Rencontre avec une génération de jeunes entrepreneurs ?

Publié le - Auteur Par Nantcy L -
Rencontre avec une génération de jeunes entrepreneurs ?

TÉMOIGNAGES. Entreprendre, plus que jamais. Depuis quelques années, la nouvelle génération rêve d’entreprendre. Parfois même avant d’avoir fini ses études. Comment expliquer ce phénomène ? Des jeunes issus de la génération Z nous exposent leur point de vue.

Les jeunes d’aujourd’hui sont les entrepreneurs de demain… voire d’aujourd’hui. Leurs expériences professionnelles sont certes limitées, mais rien ne semble les arrêter. Selon le baromètre du mouvement associatif France Active, mené en février dernier par OpinionWay, un jeune sur deux affirme vouloir créer son entreprise. C’est bien plus qu’au dernier baromètre publié en mars 2019.

La proportion affiche + 53 % chez les 18-24, et + 39% chez les 25-34 ans. Quant aux 18-30 ans, 27 % d’entre eux veulent être indépendant. « Les plus jeunes ont une inclination plus naturelle, a priori. Mais le chiffre des 25-34 ans peut être analysé sous le prisme du réalisme. Cette population plus âgée connaît les rapports de force et les difficultés à entreprendre », observe Denis Dementhon, directeur général de France Active qui multiplie les projets d’accompagnement. En 2021, plus d’un quart des créateurs d’entreprises accompagnés par un des 35 locaux associatifs du réseau présent dans l’Hexagone, avaient moins de 30 ans. Et leur business fonctionne ! Sur cinq ans, 80 % des entreprises demeurent en activité et ont en moyenne 3 à 4 salariés.

Entrepreneuriat : qu’est-ce qui motive les jeunes générations ?

D’après le rapport, « la crise (sanitaire, NDLR) a visiblement boosté l’envie des jeunes de lancer leur propre entreprise ». Voici pourquoi.

Entreprendre, pour plus de liberté et d’indépendance

À l’ère du numérique, tout est changeant et mobile. La pandémie nous l’a montré, le télétravail fonctionne bien, et de nombreuses activités professionnelles peuvent se gérer à distance, n’importe où, n’importe quand. D’autre part, les idées et les pensées des jeunes, encore non façonnées par les règles sociétales, sont illimitées. De moins en moins attachés au statut de salarié, ils rêvent de liberté et d’indépendance. D’ailleurs, 36 % des jeunes interrogées de 18-24 ans préfèrent désormais le statut d’indépendants. C’est leur première source de motivation. Benjamin, 26 ans, peut l’attester. Il a décidé d’exercer son activité de développeur Web en freelance à la suite du confinement, pour gérer son temps et ses projets comme il le souhaite. « Je ne regrette absolument pas mon choix », nous assure-t-il.

« Être libre de créer et de faire ce que l’on aime est quelque chose de très satisfaisant », reconnaît Emmanuelle Audibert, étudiante en droit, journalisme et communication à Aix-en-Provence. Pour cette jeune femme de 21 ans, le salariat n’apporte pas cette forme de liberté que recherche la nouvelle génération. La créativité peut parfois y être freinée et le travail fourni n’est souvent pas assez récompensé. 18 % pensent que fonder une entreprise leur permettra de gagner plus d’argent.

 

Entreprendre, pour « changer le monde »

À travers la création d’entreprise, se cache une certaine forme d’idéalisme. Comme le détaillent les conclusions du sondage, « pour 65 % des jeunes (vs 60% avant la crise), il s’agit avant tout d’un moyen de faire bouger le monde. En 2022, ils sont 31% à envisager un modèle où tous les salariés seraient décisionnaires (type SCOP), 29% seraient prêts à se lancer dans une entreprise capable de créer du lien social et de contribuer au développement de leur territoire et 27% à privilégier un projet lié au développement durable ou à l’environnement ».

« Je pense que notre génération essaie de changer le monde, en ayant un fort impact », nous confie Emmanuelle. « Nous sommes plus ouverts aux questions de développement personnel et à la quête de sens. Nous ne voulons pas d’un travail qui soit purement alimentaire. Nous voulons, je pense, être mieux considéré dans notre vie professionnelle. Je n’ai pour ma part pas encore d’idées précises, mais j’ai pour projet de fonder une agence mixant le journalisme et la communication. Écrire des articles sur des sujets innovants, réaliser des podcasts, des vidéos et les promouvoir via différents réseaux.

Créer une entreprise pour se challenger et donner du sens à sa vie

Être plus libre, pouvoir gagner davantage d’argent, mais aussi apprendre sur le tas et se challenger, tout en donnant du sens à sa vie. Voici ce que la génération Z voit en l’entrepreneuriat.

Entreprendre pour se réaliser et s’épanouir

« Comme mes amis, j’ai besoin de me réaliser dans un emploi, de trouver un sens à ma vie. De développer ma créativité et construire quelque chose de mes mains. C’est pour toutes ces raisons que j’aimerais entreprendre des projets et pouvoir m’épanouir », nous confie l’étudiante.  L’épanouissement personnel semble être primordial pour la nouvelle génération. Benjamin nous le confirme : « Je suis beaucoup plus heureux depuis que je suis indépendant, et me réveille avec le sourire le matin. »

Entreprendre pour se challenger

Évidemment, l’entrepreneuriat n’a pas que des bons côtés, et comporte des risques. La peur de l’échec (38 %), le manque de moyen (36 %) et l’insécurité de l’emploi (35 %) sont d’ailleurs les 3 premiers freins à la création d’entreprise. Viennent ensuite :

  • La complexité des démarches (35 %)
  • Le manque d’expérience (25 %)
  • La charge de travail (22 %)
  • Le manque d’idées (20 %)
  • Le manque de soutien de l’entourage (5 %)

« Je pense qu’il faut beaucoup de culot pour oser se lancer et ne pas rester sur des acquis. Il faut oser sortir de sa zone de confort. Pas tout le monde en est capable. Entreprendre, c’est partir à l’aventure en prenant en compte la part de risque. Il faut avoir un sacré caractère et être bien entouré, en cas d’échec. Car celui-ci peut être destructeur. Créer une entreprise demande énormément d’énergie, mais cela permet d’acquérir de nombreuses compétences en peu de temps. C’est un accélérateur en termes d’expérience », estime Emmanuelle.

« Au départ, il vaut mieux avoir un filet de sécurité, au cas où l’activité ne décolle pas. Un emploi à mi-temps ou l’allocation chômage, qui permet de pallier l’absence de chiffre d’affaires. Passer par ces étapes difficiles peut certes être dur mentalement, mais cela forge le caractère. C’est ainsi que l’on apprend de ses erreurs et que l’on se découvre des aptitudes insoupçonnées. Entreprendre est une aventure risquée, mais belle », conclut Benjamin.

Par Nantcy L

Journaliste plurimedia depuis 15 ans, je m'intéresse à différents univers : économie, lifestyle, société, culture, psycho & développement personnel... Pour Comparateurbanque.com je vous livre, à l'aide d'experts, des conseils pour mieux gérer votre argent.

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