Lors de l’effondrement de FTX, le public a découvert la proximité entre Sam Bankman-Fried (SBF) et divers responsables politiques. Mais la découverte d’un versement de dix millions de dollars à la campagne de Joe Biden révèle la possible volonté de SBF d’influencer les régulateurs. Auparavant, FTX était vantée pour sa croissance rapide, mais son implosion a révélé des lacunes dans la gestion des fonds. Beaucoup se demandent si une surveillance plus rigoureuse aurait pu prévenir ce désastre, ou si FTX bénéficiait d’un environnement particulièrement permissif et qu’aucune régulation n’aurait pu empêcher ce qui est arrivé.
Le rôle des rencontres avec la SEC et la CFTC
Des observateurs affirment que SBF entretenait des liens étroits avec la Securities and Exchange Commission (SEC) et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC). Alors que d’autres acteurs subissent des contrôles stricts, FTX semblait évoluer sans difficultés majeures. Certains attribuent cette aisance aux dons politiques de SBF, susceptibles d’avoir adouci l’approche des autorités. D’autres soutiennent qu’un dialogue régulier est nécessaire pour encadrer un secteur complexe. Pourtant, la fréquence de ces échanges laisse penser qu’une certaine indulgence a pu exister, nuisant à l’équité envers les entreprises moins influentes.
Des fonds clients détournés pour le parti Démocrate ?
Si l’argent versé à la campagne de Biden provenait des dépôts de FTX, la confiance des utilisateurs serait définitivement compromise. SBF assure que les contributions électorales relevaient de son patrimoine personnel, mais la confusion règne autour de la comptabilité interne de FTX. Les clients, confrontés à de lourdes pertes, craignent d’avoir indirectement financé des activités de lobbying. L’éventualité d’une utilisation abusive des avoirs aggrave encore l’image de la plateforme, dont la faillite démontre une gestion catastrophique ou très orientée. Les enquêteurs tentent d’éclaircir ces flux pour déterminer qui a réellement supporté le poids des dons politiques. Une question légitime cependant, pourquoi les experts dépêchés et mandatés dans le redressement des comptes de la plateforme n’arrivent-ils pas à sourcer l’origine d’une telle somme ?
L’ancien président de la SEC, Gary Gensler, défendait alors une ligne stricte pour protéger les investisseurs en crypto-actifs. Cependant, sa réputation est ternie par les accusations de laxisme à l’égard de FTX. Des plateformes concurrentes, ciblées par des enquêtes, dénoncent un traitement de faveur à peine voilé. Gensler invoque la confidentialité de ses discussions avec SBF, mais beaucoup estiment que la SEC aurait dû agir bien plus tôt. Cette polémique souligne une incohérence possible dans la régulation : pourquoi FTX a-t-elle échappé aux mêmes obligations que d’autres, alors même que d’importantes alertes circulaient ?
Face à ce climat pesant, Coinbase a déposé une demande d’accès à l’information, espérant prouver que la SEC n’appliquait pas ses règles uniformément. Paul Grewal, son responsable juridique, juge essentiel de comprendre la répartition des ressources de l’agence dans ce domaine. Pour lui, la transparence est nécessaire afin de dissiper les soupçons d’ingérence politique. Si les données dévoilent un investissement disproportionné en faveur de FTX, cela confirmerait l’idée d’une régulation à deux vitesses. Au contraire, si rien ne prouve une mansuétude sélective, la responsabilité des échecs de FTX reviendrait alors principalement à SBF et à sa gestion hasardeuse.
Enquête sur la provenance des dons
De fait, les autorités américaines examineraient maintenant minutieusement les finances de FTX et cherchent à déterminer si des sommes issues des comptes clients ont servi à soutenir des campagnes. Certains élus, inquiets d’être mêlés à un scandale, avaient déjà restitué l’argent reçu de SBF. Mais si des preuves confirment un usage illégal de dépôts, les conséquences seraient lourdes, poursuites judiciaires, sanctions pécuniaires et atteinte durable à l’image de la crypto. Et nous serions donc en présence d’une affaire de corruption doublée d’une affaire de détournement de fonds afin d’influencer la trajectoire législative ou réglementaire d’un secteur en plein essor.
Les soupçons d’arrangements politiques renforcent l’idée d’un secteur opaque et prompt à contourner les règles. Des start-up sérieuses s’indignent de voir leur image impactée par les dérives d’une seule plateforme. Les investisseurs institutionnels, souvent sollicités pour apporter de la crédibilité, pourraient temporiser avant de s’engager davantage.
De plus, certains craignent que des actes malveillants aient été masqués par la puissance financière et l’entregent de SBF. Les avocats des victimes s’attendent à un long parcours judiciaire, au cours duquel la responsabilité de FTX et de ses dirigeants devra être formellement établie.
En conséquence, le scandale FTX pourrait inciter le législateur à renforcer les garde-fous. Des propositions évoquent l’obligation pour les exchanges de séparer strictement les fonds clients de leurs comptes opérationnels comme c’est le cas au Japon par exemple, ainsi qu’un suivi plus transparent des contributions politiques. Les organismes comme la SEC et la CFTC devront démontrer leur volonté de prévenir d’autres abus, en imposant des rapports clairs et des audits indépendants.
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