Auto-entrepreneurs : victoire temporaire sur la baisse des plafonds

Publié le - Auteur Par Lucie -
Auto-entrepreneurs : victoire temporaire sur la baisse des plafonds

Face à l’inflation et la stagnation des salaires, de plus en plus de Français cherchent des solutions pour augmenter leurs revenus. Et l’une des réponses les plus populaires est sans conteste le statut d’auto-entrepreneur. Pourtant, alors que ce modèle semblait s’imposer durablement, le gouvernement a voulu restreindre ses avantages dans le cadre du budget 2025. Une annonce qui a fait trembler les indépendants.

Explosion du nombre d’auto-entrepreneurs en 2024 : un record historique

Selon l’Insee, plus d’1,1 million de nouvelles entreprises ont été créées en 2024, dont une majorité sous le régime de la micro-entreprise. Il y en a eu plus de 700 000.

Sud Radio, confirme cet élan. Le média a récemment révélé que ce statut connaissait un succès sans précédent, devenant un refuge pour de nombreux travailleurs à la recherche d’indépendance et de compléments de revenus.

Un besoin urgent d’argent pour l’État : une réforme controversée

Avec un déficit public colossal, l’État cherche à récupérer de nouvelles recettes fiscales pour tenter de stabiliser la dette. Parmi les solutions évoquées, le gouvernement a proposé une mesure radicale :

  • Abaisser le plafond du chiffre d’affaires des micro-entreprises à 25 000€, contre 77 700€ pour les prestations de services et 188 700€ pour les activités commerciales actuellement.
  • Dès dépassement de ce seuil, les auto-entrepreneurs auraient été soumis à la TVA et à une fiscalité plus lourde.

Cette proposition a suscité une véritable levée de boucliers chez les entrepreneurs, qui voyaient là une remise en cause directe de leur modèle économique.

« Si je dois facturer avec la TVA, je perds mes clients ! Ce statut est fait pour simplifier la vie des indépendants, pas pour leur imposer des contraintes insurmontables« , dénonce Thomas L., consultant digital.

Une marche arrière du gouvernement face à la grogne

Le 6 février 2025, face à une contestation massive, Éric Lombard, Ministre de l’Économie a officiellement annoncé le retrait de cette mesure.

Pourquoi ce revirement ?

  • Pression des syndicats et collectifs d’indépendants : des pétitions et manifestations ont rassemblé des milliers de signataires.
  • Interventions de figures politiques : certains députés de la majorité, inquiets de l’impact électoral, ont plaidé pour le maintien du régime actuel.
  • Impact économique : réduire les plafonds aurait poussé de nombreux indépendants à cesser leur activité, entraînant une hausse du chômage et une baisse des rentrées fiscales.

Toutefois, si le projet initial a été abandonné, certains changements restent à l’étude.

Le futur des auto-entrepreneurs : vers une réforme en douceur ?

Le gouvernement pourrait chercher à compenser son manque à gagner en modifiant différemment le statut de la micro-entreprise.

Parmi les pistes actuellement en discussion :

  • Une hausse des cotisations sociales pour les auto-entrepreneurs gagnant plus de 50 000€ par an.
  • Un durcissement des contrôles fiscaux pour lutter contre les abus du statut.
  • Une contribution exceptionnelle pour les micro-entreprises de secteurs à forte marge (numérique, conseil, coaching).

Certains économistes estiment que l’État devra nécessairement trouver un équilibre entre la simplicité du statut et ses besoins budgétaires.

« Le succès des auto-entrepreneurs montre qu’il y a une demande de flexibilité sur le marché du travail. Toute réforme doit être réfléchie pour ne pas tuer cet élan.« , analyse Laurent Benh, spécialiste en droit du travail.

Une victoire temporaire pour les indépendants

Le gouvernement a reculé face à la pression, mais le statut d’auto-entrepreneur reste sous surveillance. Pour les travailleurs indépendants, la vigilance est de mise : si cette tentative de réforme a échoué, d’autres mesures pourraient émerger dans les mois à venir.

Une chose est sûre : le régime de la micro-entreprise est devenu un pilier essentiel de l’économie française, et toute réforme devra en tenir compte.

Par Lucie

Lucie est rédactrice sur ComparateurBanque.com depuis le début. Elle aime tester les offres et partager son expérience. Elle a aussi d'autres casquettes dans l'équipe.

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