François Bayrou : le destin de la France se joue le 8 septembre et son avenir aussi !

Publié le - Auteur Par Danielle B -
François Bayrou : le destin de la France se joue le 8 septembre et son avenir aussi !

Le 8 septembre, jour fatidique du vote de confiance

3 345,8 milliards d’euros de dette publique au 1er trimestre 2025 (≈ 114% du PIB) et un demi-siècle sans budget à l’équilibre : le décor est planté. Le 8 septembre, l’Assemblée tranchera sur la confiance faite au gouvernement Bayrou sur fond d’ajustements budgétaires annoncés à ≈ 44 milliards d’euros et d’une opinion fracturée. Le Premier ministre place la barre haut : « ce n’est pas le destin du Premier ministre, c’est le destin de la France », a-t-il martelé lors de son grand entretien télévisé.

Rappelons qu’il joue aussi son avenir !

Ce que le 8 septembre va réellement peser

Le vote ne porte pas seulement sur un discours : il conditionne la suite de la séquence budgétaire 2026 (trajectoire du déficit, économies, recettes) et la stabilité politique à court terme. En cas d’adoption, l’exécutif gagnerait l’oxygène nécessaire pour négocier texte par texte avec des groupes minoritaires.

En cas d’échec, la démission du gouvernement ouvrirait une phase d’incertitude, avec l’hypothèse d’une recomposition, voire d’élections anticipées si aucun attelage durable n’émerge.

La ligne Bayrou : désendettement, productivité et « geste » sur les jours fériés

Le chef du gouvernement défend une marche d’économies d’environ 44 Md€ pour desserrer l’étau de la charge d’intérêts et restaurer de la crédibilité. Après avoir mis sur la table la suppression de deux jours fériés, il concède désormais qu’un seul pourrait être retiré — une façon de montrer une ouverture sans renoncer au signal pro-production. C’est aussi une stratégie de négociation : Partir avec une demande élevée et diviser par deux avant la vraie négociation. Ainsi,  les travailleurs ont l’impression d’avoir partiellement gagné, mais il n’en est rien !

Message central : sans assentiment minimal des forces représentées à l’Assemblée, aucune politique d’assainissement ne tient.

Qui parle à Matignon, qui refuse ?

Le Premier ministre a convié l’ensemble des partis à un tour de table cette semaine.

Le PS accepte d’échanger mais maintient un vote contre « irrévocable ». LFI et Écologistes annoncent le boycott des rencontres. RN compte se rendre à Matignon mais a déjà fait savoir qu’il voterait contre. Côté LR, la ligne publique oscille entre soutien à la stabilité et préparation de « l’après ».

Tableau d’étape :

Formation Rencontre à Matignon Intention annoncée Commentaire
PS Oui Contre « Décision irrévocable » (O. Faure). (Le Monde.fr)
LFI Non Contre Dénonce un « simulacre ». (BFMTV)
Écologistes Non Contre Refus des consultations. (BFMTV)
RN Oui Contre « Rien pour faire évoluer » la position. (TF1 INFO)
LR Variable À préciser Soutien de façade, doutes en interne. (Public Sénat)
Autres (LIOT, etc.) À confirmer Clés potentielles Groupes-charnières pour l’issue. (Le Monde.fr)

Derrière le récit officiel : ce que disent les chiffres

  • Dette : 3345,8 Md€ au T1 2025, autour de 114% du PIB. La dérive a commencé bien avant le covid ; les intérêts absorbent une part croissante du budget. Cinquante-et-un ans se sont écoulés depuis le dernier budget à l’équilibre (1974).
  • Cap politique : même avec la confiance, chaque article budgétaire devra se négocier. Sans confiance, c’est le vide d’exécutif et la tentation d’un passage en force par les oppositions.
  • Opinion : impopularité record pour un chef de gouvernement sous la Ve, d’où l’insistance sur la pédagogie et l’« assentiment minimal ».

La vérité sur le 8 septembre

Le cadrage gouvernemental met en avant un choix binaire : rigueur ou « laxisme ». Cette alternative est trompeuse : plusieurs trajectoires existent (réallocations ciblées, revue des dépenses fiscales, cadencement pluriannuel sous règle budgétaire crédible, investissement prioritaire) pour réduire le déficit sans casser l’activité.

À court terme, le signal adressé aux marchés comptera ; à moyen terme, seule une trajectoire vérifiable évitera un tour de vis permanent. Autrement dit, le 8 septembre ne doit pas couvrir d’un vernis « nécessaire » des arbitrages opaques : transparence, chiffrage indépendant et calendrier de mise en œuvre doivent être posés noir sur blanc.

Ce qui se joue vraiment

  • Crédibilité : un vote pour ne vaut pas chèque en blanc ; il oblige à détailler se trouvent les 44 Md€ d’ajustements et quels effets macro attendus. Un vote contre obligerait à recomposer rapidement une majorité de projet, faute de quoi la paralysie s’installerait.
  • Méthode : la recherche de compromis ne peut se limiter à des symboles (un jour férié en moins) ; elle exige des contreparties visibles (justice fiscale, ciblage des dépenses, lutte contre les rentes, trajectoire pluriannuelle).
  • Vérité des prix : sans trajectoire crédible, la prime de risque remontera, renchérissant la dette et les impôts futurs. C’est ici que se mesure la sincérité des discours.

Le 8 septembre ne doit pas se résumer à un concours de narratifs. L’heure impose de sortir des slogans, de publier les tableaux détaillés d’économies, d’exposer les hypothèses de croissance et d’assumer les choix. La confiance se gagne sur les chiffres et les actes, pas sur la scénographie d’un soir.


Sources (sélection)

Atlantico ; TF1 Info ; BFMTV ; Le Monde ; Reuters ; Ministère de l’Économie (Économie.gouv).

 

Par Danielle B

Rédactrice spécialisée sur les sujets : Argent, banque, budget.

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