Dès son investiture, le nouveau président américain Donald Trump a engagé une série de réformes remarquables, dont plusieurs ont des implications directes sur le secteur des cryptomonnaies. En seulement 30 jours, son administration a nommé des figures pro-crypto à des postes clés, initié des réformes réglementaires et lancé des initiatives stratégiques qui ont toutes pour but de faire avancer l’industrie. Retour sur un premier mois au rythme effréné.
Un premier jour sous le signe des cryptos
Le 20 janvier, jour de son investiture, Donald Trump a surpris le marché en lançant son propre memecoin, TRUMP, sur la blockchain Solana. Le token a rapidement grimpé à une capitalisation de 15 milliards de dollars avant de chuter de 40% le lendemain. Dans la foulée, la première dame Melania Trump a introduit son propre memecoin, MELANIA.
Par ailleurs, World Liberty Financial (WLFI), une entreprise de finance décentralisée affiliée à la famille Trump, a investi 47 millions de dollars en cryptomonnaies le jour de l’inauguration, portant ses avoirs totaux à 326 millions de dollars.
La création du DOGE
Dès le premier jour, l’administration Trump a annoncé la formation du Department of Government Efficiency (DOGE) en clin d’œil à la cryptomonnaie Dogecoin, un organisme temporaire chargé de rationaliser les dépenses publiques et de restructurer les agences fédérales. Elon Musk, désigné comme son leader de facto, a affirmé vouloir apporter un « soutien technologique » à la Maison-Blanche.
À la tête du tout nouveau Département de l’efficacité gouvernementale, Musk souhaite transformer la gestion de l’État grâce à la technologie blockchain. Son objectif est d’instaurer une transparence totale dans le suivi des dépenses fédérales tout en automatisant et en rationalisant les processus administratifs. En exploitant les smart contracts et la traçabilité des transactions sur la blockchain, il espère réduire les fraudes, optimiser la répartition budgétaire et accélérer la prise de décision au sein des agences fédérales.
Virage à 180 degré à la SEC
Le 21 janvier, Trump a amorcé une refonte de la Securities and Exchange Commission (SEC), destituant Gary Gensler et nommant Paul Atkins à sa place. En attendant sa confirmation par le Sénat, Mark Uyeda, un défenseur des cryptomonnaies, assure l’intérim.
Le même jour, l’administration a annoncé la création d’une task force dédiée aux cryptos, dirigée par la commissaire pro-crypto Hester Peirce. Ce groupe de travail a pour objectif d’établir un cadre réglementaire précis, offrant des directives claires aux acteurs du marché crypto. Elle cherche à structurer des règles adaptées, facilitant l’enregistrement des entreprises du secteur et garantissant une transparence accrue. En apportant une meilleure lisibilité aux obligations légales, elle espère sécuriser les investissements tout en favorisant l’innovation et le développement de l’industrie crypto aux États-Unis.
Un investissement massif dans l’intelligence artificielle
Le 21 janvier, Trump a aussi dévoilé le projet « Stargate », une initiative d’investissement de 500 milliards de dollars dans l’intelligence artificielle, financée par des entreprises privées comme OpenAI, SoftBank et Oracle. Ce programme ambitieux, censé générer plus de 100 000 emplois aux États-Unis, a pour ambition de positionner les États-Unis en leader mondial de l’intelligence artificielle. En plus de stimuler l’innovation technologique, Stargate entend renforcer la compétitivité américaine face aux autres grandes puissances économiques. Le projet repose sur des investissements massifs dans la recherche et le développement, la formation de talents spécialisés et l’intégration de l’IA dans les infrastructures publiques et privées. Le projet prévoit également des partenariats stratégiques avec des universités et des laboratoires de pointe afin d’accélérer les avancées en matière d’intelligence artificielle générative, de cybersécurité et d’automatisation des processus industriels.
Le programme Stargate, en finançant massivement la recherche en intelligence artificielle, pourrait indirectement bénéficier aux projets blockchain. Plusieurs startups et entreprises intègrent déjà l’IA à la crypto et à la DeFi pour l’automatisation des smart contracts, l’amélioration des protocoles de consensus et la détection des fraudes on-chain. Des projets comme SingularityNET ou Fetch.ai montrent que cette synergie est déjà en marche.
La libération de Ross Ulbricht
Le 22 janvier, Trump a tenu l’une de ses promesses de campagne les plus incroyable en matière de crypto en accordant la grâce présidentielle à Ross Ulbricht, fondateur de Silk Road, incarcéré depuis près de dix ans. Ce geste a été salué par les défenseurs des libertés individuelles et les partisans de Bitcoin et des cryptos, qui dénonçaient depuis longtemps la lourdeur de sa condamnation.
Un leadership américain en matière de crypto
Le 23 janvier, Trump a signé un décret établissant un groupe de travail interne pour faire des États-Unis la capitale mondiale des cryptos. Ce groupe est chargé d’explorer la faisabilité d’une réserve nationale en cryptos et de structurer un cadre réglementaire. Par ailleurs, il interdit explicitement la création d’une monnaie numérique de banque centrale (CBDC), une décision qui ravit de nombreux acteurs du secteur.
Dirigé par David Sacks, ce comité exclut la Réserve fédérale et la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), une décision inédite qui marque une rupture avec les pratiques antérieures.
Un secrétaire au Trésor pro-crypto
Le 27 janvier, le Sénat a confirmé la nomination de Scott Bessent comme secrétaire au Trésor. Cet ancien gestionnaire de fonds spéculatifs, fervent défenseur de Bitcoin, a affirmé que les crypto-monnaies sont compatibles avec la philosophie républicaine de la liberté économique. Sa nomination pourrait conduire à des réglementations plus favorables au secteur.
La réorganisation des Agences Fédérales
Le 3 février, Trump a limogé Rohit Chopra, directeur du Consumer Financial Protection Bureau (CFPB), un organisme qui surveille le secteur financier. Ce limogeage en règle est un pas de plus vers une déréglementation annoncée.
Le 7 février, le président de la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), Rostin Behnam, a démissionné. Une semaine plus tard, Trump a nommé Brian Quintenz, ancien commissaire de la CFTC et partisan de la finance décentralisée (DeFi), à la tête de l’agence.
Un échange de prisonniers qui favorise l’industrie crypto
Le 12 février, les États-Unis ont échangé Alexander Vinnik, ancien opérateur de l’exchange BTC-e condamné pour blanchiment d’argent, contre Marc Fogel, un professeur américain détenu en Russie. Cette libération a été perçue comme une concession en faveur des cryptos, bien que les conditions de l’accord restent floues.
Le rôle grandissant du DOGE
Le 17 février, des sources ont révélé que DOGE envisageait de restructurer la SEC, poursuivant ainsi la mission de « réduction des gaspillages » impulsée par Musk. En influençant les cadres juridiques et les stratégies des acteurs du secteur, cette offensive contre l’agence de régulation pourrait avoir comme effet de bouleverser le marché crypto aux États-Unis.
Une nomination stratégique au commerce
Le 19 février, le Sénat a validé la nomination de Howard Lutnick comme secrétaire au Commerce. Ancien PDG de Cantor Fitzgerald, une entreprise détenant une participation dans Tether, Lutnick est perçu comme un allié potentiel du secteur crypto, bien qu’il ait annoncé la vente de ses parts dans l’entreprise.
En un mois seulement, l’administration Trump a démontré un engagement sans précédent en faveur des cryptomonnaies, et comme le dit le Président lui-même : “The best is yet to come”.
Connexe : Peut-on utiliser la blockchain pour moderniser et améliorer la gestion des dépenses publiques ?
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