de perdre la valeur unique de l’écosystème crypto et de recréer un clone de l’écosystème web2 existant avec des inefficacités et des étapes supplémentaires. »

Ethereum, souvent salué pour son innovation et son potentiel de décentralisation, fait face à une problématique croissante alors qu’une tendance inquiétante vers la centralisation émerge. Cette centralisation menace non seulement le principe démocratique sur lequel repose Ethereum mais aussi la confidentialité et la résilience du réseau. Avec l’introduction de l’Ethereum 2.0 et le passage à la preuve d’enjeu (Proof of Stake, PoS), les enjeux sont devenus plus importants. Dans le PoS, les détenteurs de jetons bloquent (ou « stakent ») leurs cryptomonnaies pour devenir validateurs du réseau et créer de nouveaux blocs. Cette méthode est plus économe en énergie que la preuve de travail (Proof of Work, PoW) utilisée précédemment, mais elle comporte des risques de centralisation. Les grands détenteurs de jetons, souvent des entités ou des individus fortunés, peuvent potentiellement exercer une influence disproportionnée sur le réseau.

En effet, des entreprises et des consortiums qui possèdent d’énormes quantités de jetons Ethereum ont la capacité de staker en masse. En faisant cela, ils gagnent une influence considérable sur le processus de validation des transactions et la création de nouveaux blocs. Ce pouvoir peut leur permettre de favoriser leurs transactions ou celles de leurs partenaires, augmentant ainsi leur emprise sur l’économie d’Ethereum.

La concentration du pouvoir de staking chez quelques acteurs majeurs soulève la question de la censure et du blocage. En théorie, si une poignée d’entités contrôle la majorité du staking, elles pourraient collaborer pour censurer certaines transactions ou bloquer des utilisateurs spécifiques. Cela va à l’encontre de l’idéal de décentralisation et d’immuabilité prôné par la blockchain.

La centralisation peut également compromettre la confidentialité. Dans un réseau où quelques acteurs dominent, surveiller et analyser les transactions devient plus facile. Cela pourrait conduire à une forme de surveillance où les grands stakers ont un aperçu détaillé des flux de transactions, mettant en péril la promesse d’anonymat et de confidentialité de la blockchain.

Les frais de transaction, un facteur de changement

Dans un récent post sur X (anciennement Twitter), Buterin fait une observation des plus pertinentes, il fait la corrélation entre les coûts de transaction et la trajectoire de développement de cette blockchain emblématique qu’est Ethereum.

Il souligne que lorsque les frais de transaction augmentent, Ethereum tend à attirer une catégorie particulière d’utilisateurs : les « dégénérés » de la crypto-monnaie. Ces individus sont prêts à débourser davantage pour exploiter la blockchain, en particulier lorsque la valeur des crypto-monnaies connaît une croissance fulgurante. Leur engagement envers Ethereum, malgré des frais de transaction élevés, reflète l’attrait irrésistible du potentiel de rendement.

Cependant, Buterin ne se contente pas de pointer les défis liés aux coûts de transaction. Il reconnaît également les avancées significatives d’Ethereum dans d’autres domaines. La blockchain a été un laboratoire d’innovations, introduisant des technologies révolutionnaires telles que les rollups, les preuves à connaissance zéro et l’abstraction des comptes, parmi d’autres développements.

Les trois propositions de Buterin pour améliorer le PoS

Face à la complexité croissante du mécanisme de consensus PoS, Buterin a proposé trois stratégies pour y remédier. Ces solutions visent à réduire le nombre de signatures nécessaires pour maintenir le fonctionnement du réseau.

De fait, cela peut paraître paradoxal au vu des dires ci-dessus mais la première méthode proposée par Buterin consiste à augmenter le montant minimum d’Ether (ETH) requis pour fonctionner en tant que validateur. Selon lui, cela obligerait les validateurs à collaborer et à regrouper leurs ressources, favorisant la formation de pools de staking décentralisés.

La deuxième stratégie suggère la mise en place d’un système de staking à deux niveaux. Dans ce modèle, un niveau aurait des exigences plus strictes, tandis que l’autre serait plus indulgent. Ces niveaux joueraient des rôles distincts dans le processus de finalisation des blocs, offrant une approche équilibrée de la participation et des responsabilités des validateurs.

La troisième approche introduit un système où un groupe de validateurs sélectionnés au hasard est attribué à chaque créneau. Cette méthode vise à répartir plus équitablement la charge de travail parmi les validateurs, réduisant ainsi le nombre total de signatures nécessaires.

Conclusion sur les pensée de Buterin

Ces solutions pourraient grandement améliorer l’efficacité et la scalabilité d’Ethereum. De plus, l’appel de Buterin à un retour aux valeurs cypherpunk témoigne de son engagement envers la décentralisation et l’autonomie individuelle.

Les solutions proposées sont axées sur l’allègement de la complexité des signatures numériques, avec pour objectif principal de ramener la charge future des signatures à un niveau gérable. Cette démarche stratégique présente un avantage significatif car elle simplifie le développement à la fois du protocole et de l’infrastructure.

Buterin souligne également l’importance d’une charge future prévisible pour le protocole Ethereum. Cette prévisibilité ouvre la porte à d’éventuels ajustements grâce à des forks durs lorsque les développeurs sont convaincus que les avancées technologiques peuvent gérer en douceur un plus grand nombre de signatures par créneau.

Cependant, rappelons aussi que Buterin a récemment mis en garde contre les risques potentiels liés à l’extension du consensus d’Ethereum au-delà de ses fonctions essentielles, qui sont principalement axées sur la validation des blocs et la garantie de la sécurité du réseau.

Par Tony L.

Passionné de technologie, Tony vous propose des articles et des dossiers exclusifs dans lesquels il partage avec vous le fruit de ses réflexions et de ses investigations dans l'univers de la Blockchain, des Cryptos et de la Tech.

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