Depuis quelques années, les cryptomonnaies suscitent un intérêt croissant parmi les investisseurs de tous horizons. En effet, l’engouement n’est plus réservé aux plus jeunes ou aux férus de technologie, il s’étend désormais à des profils variés, y compris des épargnants confirmés et des ménages au revenu modeste. D’après une enquête récente menée auprès de plus de 1 000 répondants aux États-Unis par l’échange crypto Kraken, 73% des détenteurs de cryptomonnaies envisagent de poursuivre leurs investissements en 2025.
Bien que le marché soit extrêmement calme et bas en ce début d’année, cette tendance confirme une vision à long terme de la part des investisseurs, qui voient dans cet univers à la fois une possibilité de diversification de leurs avoirs et un potentiel d’appréciation sur le long terme. Afin de comprendre les motifs de cet enthousiasme, plusieurs éléments clés méritent d’être examinés, notamment la préférence pour les actifs établis, la répartition selon les tranches d’âge et l’impact de l’environnement réglementaire.
Les raisons d’un enthousiasme persistant
L’enquête montre que 70% des détenteurs de cryptomonnaies aux États-Unis privilégient les coins bien établis comme Bitcoin (BTC) ou Ethereum (ETH). Ils sont moins attirés par les memecoins (12%) et les nouveaux jetons (17%), ce qui traduit un souci de durabilité et de fiabilité. Les monnaies virtuelles ayant fait leurs preuves dans des conditions de marché difficiles semblent inspirer davantage de confiance. Cette attitude prudente s’explique aussi par les fluctuations parfois soudaines des marchés : lorsqu’un coin a déjà traversé plusieurs cycles haussiers et baissiers, les investisseurs ont tendance à le juger plus solide.
Par ailleurs, la perception du potentiel de croissance joue un rôle majeur dans la décision de continuer à injecter des capitaux en 2025. Selon l’étude, 36% des détenteurs de crypto estiment que ces actifs offrent plus d’opportunités de hausse que la Bourse (34%), que le marché obligataire (13%) ou même que l’immobilier (17%). Alors que les actions sont depuis longtemps un pilier de l’investissement traditionnel, la conviction que les cryptomonnaies pourraient générer une appréciation rapide les rend attractives aux yeux de nombreux épargnants. Cela n’exclut pas les risques de volatilité, mais souligne l’optimisme ambiant autour d’une technologie jugée prometteuse et d’un écosystème en pleine expansion.
La prévalence des coins établis
70% des sondés ont déclaré privilégier des monnaies bien établies comme le Bitcoin. Le fait qu’une majorité écrasante de détenteurs de crypto se concentre sur les actifs les plus connus reflète une certaine maturité de ce marché. Si, il y a encore quelques années, la quête du « prochain Bitcoin » mobilisait beaucoup d’énergie, on observe désormais une préférence marquée pour des projets à la réputation solide. Bitcoin, par exemple, est entré dans le langage courant et fait régulièrement la une de la presse économique. Les investisseurs novices comme ceux plus expérimentés y voient un support de valeur qui a su traverser plusieurs phases de correction tout en conservant une communauté forte et un niveau de liquidité élevé.
Ethereum est également de plus en plus apprécié pour les applications décentralisées qu’il rend possibles. Cette dynamique est soutenue par l’attention grandissante portée aux solutions de finance décentralisée et aux jetons non fongibles. Même si les variations de prix peuvent être abruptes, la notoriété de ces blockchains et le développement constant d’outils technologiques y afférents encouragent les détenteurs à y consacrer une partie de leur épargne. Seulement 12% ont déclaré préférer les memecoins (comme Dogecoin) et 17% les monnaies émergentes (comme Solana).
L’attrait pour différents groupes d’âge
Contrairement à une idée répandue, les générations les plus jeunes ne sont pas les seules à s’intéresser aux cryptomonnaies. D’après l’étude, 69% des personnes âgées de 45 à 60 ans interrogées ont déjà acheté des cryptomonnaies, contre 55% chez les 18-29 ans. Cela peut sembler surprenant, car on associe souvent les technologies émergentes à la tranche la plus jeune de la population. Pourtant, les investisseurs d’âge mûr possèdent parfois une expérience plus large des cycles économiques et une appétence pour la diversification de leurs portefeuilles. Ils jugent que la crypto peut constituer un complément intéressant à leurs placements traditionnels.
