Nouvel ordre monétaire mondial : la blockchain comme outil de coopération internationale

Publié le - Auteur Par Tony L. -
Nouvel ordre monétaire mondial : la blockchain comme outil de coopération internationale

Depuis plusieurs années, la question se pose : l’alliance BRICS est-elle en mesure de remettre en cause l’hégémonie financière mondiale des États-Unis et le statut du dollar comme monnaie de réserve internationale ? Si d’aucuns jugent ce collectif hétéroclite, il rassemble désormais un ensemble de pays représentant environ 35% du PIB mondial, et il continue de s’étendre, notamment avec l’intégration récente de l’Indonésie, 4ème pays le plus peuplé au monde et dans le top 10 mondial en parité de pouvoir d’achat. Dans cette configuration, la Chine joue un rôle central en raison de son poids économique, et nombreux sont ceux qui s’interrogent sur sa capacité à rebattre les cartes monétaires, notamment en son sein.

La force économique du groupe BRICS

Composé de grands pays émergents, le groupe BRICS englobe le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. À ceux-là s’ajoute l’Indonésie, considérée comme un acteur majeur en plein essor. L’accumulation de réserves de change, la croissance démographique et la diversité des secteurs économiques confèrent à ces nations un potentiel considérable. Le cadre de coopération qui s’est bâti autour de ce collectif n’est pas toujours homogène : les enjeux géopolitiques et les trajectoires de développement varient d’un État à l’autre. Toutefois, la volonté affichée de s’affranchir progressivement du dollar, unit pour l’instant, les différentes nations membres.

Le yuan peut-il remplacer une monnaie numérique BRICS ?

Un temps, certains économistes ont imaginé la création d’une monnaie numérique propre aux BRICS. Lors du sommet de Kazan, en Russie, l’idée n’a finalement pas abouti : le président russe Vladimir Poutine a jugé ce concept prématuré. Les pays membres ont néanmoins réaffirmé leur souhait de dédollariser davantage leurs échanges et de privilégier progressivement leurs monnaies nationales respectives. Par conséquent, la Chine, déjà première puissance économique mondiale en termes de PIB réel, se trouve en mesure de proposer le yuan comme pivot monétaire. Une telle évolution dépendra en grande partie de décisions politiques et diplomatiques, notamment face aux réactions des États-Unis.

Le précédent historique du Plaza Accord en 1985

Pour mieux comprendre les jeux de pouvoir entre grandes puissances économiques, un petit retour en arrière s’impose. En 1985, le Japon était perçu comme un concurrent redoutable capable, selon certains, de surpasser un jour l’économie américaine. C’est à cette époque qu’est né le fameux Plaza Accord : les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne de l’Ouest, la France et le Japon sont parvenus à un accord visant à laisser le yen s’apprécier face au dollar. En deux ans, la monnaie japonaise a ainsi gagné environ 50% de sa valeur, mettant à mal la compétitivité des exportations nippones. Couplée à des erreurs de politique monétaire de la Banque du Japon, cette situation a ralenti durablement la dynamique du pays.

Quarante ans plus tard, la Chine pourrait se retrouver confrontée à une pression similaire de la part des États-Unis, mais la comparaison s’arrête là : Pékin est moins dépendant de Washington pour ses exportations, et son marché intérieur est devenu massif. Elle pourrait donc s’opposer à tout accord visant à réévaluer sa monnaie de façon drastique. Si une telle pression venait à se concrétiser, la Chine aurait deux options : attendre un possible changement d’orientation politique américaine ou tenter de modifier l’équilibre monétaire mondial. Dans ce second cas, elle pourrait conclure un accord avec les pays BRICS, qui réorienteraient leurs excédents commerciaux vers des actifs chinois, ce qui réduirait l’influence du dollar dans un large segment de l’économie mondiale.

La blockchain comme vecteur de paix et de prospérité

Au-delà des luttes de pouvoir et du risque d’affrontement, un autre scénario existe, celui de l’émergence d’un commerce mondial renforcé et équilibré, soutenu par les technologies de la blockchain. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la croissance du commerce international a favorisé l’essor économique dans de nombreuses régions. Malgré les disparités, la période dite de « Pax Americana » a coïncidé avec une hausse du niveau de vie à l’échelle planétaire.

Aujourd’hui, les blockchains capables de gérer un nombre élevé de transactions par seconde, à l’image de certaines solutions qui annoncent un potentiel allant jusqu’à un million de transactions, offrent des perspectives pour fluidifier et fiabiliser les échanges. L’intérêt réside dans la possibilité de garantir la traçabilité des marchandises et des flux financiers, tout en réduisant les coûts et les délais des transactions. Les contrats intelligents, par exemple, permettent à deux parties situées à l’autre bout du monde de commercer en limitant les risques de fraude. Les paiements transfrontaliers peuvent alors se faire en quelques secondes, à des tarifs très compétitifs.

Vers une collaboration ou une confrontation ?

Reste la question essentielle, le monde se dirigera-t-il vers une compétition acharnée entre blocs ou vers une coopération plus ambitieuse autour de systèmes innovants ? La technologie blockchain peut offrir un socle neutre et transparent, incitant même des pays rivaux à collaborer sur des projets précis. Pour cela, il faut une infrastructure évolutive, conçue pour échanger des actifs numériques légaux (monnaies, actions, obligations, titres de propriété) dans le respect des réglementations nationales et internationales.

Pour le moment, aucune certitude ne se dégage quant au choix qui sera fait. L’histoire économique a souvent montré que les grandes puissances pouvaient céder à la tentation d’un bras de fer, quitte à ralentir la prospérité collective. Néanmoins, si les dirigeants parviennent à établir des passerelles commerciales robustes plutôt que des murs, tous pourraient y gagner. Un commerce plus dense entre pays à forte croissance augmenterait la taille globale du marché et répartirait mieux les bénéfices.

La suite dépendra de la volonté politique et de la capacité des différentes nations à adopter des technologies favorisant la confiance et la transparence. Si un accord émerge, les blockchains publiques évolutives offriront des solutions efficaces : micropaiements en temps réel, automatisation des procédures, suivi précis des livraisons et respect des règles commerciales. Cette combinaison donnerait une nouvelle impulsion au commerce mondial et, qui sait, permettrait de maintenir une forme de paix économique. Dans ce contexte, plus qu’une simple confrontation entre le dollar et le yuan, c’est la question de l’architecture financière de demain qui se joue : la possibilité, grâce aux outils numériques, de créer un environnement commercial plus ouvert, plus inclusif et plus sûr pour tous.

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Par Tony L.

Passionné de technologie, Tony vous propose des articles et des dossiers exclusifs dans lesquels il partage avec vous le fruit de ses réflexions et de ses investigations dans l'univers de la Blockchain, des Cryptos et de la Tech.

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