12 milliards d’euros de pertes dans le prêt-à-porter : le prix d’une compétition biaisée
Le seul secteur textile accuse un déficit commercial annuel supérieur à 12 milliards €, part largement attribuée aux importations à bas coût et à la sous-facturation de plateformes étrangères – un trou qui pèse déjà pour plus de 20% du déficit hors énergie du pays. Derrière ce chiffre vertigineux se cachent des milliers d’entreprises contraintes de baisser les rideaux ou de rogner leurs marges pour survivre.
Qu’est-ce que la concurrence déloyale ?
La concurrence devient déloyale dès qu’un acteur utilise des pratiques allant à l’encontre des “usages honnêtes” : imitation trompeuse, dénigrement, parasitisme ou désorganisation d’un concurrent. Le Code civil (articles 1240-1241) sanctionne ces agissements lorsqu’un acte fautif, un préjudice et un lien de causalité sont réunis.
« Chaque euro gagné de façon malhonnête en coûte trois à la victime entre pertes de clients, frais juridiques et temps passé à se défendre », rappelle Finom dans son dernier dossier consacré au sujet.
Finom détaille quatre visages du problème
- Dénigrement : diffusion d’informations fausses pour détourner la clientèle.
- Imitation/confusion : logo ou emballage copié, semant la confusion sur l’origine du produit.
- Parasitisme : récupération d’une campagne marketing ou d’un design sans investir un centime.
- Désorganisation : débauchage massif ou vol de données confidentielles.
Selon la CAPEB, 30% des entreprises françaises déclarent avoir déjà subi au moins un de ces actes. L’impact financier moyen dépasse 5% du chiffre d’affaires pour les PME touchées, d’après des enquêtes sectorielles relayées par Finom.
Quand l’alerte se transforme en facture : la mise en demeure
La première riposte reste la mise en demeure. Hors solution numérique, la lettre rédigée et signée par un avocat est facturée généralement environ 500€ et prend plus d’une semaine à être finalisée et expédiée.
Option | Délai moyen | Coût indicatif | Signature avocat |
Cabinet traditionnel | 8-10 jours | ≈ 500€ | Oui |
Justicelib (en ligne) | 48 h | 59,99€ | Oui |
Le message est clair : un document sérieux, signé par un avocat, dissuade la partie adverse et formalise le litige. Sans cette étape, l’action judiciaire s’alourdit et les dommages se creusent.
Pourquoi le sujet concerne tout le monde, pas seulement les “grands comptes”
- Les micro-entreprises du BTP voient leurs devis copiés, puis perdent le marché.
- Les marques créatives subissent la réutilisation non autorisée de leurs visuels sur des marketplaces étrangères.
- Les start-ups tech assistent au débauchage brutal de développeurs clés, piloté par un concurrent mieux financé.
Chaque exemple illustre un même schéma : la concurrence déloyale fausse les prix, assèche la trésorerie et détourne les investissements R&D.
Bonnes pratiques pour limiter les dégâts
- Auditer régulièrement la veille concurrentielle : détecter rapidement les copies de marque ou de contenus.
- Archiver les preuves : devis horodatés, captures d’écran, exports comptables.
- Inclure une clause de non-concurrence proportionnée dans les contrats de travail sensibles.
- Automatiser la facturation via un outil comme Finom pour tracer chaque transaction et démontrer le manque à gagner.
- Prévoir un budget “protection juridique” : la mise en demeure reste l’option la plus économique avant le contentieux.
La concurrence déloyale n’est pas une notion théorique – elle retire des milliards d’euros de l’économie réelle et ralentit l’innovation. Finom rappelle qu’un tiers des entreprises se disent atteintes et que les dommages financiers augmentent avec la taille de la structure. Les solutions existent : surveiller, documenter, agir vite avec une mise en demeure signée, et s’appuyer sur des outils fintech pour garder une traçabilité sans faille. Faute de quoi, les chiffres déjà inquiétants pourraient encore grimper.