Chez les moins de 30 ans, le niveau de familiarité technologique n’est pas toujours accompagné d’une capacité d’épargne suffisamment élevée pour investir massivement. Ils sont tout de même nombreux à s’intéresser au sujet, mais la proportion de ceux qui passent effectivement à l’acte reste plus faible que chez les quadragénaires et quinquagénaires. Cette situation montre que la crypto a su dépasser la case de la « mode passagère » et conquérir un public varié.
Une répartition selon les revenus
Autre constat marquant, même si les ménages aux revenus élevés (175 000 dollars et plus) sont plus enclins (82%) à envisager de nouveaux investissements en 2025, les foyers modestes (entre 0 et 24 999 dollars) sont tout de même 59% à exprimer la même intention. Ces chiffres démontrent que l’attrait pour la crypto dépasse la simple sphère de la finance aisée. Certaines plateformes d’échange ont facilité l’accès à ces actifs en proposant des achats fractionnés, ce qui permet de commencer avec de petits montants.
Pour de nombreux épargnants, l’accès à des cryptomonnaies dites de référence constitue une manière d’entrer dans le monde des investissements sans devoir détenir un capital trop conséquent. Les frais relativement faibles et l’éventuelle possibilité d’un rendement important ont contribué à faire de la crypto un choix envisageable pour des catégories socio-économiques variées. Bien sûr, le risque n’est pas négligeable, mais la volonté de tenter l’aventure ne se limite plus aux portefeuilles bien garnis.
L’impact de la présence des institutions
Un quart environ des personnes sondées (22%) déclarent qu’une adoption plus large des cryptomonnaies par les grandes entreprises et les institutions financières renforcerait leur envie d’investir. Depuis quelques mois, plusieurs acteurs majeurs du secteur bancaire s’intéressent à des projets liés aux actifs numériques, qu’il s’agisse de services de garde, de solutions de paiement ou de fonds indiciels. Par exemple, certaines banques d’investissement proposent déjà à leurs clients fortunés d’intégrer Bitcoin dans leur stratégie patrimoniale.
Le fait que des sociétés reconnues investissent des ressources dans les cryptomonnaies peut contribuer à rassurer ceux qui hésitent encore. En 2024, l’actualité a aussi été marquée par l’intérêt de fonds institutionnels pour des produits indexés sur le Bitcoin. Plusieurs demandes d’ETF ont été déposées auprès des autorités de régulation aux États-Unis. Même si les démarches réglementaires évoluent parfois lentement, la simple perspective d’un ETF sur la plus célèbre des cryptomonnaies alimente un sentiment de légitimation auprès du grand public.
La situation réglementaire
Pour 21% des répondants, l’apparition de règles plus claires encouragerait davantage d’investissements. L’environnement législatif entourant la crypto s’est complexifié ces dernières années, notamment après quelques effondrements médiatisés d’entreprises du secteur et des piratages de plateformes. Dans ce climat, certains estiment qu’un cadre légal mieux défini serait un gage de sécurité et de transparence, stimulant la confiance.
Plusieurs pays travaillent sur des lois spécifiques visant les monnaies virtuelles. Les États-Unis, par exemple, s’interrogent sur la régulation des stablecoins, alors que l’arrivée de Donald Trump à la présidence américaine pourrait dynamiser le marché, notamment grâce à une régulation plus favorable et à une fiscalité allégée pour les investisseurs. Son administration, axée sur la dérégulation et la compétitivité économique, pourrait favoriser l’adoption institutionnelle des actifs numériques. Tandis que l’Europe a adopté un règlement général sur les marchés de crypto-actifs. Cette évolution progressive permet à certains investisseurs d’y voir un climat plus favorable.
Les motivations pour 2025
Selon l’enquête, le principal facteur de motivation pour 31% des détenteurs de cryptomonnaies est la perspective d’une hausse des prix. Cela démontre que la volatilité, si elle peut être un frein, peut aussi être perçue comme une opportunité. L’histoire de Bitcoin, qui a déjà connu plusieurs bulles suivies de corrections sévères, alimente l’idée qu’une nouvelle flambée de prix demeure possible. De plus, les passionnés de technologie croient en la valeur d’usage des blockchains, qu’elles permettent de développer des applications décentralisées ou d’autres services innovants.
D’autres raisons entrent en jeu, comme l’influence d’amis ou de proches (15%), ou même l’attrait pour un marché baissier (8%), parfois perçu comme une occasion d’acquérir des cryptomonnaies à moindre coût. Dans tous les cas, l’enquête souligne la diversité des approches d’investissement. Certains visent la spéculation court terme, tandis que d’autres se tournent vers une détention de long terme, convaincus que la démocratisation de ces technologies renforcera leur valorisation future.
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